Le fonds Elliott Investors, qui détient 3,25% du fabricant néerlandais de peintures et de revêtements, a dit dans un communiqué que sa demande était appuyée par des actionnaires représentant au total plus de 10% du capital, soit le seuil requis pour convoquer une AG extraordinaire.

Akzo Nobel a réaffirmé son soutien à Antony Burgmans et fait savoir qu'il répondrait à la demande d'Elliott dans un délai de 14 jours, comme le stipule la réglementation néerlandaise.

Elliott et les autres frondeurs font pression sur Akzo Nobel pour qu'il accepte de discuter avec PPG après avoir rejeté deux approches du groupe de Pittsburgh, qui est prêt à mettre sur la table 22,4 milliards d'euros en numéraire et en actions.

Akzo fait valoir que l'offre de PPG se heurterait à des obstacles en matière de concurrence et aurait un coût social élevé. Le groupe néerlandais maintient un projet alternatif de scission de sa division de chimie, qui représente environ le tiers de son chiffre d'affaires.

"On ne voit pas comment Akzo Nobel pourrait échanger utilement avec ses actionnaires sur son projet de séparation éventuelle de son activité de chimie de spécialité alors qu'il a ignoré depuis le début l'alternative d'une transaction avec PPG", écrit Elliott dans une lettre adressée à la direction du groupe.

"Nous pensons que (le directoire et le conseil de surveillance) ignorent volontairement les intérêts des parties prenantes pour se retrancher dans une attitude d'obstruction."

PPG a déclaré de son côté qu'il avait rencontré une centaine d'actionnaires d'Akzo Nobel après avoir soumis sa proposition et ajouté que ces derniers étaient "quasiment unanimes" à reprocher à la direction son manque d'égard.

Il a ajouté qu'il n'avait pas le moindre accord ou arrangement "sous quelque forme que ce soit" avec Elliott.

Akzo Nobel, par la voix de son porte-parole Leslie McGibbon, a réaffirmé son soutien au président du conseil de surveillance.

"Le point de vue du conseil de surveillance est que la révocation de M. Burgmans serait irresponsable, disproportionnée, dommageable et contraire aux intérêts du groupe, de ses actionnaires et des autres parties prenantes", a fait savoir l'entreprise. "L'ordre du jour proposé pour révoquer M. Burgmans sera en conséquence rejeté."

Akzo a prévu une réunion d'actionnaires le 19 avril à Londres pour expliquer son choix de scinder sa chimie plutôt que d'accepter l'offre de PPG, d'un montant de 90,59 euros par action aux cours actuels.

L'action Akzo perdait 0,2% à 78,95 euros mercredi vers 13h5à GMT, un cours qui témoigne du scepticisme des investisseurs quant au succès de l'offensive de PPG.

(Toby Sterling, avec Alan Charlish à Gdynia, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Akzo Nobel, PPG Industries, Inc.