* Le Brent vu en deçà de $70 en 2019 - enquête

* Le WTI attendu en moyenne à $61,05

* Sur-offre et demande ralentie affecteront les cours

* Tableau des prévisions:

par Brijesh Patel

BANGALORE, 31 décembre (Reuters) - Le Brent de la mer du Nord s'échangera sans doute en deçà de 70 dollars le baril en 2019, une production excédentaire, pour l'essentiel aux Etats-Unis, et un ralentissement de la croissance économique mondiale sapant les efforts déployés par l'Opep pour consolider le marché, montre une enquête Reuters publiée lundi.

Les 32 économistes et analystes interrogés par Reuters prévoient que le Brent se traitera à 69,13 dollars le baril en moyenne l'an prochain, soit plus de cinq dollars de moins que la prévision du mois dernier.

Le cours moyen du Brent a été de 71,76 dollars le baril en 2018.

"Le premier semestre 2019 sera dominé par le problème de l'excédent de l'offre", estime Ashley Petersen, chez Stratas Advisors.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés emmenés par la Russie ont convenu au début du mois de réduire leur production plus que ce que le marché anticipait en dépit des pressions exercées par le président américain Donald Trump pour obtenir une baisse des prix du brut.

La réduction de 1,2 million de barils par jour (bpj) entrera en vigueur en janvier mais depuis l'annonce, les cours ont chuté de plus de 15%.

"Le marché avait déjà largement pris en compte les nouvelles coupes de l'Opep; en conséquence, nous pensons que les prix couleront si l'Opep ou la Russie s'écartent sensiblement de leur quota de production", observe Cailin Birch, analyste d'Economiste Intelligence Unit.

"Nous pensons que les coupes seront reconduites en avril, lorsque l'accord sera réexaminé, la hausse de la production américaine et le tassement de la demande mondiale exigeant un encadrement constant".

Les cours pétroliers ont chuté de plus de 40% par rapport à leurs sommets du début octobre, les traders redoutant les effets du conflit commercial sino-américain sur la croissance économique mondiale et sur la demande pétrolière par contrecoup.

Le ralentissement de la consommation constitue un autre obstacle en puissance l'an prochain.

Nombre d'analystes prévoient une croissance de la demande d'un petit peu plus d'un million de bpj en 2019, à comparer à la hausse de 1,54 million de bpj en 2018, selon l'Energy Information Administration (EIA) américaine.

Quant à la croissance de la production américaine de schiste, elle devrait rester soutenue, ce qui ne fera qu'augmenter l'offre. Les Etats-Unis sont devenus cette année le premier producteur pétrolier mondial, devant l'Arabie saoudite et la Russie, avec une production qui a atteint un record de 11,7 millions de bpj.

"Nous pensons que les compagnies américaines augmenteront la production de pétrole de schiste en permanence l'an prochain", dit Adrià Morron Salmaron, économiste de CaixaBank Research.

L'enquête Reuters donne enfin un cours moyen de 61,05 dollars le baril pour le brut léger américain - le WTI texan - l'an prochain et non plus de 67,45 dollars comme le donnait l'enquête précédente. Son cours moyen a été de 64,98 dollars le baril en 2018.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Blandine Hénault)