A retenir :

  • Airbus négocie le rachat de BDS
  • La cession de Tech Foundation à EPEI est tendue
  • Atos n'écarte pas le recours à une protection juridique
  • Quatre administrateurs démissionnent

Atos a dévoilé, au matin du 3 janvier 2024, une série de mesures visant à répondre à ses contraintes financières tout en préservant un "mix d'activités attractif". Ces mesures incluent la poursuite de négociations exclusives pour la vente de sa division Tech Foundations, l'ouverture d'une phase de due diligence avec Airbus pour une vente potentielle de son activité Big Data & Security (BDS), et des discussions avec les banques pour maintenir et obtenir des refinancements. 

La direction d'Atos et son Conseil d'administration se concentrent sur le remboursement et le refinancement des dettes financières de l'entreprise, qui comprennent un prêt à terme A de 1,5 milliard d'euros, des obligations de 500 millions d'euros et de 750 millions d'euros arrivant à échéance respectivement en novembre 2024 et mai 2025, ainsi qu'une facilité de crédit renouvelable de 900 millions d'euros et des obligations de 350 millions d'euros et de 800 millions d'euros arrivant à échéance en novembre 2028 et 2029.

Pour y parvenir, le groupe doit signer de nouveaux financements bancaires, lever de la dette et/ou augmenter son capital, céder de actifs et réduire son besoin en fonds de roulement.

Cession potentielle de Tech Foundations

Les discussions avec EPEI sur la vente de Tech Foundations se poursuivent sans garantie de conclusion. Atos envisage une réduction de la taille de l'augmentation de capital prévue pour Eviden, sa filiale dédiée à la cybersécurité, en raison des conditions de marché actuelles et des réactions des investisseurs. EPEI et Atos sont en train en parallèle d'examiner la façon dont EPEI pourrait être libéré partiellement ou totalement de son engagement de participer à la levée de fonds.

Cession de BDS

Face à l'incertitude entourant la vente de Tech Foundations et la réduction de l'augmentation de capital prévue pour Eviden, Atos envisage de céder d'autres actifs. La vente de l'activité BDS est considérée comme un élément clé de ce programme. Atos a reçu deux marques d'intérêt pour BDS, y compris une offre indicative d'Airbus pour l'ensemble du périmètre de BDS, évaluée entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros. L’autre offre est partielle. D'autres actifs pourraient être vendus en cas d'échec de l'opération avec EPEI.

Une procédure de protection n'est pas exclue

Atos est conscient des risques significatifs liés à ces opérations et "n’exclut pas de recourir aux mécanismes de protection juridique à sa disposition pour encadrer les discussions avec ses créanciers", si les discussions avec les banques ne permettaient pas d'assurer la stabilité financière de l'entreprise. Une évaluation des options disponibles sera effectuée au cours du premier trimestre 2024. Le groupe ne cite pas de protection spécifique, mais on peut imaginer qu'une procédure de sauvegarde est envisageable, avant toute mesure plus radicale.  

Du (gros) changement au sein du conseil d'administration

Quatre membres du conseil d'administration ont démissionné (Valérie Bernis, Aminata Niane, Vernon Sankey et René Proglio). Françoise Mercadal-Delasalles et Jean-Jacques Morin font leur entrée au conseil, ce dernier prenant la présidence du comité d'audit. Mandy Metten a été nommée censeur du conseil d'administration. Atos continue le dialogue Onepoint concernant ses demandes de gouvernance. Onepoint qui est qualifié d'actionnaire "de référence" dans le communiqué.

Le communiqué détaillé d'Atos.