PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de services numériques en difficulté Atos a prévenu jeudi que ses besoins de nouvelles liquidités seraient plus élevés que prévu, sans toutefois les quantifier.

Miné par de multiples faux pas stratégiques et crises de gouvernance, qui ont conduit à une hausse supérieure à 50% de son endettement entre 2022 et 2023 et à un plongeon de 96,6% de son cours de Bourse en trois ans, Atos se trouve en grandes difficultés.

L'ancien fleuron français de l'informatique est en attente d'un accord global de renflouement. Ces fonds pourront être fournis sous la forme de dette et/ou de capital par des parties prenantes existantes ou des investisseurs tiers. Les offres sont désormais attendues d'ici au 3 mai, alors qu'elles étaient précédemment espérées vendredi au plus tard.

Au début du mois d'avril, Atos avait estimé que ses besoins de refinancement s'élevaient à 1,2 milliard d'euros, dont 600 millions d'euros de liquidités pour financer son activité sur la période 2024-2025, 300 millions d'euros de nouvelles lignes de crédit renouvelables et 300 millions d'euros de lignes de garanties bancaires additionnelles.

Ce jeudi, Atos a prévenu avoir révisé son plan d'affaires pour la période 2024-2027, ce qui entraîne "une augmentation du besoin de nouvelles liquidités et potentiellement une réduction de dette supplémentaire". Lors d'une conférence avec des journalistes, Paul Saleh, le directeur général d'Atos, n'a pas souhaité chiffrer ces besoins supplémentaires, promettant une communication au marché "dans les prochains jours".

Atos souhaite toujours parvenir à un accord global de refinancement d'ici à juillet, date d'arrivée à échéance d'un prêt de 1,5 milliard d'euros, dont les termes comprennent toutefois une option d'extension de six mois jusqu'en janvier 2025. La dette nette d'Atos, qui s'établissait à 2,3 milliards d'euros à fin 2023, a continué de grimper pour atteindre 3,9 milliards d'euros à fin mars 2024.

Dans ce contexte, le spécialiste de la transition numérique Onepoint, premier actionnaire d'Atos avec 11,1% du capital, a annoncé son intention de présenter d'ici à fin avril un plan stratégique, baptisé "OneAtos", soutenu notamment par la société d'investissement Butler Industries.

Compte tenu de l'état dégradé du bilan d'Atos, un accord global de refinancement du groupe entraînera une dilution significative des actionnaires existants et une recomposition significative de son tour de table, qui pourrait accueillir l'Etat français.

Dans la foulée de l'audition au Sénat du président du conseil d'administration d'Atos, Jean-Pierre Mustier, et de Paul Saleh, sur la situation et les perspectives du groupe, les rapporteurs ont appelé au début du mois à une "entrée durable" de l'Etat français au capital de l'entreprise en difficulté.

Les rapporteurs présenteront leurs conclusions finales mardi. Mais ils appellent déjà le gouvernement à "envisager une intervention plus stratégique et à long terme, notamment par une participation de l'Etat au capital d'Atos via [la banque publique d'investissement, ndlr] Bpifrance".

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV

(Alice Doré a contribué à cet article)

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April 25, 2024 01:52 ET (05:52 GMT)