Zurich (awp) - Le spécialiste des boutiques hors taxes Dufry, qui a intégré l'italien Autogrill cet hiver, a profité au premier semestre de la reprise des voyages après la pandémie de coronavirus. La deuxième partie de l'année a bien démarré en termes de ventes, mais la croissance devrait ralentir.

Entre janvier et fin juin, la société a enregistré un chiffre d'affaires de 5,71 milliards de francs suisses, soit une croissance organique de 31,5%, selon le communiqué paru vendredi. En prenant en compte l'apport de l'italien Autogrill, dont la reprise a été finalisée début février, les ventes ont quasiment doublé sur un an.

Les boutiques d'aéroport ont compté pour 82% des ventes, complétées par les restaurants présents le long des autoroutes, ainsi que les magasins sur les ferrys, les bateaux de croisières ou dans les ports. Dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, la croissance organique a atteint 34% à 2,7 milliards, portée par les vacances vers la Méditerranée. L'Amérique du Nord (1,9 milliard) a progressé de plus de 21%, grâce à la forte demande intérieure aux Etats-Unis, tandis que le Canada a souffert de la faible présence de touristes chinois.

En Amérique latine (+39%), les marchés les plus performants ont été l'Argentine, grâce à des effets de change positifs, le Mexique et les Caraïbes. L'Asie-Pacifique a presque quadruplé (285 millions) avec la reprise des voyages avant tout à l'intérieur de la Chine.

"Grâce à Autogrill, nous sommes mieux diversifiés régionalement", a expliqué le directeur général Xavier Rossinyol en conférence téléphonique, ajoutant que toutes les régions, à l'exception de l'Asie-Pacifique ont davantage performé qu'en 2019, soit avant la pandémie de coronavirus.

Au niveau de la rentabilité, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de base a atteint 491,8 millions de francs suisses, pour une marge afférente de 8,6%, après 358 millions et une marge de 7,9% il y a un an. Le groupe met en avant "la discipline des coûts dans un contexte macroéconomique difficile et des synergies issues de la fusion", d'après le document. "L'accent est mis sur les dépenses par passager, les marges et les flux de liquidités", a complété le patron.

Le groupe a inscrit une perte nette selon la norme IFRS de 27,6 millions de francs suisses, après un bénéfice net de base de 42,3 millions en 2022.

Saison estivale robuste

Dufry fait part d'une forte croissance à l'entame du second semestre, avec une poussée des ventes estimée à 17% en juillet en comparaison annuelle et de presque 5% par rapport à 2019 pour le groupe combiné. "L'activité estivale sera solide", a assuré le patron, même si la base de comparaison est difficile depuis juillet. "La croissance sera moins forte" en seconde partie d'année.

L'entreprise bâloise confirme les synergies annoncées dans le cadre de la fusion avec Autogrill selon sa stratégie 2027. Elles sont chiffrées à 30 millions de francs suisses pour 2023 et à 85 millions en 2024. Les coûts d'intégration s'élèvent à 50 millions de francs suisses, répartis équitablement entre cette année et la prochaine.

Pour la Banque royale du Canada (RBC), Dufry dispose d'une place solide dans le secteur du commerce de détail lié au voyage, notamment en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Au deuxième semestre, il faut s'attendre à la poursuite d'une hausse des coûts, notamment salariaux. Mais l'entreprise devrait pouvoir la compenser en partie, grâce à des économies et à l'augmentation des ventes.

Pour UBS, le rebond en juillet de 4,7% des recettes en termes organiques par rapport à 2019 démontre toutefois un certain ralentissement de la reprise. Les chiffres des flux de liquidités libres semblent solides, mais les impôts, les investissements et les paiements de redevances devraient peser au second semestre.

Vontobel va revoir à la hausse ses calculs dans la foulée de la copie semestrielle. Son analyste estime toutefois que la visibilité concernant l'intégration du spécialiste italien des restaurants d'autoroute est faible et que la volatilité du cours de l'action va rester élevée.

L'action Dufry a terminé la séance en baisse de 1,0% à 42,32 francs suisses, dans un indice SPI en hausse de 0,13%.

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