L'Autriche est devenue le dernier gouvernement à entrer sur le marché des obligations vertes avec une vente de dette de 4 milliards d'euros (4,3 milliards de dollars) mardi.

L'obligation, qui arrivera à échéance le 23 mai 2049, a été vendue pour un rendement de 1,876 %, et le Trésor autrichien a conservé 250 millions d'euros de l'émission, a-t-il précisé.

L'obligation a attiré une demande de 25 milliards d'euros de la part des investisseurs, selon une note de l'un des chefs de file vue par Reuters.

Les gouvernements européens ont montré un fort intérêt pour l'émission d'obligations vertes, qui financent des projets respectueux de l'environnement, la demande des investisseurs ayant bondi ces dernières années.

Le prix de l'obligation a été fixé avec un "greenium" - le rendement légèrement inférieur que les obligations vertes proposent par rapport à la dette conventionnelle en raison de la forte demande - de 2,5 points de base, a déclaré Markus Stix, directeur général du Trésor autrichien.

"En raison de ce greenium, le rendement obtenu était même inférieur à celui de l'obligation (autrichienne) arrivant à échéance en octobre 2040, bien que l'échéance d'aujourd'hui soit plus longue de neuf ans", a-t-il ajouté.

En plus des obligations vertes à plus long terme, qui financeront la plupart des besoins de financement verts du pays, l'Autriche est également le premier gouvernement à inclure des instruments de dette à court terme comme les bons du Trésor et les billets de trésorerie dans son programme de dette verte, a déclaré le Trésor dans une présentation avant l'émission.

Cela devrait attirer les investisseurs orientés vers le court terme comme les banques centrales, les fonds du marché monétaire et les trésors bancaires, a-t-il ajouté.

Suite à l'émission de mardi, l'Autriche prévoit de lever 1 milliard d'euros supplémentaires cette année en émettant de la dette verte à court terme, a déclaré Christian Schreckeis, responsable du Trésor autrichien.

L'Autriche a identifié un peu plus de 5 milliards d'euros de dépenses à financer par le biais de son programme d'obligations vertes pour 2021 et 2022 chacun, selon la présentation, dont près des trois quarts dans les transports propres.

L'émission d'obligations vertes a ralenti cette année, mais l'activité reprend, la France ayant engagé des banques mardi pour vendre une obligation verte liée à l'inflation.

Des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne prévoient également de compléter leurs obligations vertes existantes.

La Grèce devrait également lancer sa première émission au cours du second semestre de cette année.

(1 $ = 0,9338 euros) (Reportage de Yoruk Bahceli ; Montage de Jason Neely, Mark Potter et Jan Harvey)