PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent vendredi à mi-séance après les interventions des responsables de la Réserve fédérale américaine pour tenter d'apaiser les craintes des investisseurs concernant la hausse de l'inflation.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,4% pour le Dow Jones, de 0,6% pour le S&P-500 et de plus de 1% pour le Nasdaq.

Ce dernier se dirige néanmoins vers une quatrième semaine de baisse consécutive, ce qui ne lui est pas arrivé depuis août 2019, les valeurs technologiques étant une classe d'actifs particulièrement sensible aux anticipations sur les taux.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,81% à 6.339,34 points vers 10h55 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,75% et à Londres, le FTSE avance de 0,65%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,59%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,83% et le Stoxx 600 de 0,65%.

La perspective d'une inflation durablement plus soutenue inquiète les investisseurs depuis plusieurs mois car elle grève les rendements des actifs financiers et fait craindre que la Fed ne réduise son soutien à l'économie pour contenir la hausse des prix.

L'institution a pourtant insisté sur le fait que l'accélération de l'inflation était, selon elle, temporaire et qu'un ralentissement de ses achats d'actifs n'était pas à l'ordre du jour.

Christopher Waller, un gouverneur de la Fed, a réitéré ce point jeudi en déclarant que les facteurs exerçant une pression à la hausse sur les prix étaient temporaires et que la banque centrale n'envisagerait de modifier sa politique très accommodante que lorsque les données auraient atteint les objectifs de la Fed en en matière d'emploi et d'inflation.

"Soit la remontée de l'inflation américaine est temporaire, soit la Fed est dangereusement complaisante. Dans tous les cas, la tolérance à une inflation plus élevée sera testée dans les mois à venir", a écrit Kit Juckes, stratégiste de Société générale, dans une note.

La séance sera animée entre autres par la publication du compte rendu de la réunion de politique monétaire d'avril de la Banque centrale européenne (BCE) à 11h30 GMT puis par les chiffres mensuels des ventes au détail (12h30 GMT) et la production industrielle (13h15 GMT) aux Etats-Unis. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

La quasi-totalité des grands secteurs de la cote en Europe évoluent en territoire positif, la seule exception notable étant celui des matières premières, dont l'indice Stoxx recule de 0,76% avec la baisse des cours des métaux de base.

Rio Tinto perd 1,94% et BHP 1,24% à Londres.

Danone recule de 1,92% après l'abaissement de la recommandation de Goldman Sachs, la banque américaine passant à la vente en jugeant que l'évolution démographique de plusieurs marchés clés, Chine en tête, risque de peser sur ses activités.

A la hausse, le secteur des banques reprend 1,35%, effaçant la perte de la veille.

TAUX/CHANGES

Les chiffres supérieurs aux attentes de l'inflation américaine mercredi ont d'abord fait grimper le dollar ainsi que les rendements obligataires.

La tension sur les taux retombe, celui des emprunts d'Etat américains à 10 ans évoluant à 1,6386%, après avoir touché un nouveau pic de plus d'un mois à 1,707% jeudi.

Le rendement du Bund de même échéance perd deux points de base à -0,13% après être remonté à la veille au-dessus de -0,1% pour la première fois en deux ans.

"Le calme du marché obligataire pourrait se prolonger peut-être jusqu'à la semaine prochaine (...) pourtant, il est peu probable que le thème de l'inflation mondiale disparaisse rapidement", a déclaré Rainer Guntermann, stratégiste de Commerzbank.

"Par conséquent, la pression à la hausse sur les rendements obligataires devrait se renforcer et les discussions sur un rendement à 0% du Bund à 10 ans devraient s'intensifier", a-t-il ajouté.

Le dollar recule pour sa part de 0,22% face à un panier de devises de référence dont l'euro, à 1,21 dollar.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en hausse à l'image des marchés action, bien que les gains soit limités par la situation sanitaire en Inde et le redémarrage du réseau d'oléoducs du groupe américain Colonial Pipeline après une cyberattaque.

Le Brent gagne 0,92% à 67,67 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,89% à 64,39 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga