ASSEMBLEE GENERALE MIXTE

14 mai 2024

« PREAMBULE » de la correspondance du FIR

Le Forum pour l'Investissement Responsable est une association multi-parties prenantes de promotion et de développement de l'Investissement Socialement Responsable (ISR). Dans le cadre de sa Commission Dialogue et Engagement, dont les membres gèrent plus de 4 600 milliards d'euros d'actifs, il mène un dialogue constructif avec les grandes entreprises françaises.

Pour la cinquième année, le FIR adresse à toutes les entreprises du CAC 40 des questions rédigées par des experts sectoriels et thématiques et liées aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les rapports sur les réponses de 2020 à 2023 sont disponibles sur notre site Internet et l'analyse de celles de 2024 va donner lieu à une nouvelle étude publique qui mettra en avant les progrès réalisés.

Le FIR s'attend à ce que les réponses apportées par les entreprises soient personnalisées et adaptées aux questions posées. Les références faites à des documents disponibles sur les sites Internet des sociétés pourront être exploitées par les analystes lorsqu'elles s'avèreront incontournables pour la bonne compréhension de la réponse formulée et lorsqu'elles seront parfaitement localisables.

Cette année, la notation globale des réponses sera susceptible de faire l'objet d'une pondération, en fonction de vos enjeux matériels. Par conséquent, nous vous invitons à nous indiquer le niveau de matérialité que vous attribuez à chaque thématique (voir détails dans le mail) (1).

Nous ajoutons à cette lettre votre évaluation de 2023 ainsi que certains éléments de contexte afin d'encourager de meilleures transparence et précision dans vos réponses.

La note globale moyenne de BNP Paribas est de 1,4/3 pour l'année 2023. Pour six questions, vous n'obtenez qu'un point. Nous vous invitons à attribuer une importance accrue à nos questions et particulièrement à celles où votre notation est la plus faible, voici le détail :

Questions

Thèmes

Note /3

Q1

Environnement

1

Q2

Biodiversité

1

Q3

Économie circulaire

2

Q4

Rémunération

2

Q5

Rachats d'actions

1

Q6

Salaire décent

1

Q7

Épargne salariale

1

Q8

Fiscalité

1

Q9

Lobbying

2

Q10

Intégration des partenaires sociaux

2

  1. Le FIR nous invite à indiquer le niveau de matérialité pour chaque thématique énumérée ci-dessus. Nous ne communiquons pas de matérialité sur des secteurs ou des thématiques en dehors de la matrice de matérialité qui figure dans le Document d'Enregistrement Universel en page 706. Le FIR peut s'y référer. Nous ne pouvons pas aller plus loin car nous n'avons pas connaissance d'une définition des thématiques du FIR, et de leur application au secteur financier. En conséquence, nous ne sommes pas en mesure de renseigner ce tableau.
    En parallèle, dans le cadre de l'application de la Directive Européenne CSRD, BNP Paribas travaille à la mise à jour de sa matrice de matérialité et la publiera en 2025, conformément à la réglementation.

1

QUESTIONS ECRITES POSEES PAR LE FIR (FORUM POUR L'INVESTISSEMENT RESPONSABLE)

(1 action au porteur au Crédit Mutuel).

« ENVIRONNEMENT »

1ère question :

  1. Pourriez-vousrappeler vos objectifs de décarbonation à horizon court, moyen et long termes sur vos trois scopes (en valeur absolue et en intensité) ? Pour chacun de vos objectifs, explicitez les principales actions prévues permettant d'atteindre ces objectifs (merci de préciser le pourcentage de contribution à l'objectif de chaque action) ?
    Quelle est la part dédiée aux émissions négatives (absorption et stockage…), aux émissions évitées ou encore aux crédits carbone dans votre stratégie (à distinguer de vos objectifs de décarbonation) ?
    Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en Annexe 1.
  2. Pourriez-vousassocier un montant d'investissement nécessaire à chacune des principales actions déployées sur l'ensemble des trois scopes ? Merci de préciser l'horizon de temps couvert par ces investissements ?
    Le plus souvent, l'information attendue ici est différente du montant de CAPEX/OPEX alignés avec la taxonomie européenne qui concerne seulement les investissements dans vos activités durables et non ceux pour l'ensemble de votre plan de décarbonation.
  3. Sur quel(s) scénario(s) de référence votre stratégie de décarbonation est-elle basée (sur les trois scopes) ? Est-elle alignée sur un scénario 1,5 °C ? Est elle validée par un tiers indépendant (SBTi, ACT-ADEME…) ? Merci d'indiquer le nom du ou des scénario(s) et la ou les organisation(s) de référence (par exemple, AIE, GIEC, etc.)
  4. Dans son scénario Net-Zero-by-2050 auquel vous faites référence dans votre politique climat, l'Agence Internationale de l'Energie projette que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, 6 dollars doivent être alloués annuellement à l'approvisionnement en énergie « propre » (incluant la production, le réseau et le stockage d'énergie), principalement électrique, pour chaque dollar alloué annuellement aux énergies fossiles (incluant l'ensemble de la chaine de valeur, de la production à la distribution), ce d'ici à 2030.
    Pourriez-vous communiquer votre cible de financement (entreprises et projets) aux énergies fossiles sur l'ensemble de la chaine de valeur d'une part, et de l'approvisionnement en énergies « propres » d'autre part (en précisant le périmètre détaillé des sources et technologies inclues dans ces énergies propres) d'ici 2030 ? Si vous n'atteignez pas le ratio de 6/1, pourriez-vous expliquer pourquoi ?

Réponse du Conseil d'administration:

BNP Paribas, en tant qu'institution financière, mesure à la fois une partie des émissions de ses clients et ses émissions de CO2 sur son périmètre opérationnel. Les émissions de CO2 sont en très grande majorité indirectes via les financements accordés aux clients. Dans ce cadre, elles s'inscrivent dans ce qui est appelé le scope 3.

Opérations financées (Scope 3)

BNP Paribas s'est engagé à aligner ses portefeuilles de crédits et d'investissements avec des trajectoires compatibles avec une économie neutre en carbone en 2050. Pour définir sa trajectoire de décarbonation, la Banque s'est appuyée sur les recommandations de la Net Zero Banking Alliance (NZBA), notamment au travers des priorités suivantes :

  • Aligner les émissions de gaz à effet de serre résultant des activités de crédit et d'investissement pour compte propre avec la trajectoire nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 (augmentation de la température limitée à 1,5°C) ;
  • S'appuyer sur des scénarios de transition crédibles publiés par des organismes reconnus tels que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ;
  • Se concentrer sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre et jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone ;
  • Fixer des objectifs intermédiaires, au plus tard en 2030 ;
  • Publier chaque année les progrès réalisés et les plans d'action correspondants.

2

Le Groupe a publié en mars 2024 dans son Document d'Enregistrement Universel l'alignement de son portefeuille de crédits sur six secteurs parmi les plus émetteurs. Notre approche s'appuie sur les IEA NZE 2025/2030 Benchmark et sur le IAI1 1.5° Benchmark.

  • Production d'électricité :
  1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille en 2025 est d'atteindre 146gCO2/kWh (la moyenne mondiale de la projection AIE NZE 2025 est de 397gCO2/kWh en 2025) ;
    1. Cet objectif s'appuie sur :
      • La diminution de la part du charbon dans le portefeuille de crédits du mix énergétique à moins de 5% en 2025 (à fin 2023, la part est de 5%). La sortie du charbon est programmée d'ici 2030 dans les pays de l'UE et de l'OCDE et d'ici 2040 dans le reste du monde ;
      • L'augmentation de la part des énergies renouvelables dans le portefeuille de crédit du mix énergétique à plus de 66% en 2025 (à fin 2023 la part est de 65%) ;
      • Un objectif de 90% de financement de production d'énergie faite à partir d'énergies bas carbone en 2030 ;
      • L'objectif d'atteindre un montant de financement des énergies bas carbone d'au moins 40 milliards d'euros, essentiellement renouvelables, à l'horizon 2030. Au 30 septembre 2023, l'exposition de crédit de BNP Paribas à la production d'énergies bas-carbone représente 32 milliards d'euros, dont 28,8 milliards d'euros pour les énergies renouvelables.
  • Pétrole et Gaz :
    1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille de crédits en 2025 est de 61gCO2e/MJ.
    1. Cet objectif s'appuie sur :
      • La fin du financement uniquement dédié au développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, indépendamment des méthodes de financement ;
      • La réduction de 80 % des financements à l'exploration-production de pétrole fin 2030 par rapport au 30 septembre 2022. A fin décembre 2023, BNP Paribas enregistre une réduction de 40% ;
      • La réduction de 30 % des financements à l'exploration-production de gaz sur la même période. A fin 2023 BNP Paribas enregistre une baisse de 34% comparée au 30 septembre 2022.
  • Automobile :
    1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille de crédits en 2025 est de 137gCO2/km ;
    1. Cet objectif s'appuie sur l'électrification des véhicules avec un objectif supérieur ou égal à 25% en 2025. A fin 2023, cette part des véhicules électriques dans la production était de 15%.
  • Acier :
    1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille de crédits en 2030 est de 1,2 tonne de CO2 par tonne d'acier ;
    1. Les résultats à fin 2023 montrent que le portefeuille de BNP Paribas est en ligne avec l'objectif défini avec 1,5 tonne de CO2 par tonne d'acier.
  • Aluminium :
    1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille de crédits en 2030 est de 5 ,6 tonnes de CO2e

par tonne d'aluminium ;

    1. Les résultats à fin 2023 montrent que le portefeuille de BNP Paribas est en ligne avec l'objectif défini et affiche une intensité significativement inférieure au scénario 1,5 °C 2050 de l'IAI, avec 8,9 tonnes de CO2e par tonne d'aluminium en 2030.
  • Ciment :
    1. L'objectif en intensité des émissions du portefeuille en 2030 est de 0,51 tonne de CO2 par tonne de produit cimentaire ;
  1. Sur la base des dernières données clients disponibles, l'intensité d'émission du portefeuille de crédits s'établissait à fin 2022 à 0,64 tonne de CO2 par tonne de produit cimentaire, en ligne avec l'objectif défini.

1 IAI : International Aluminium Institute.

3

Au-delà de l'alignement de son portefeuille de crédits, le Groupe progresse dans l'alignement de son portefeuille d'investissements avec la publication en 2022 des engagements net zero de BNP Paribas Asset Managementet de BNP Paribas Cardif.

BNP Paribas Asset Managements'est engagé à :

  • Réduire l'empreinte carbone des investissements (scopes 1 et 2) de 30 % d'ici 2025 et de 50 % d'ici 2030 (par rapport à 2019) ;
  • Aligner 60 % des investissements sur l'objectif « net zéro » d'ici 2030, et 100 % d'ici 2040 ;
  • Stopper les investissements liés au charbon d'ici 2030 dans les pays de l'Union Européenne et l'OCDE et d'ici 2040 dans le reste du monde ;
  • Augmenter sensiblement les investissements dans les solutions axées sur les thématiques climatiques et environnementales ;
  • Accompagner les clients dans leur démarche « net zéro ».

BNP Paribas Cardifs'est engagé à :

  • Sortir définitivement de la chaîne de valeur du charbon thermique selon un calendrier déjà communiqué, au plus tard en 2030 pour les pays de l'Union Européenne et de l'OCDE et en 2040 dans le reste du monde ;
  • Réduire d'au moins 23% d'ici 2024 (par rapport à 2020) l'empreinte carbone (Scopes 1 et 2) de ses portefeuilles actions et obligations d'entreprises détenues en direct ;
  • Réduire d'au moins 12% d'ici 2030 (par rapport à 2020) l'intensité carbone (Scopes 1 et 2) des immeubles de bureaux détenus en direct ;
  • Allouer au moins 800 millions d'euros par an à des investissements à thématique environnementale.

Rappelons enfin que ces engagements et objectifs sont soutenus par des montants en crédits et en actifs sous gestion dont les objectifs sont présents via les indicateurs du tableau de suivi RSE et inscrits dans le plan stratégique du Groupe. Notons notamment les indicateurs suivants :

  • 350 milliards d'euros de crédits et d'obligations durables (184 milliards d'euros réalisés à fin 2023) ;
  • 300 milliards d'euros d'actifs sous gestion des fonds Article 8 et 9 selon SFDR (254 milliards d'euros réalisés à fin 2023).

BNP Paribas s'est également fixé l'objectif d'atteindre un montant de 200 milliards d'euros pour le soutien apporté à ses clients Corporate et Institutionnels dans leur transition vers une économie bas-carbone(104 milliards d'euros réalisés à fin 2023).

De manière transversale, le Groupe a créé le Low-CarbonTransition Group en 2021, une plateforme regroupant 200 banquiers fin 2023, avec un objectif de 250 fin 2025, dédiés à l'accompagnement des clients, entreprises et institutionnels internationaux, dans l'accélération de leur transition vers une économie durable et bas-carbone.

Opérations propres (Scopes 1, 2 et 3 partiel)

Le Groupe s'est fixé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur son périmètre opérationnel (scopes 1, 2 et déplacements professionnels) : être en dessous de 1,85 tonne équivalent CO2 par ETP à horizon 2025. A fin 2023, le Groupe est déjà en dessous de l'objectif avec 1,56 tonne équivalent CO2 par ETP. Pour l'atteindre, BNP Paribas s'efforce de réduire ses émissions de gaz à effet de serre via la baisse des consommations énergétiques et le recours à l'énergie décarbonée.

Cet objectif s'appuie notamment sur les actions suivantes :

  • le Groupe augmente depuis plusieurs années sa part d'électricité bas-carbone. En 2023, l'électricité bas- carbone a représenté 79 % de la consommation totale d'électricité. La part d'électricité renouvelable a quant
    • elle représenté 34,8 % ;
  • Le plan de réduction de l'empreinte carbone du parc immobilier en France se décline en trois leviers :
    o Le premier passe par l'amélioration continue de la performance énergétique des bâtiments : un outil de surveillance centralise les données de consommation d'énergie de 90 % du parc, permettant le suivi des plans d'optimisation ;
    o Le deuxième levier repose sur des travaux et plans d'investissement pour moderniser et améliorer l'efficacité des installations (pompes à chaleur, éclairages LED, isolation de façade, réfection de toitures, etc.) ;

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  1. Enfin, la sensibilisation des collaborateurs au quotidien, adaptée aux usages des immeubles est un axe majeur du plan.

Pour plus de renseignement consulter notre Document d'Enregistrement Universelle (DEU) 2023page 692.

Crédits carbone

BNP Paribas réduit ses émissions opérationnelles, notamment par des efforts de réduction de sa consommation d'énergie et l'utilisation d'énergie bas-carbone. En complément, BNP Paribas achète chaque année des crédits carbone correspondant à ses émissions opérationnelles résiduelles.

En dehors de son périmètre opérationnel, et dans le cadre de son engagement NZBA, BNP Paribas n'utilise pas de crédits carbone pour compenser les émissions liées à son portefeuille de crédit et ainsi atteindre ses objectifs d'alignement.

Il est à noter que le Groupe ne prend pas en compte les émissions négatives dans ses objectifs de décarbonation.

Enfin, le ratio « 1 pour 6 » que vous mentionnez est tiré du rapport IEA The Oil and Gas Industry in Net Zero Transitionssorti le 23 novembre 2023. Ce ratio entre les investissements dans les énergies fossiles et les investissements dans les énergies propres était de 1/1,8 en 2023 et doit atteindre 1/10 en 2030 dans le scenario net zéro : pour 1 dollar investi dans les fossiles, 10 doivent l'être dans les énergies propres ou bas-carbone.

L'AIE précise aussi que ces 10 dollars investis dans les énergies propres se répartissent idéalement en :

  • 6 dollars investis dans la fourniture (supply) d'énergie bas carbone (sous forme de carburants et électricité bas carbone). C'est le 1/6 ;
  • 4 dollars investis dans l'efficacité énergétique et les technologies liées aux usages finaux de l'énergie bas carbone (voitures électriques, pompes à chaleur, modernisation et électrification, etc.).

Le ratio 1/6 est donc une sous-partie du ratio 1/10 de l'AIE, et ne prend en compte que la fourniture d'énergie bas carbone. Dans son rapport, l'AIE (pages 140-141) indique que la seule prise en compte de ce ratio 1/6 est surtout pertinent pour les acteurs du pétrole et du gaz.

BNP Paribas ne se limite donc pas à utiliser ce ratio partiel.

Le Groupe s'est doté d'un objectif très ambitieux : un ratio de financements à la production d'énergie fossile (exploration- production gazière et pétrolière, raffinage, charbon) vs. financements à la production d'énergie bas carbone de 10/90 en 2030. Il est exprimé en stock (exposition de crédit), contrairement au ratio de l'AIE qui ne s'applique qu'aux investissements à réaliser à compter de maintenant, et non au stock (voir DEU 2023,page 688).

  • Fin 2023, ce ratio est d'ores et déjà de 35% pour les énergies fossiles contre 65% pour les énergies bas-carbone (à comparer à 90% vs 10% en 2012), montrant que le Groupe a déjà pivoté majoritairement vers le financement de la production d'énergies bas carbone ;
  • Face à cette dynamique, l'objectif initialement pris en 2023 d'atteindre en 2030 au moins 40 milliards d'euros d'exposition de crédit sur les énergies bas-carbone représentant 80 % de l'encours à la production d'énergie (donc un ratio 2/8) a été avancé de deux ans, à fin 2028 (DEU page 634). En 2030, le ratio de financement du secteur de l'énergie de BNP Paribas, incluant son stock, sera de 1/9 et 90% de ses financements seront consacrés aux énergies bas-carbone.

Par ailleurs, sur l'année 2023, le rapport entre les flux de financement octroyés par BNP Paribas aux acteurs spécialisés dans l'exploration-production pétrolière et gazière et les flux de financement liés aux projets d'énergies renouvelables était déjà de 1/11 ce qui montre que les nouveaux financements octroyés en 2023 ont été quasi exclusivement consacrés aux énergies bas-carbone.

En outre, BNP Paribas a clairement défini ce qu'elle entend par « énergies bas carbone » (avec une définition moins large que celle de l'AIE) et « énergies renouvelables » : l'objectif 10/90 correspond aux financements aux énergies bas- carbone, comprenant énergies renouvelables et nucléaire. Les énergies renouvelables, comprennent les énergies éolienne et marine, solaire photovoltaïque, solaire à concentration, hydraulique, la géothermie, les bioénergies (incluant biocarburants sauf de 1ère génération (voir DEU 2023page 687).

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2ème question :

La prise en compte des risques, impacts, dépendances et opportunités liés à la biodiversité dans les activités des entreprises (internes, chaîne d'approvisionnement, produits, services aux clients...) est encore insuffisante. Mais le contexte et les outils (TNFD, SBTN, GRI...) progressent et les pratiques aussi.

Si ce sujet peut apparaître comme peu matériel pour certains secteurs, nous pensons néanmoins qu'il mérite analyse de la part de tous.

  1. Avez-vousréalisé un travail d'évaluation, de suivi et de réduction de vos dépendances et de vos risques, d'une part, de votre empreinte, d'autre part, mais aussi de vos opportunités (investissement dans des projets à impact net positif sur la nature, services en faveur de la biodiversité, etc.) en lien avec la biodiversité et la nature ?
    Cette évaluation est-elle à jour et couvre-t-elle bien l'ensemble de votre chaîne de valeur (opérations directes, amont et aval) ? Dans le cas où celle-ci ne couvrirait qu'une partie de votre chaîne de valeur, envisagez-vous d'étendre le périmètre de cette évaluation ? Si non, pourquoi ?
  2. Publiez-vousles résultats de ce travail ? Dans le cas contraire, envisagez-vous de le publier ? Veuillez

justifier votre réponse.

Envisagez-vous de vous appuyer sur des cadres volontaires tels que la TNFD, le SBTN, le GRI101... pour rendre compte des risques et opportunités liés à la nature ?

  1. Publiez-vousou envisagez-vous de publier des indicateurs quantitatifs pour rendre compte des risques et des opportunités que la biodiversité fait courir ou offre à votre société (valeur des actifs, passifs, revenus et dépenses considérés comme vulnérables aux risques liés à la nature, CAPEX, financements ou investissements consacrés aux opportunités liées à la nature...) ? Si oui, lesquels et vous fixez-vous des objectifs ? Jusitifiez le choix de ces indicateurs. Si non, pourquoi ?

Réponse du Conseil d'administration:

En tant qu'entreprise de services financiers, les activités de BNP Paribas ne dépendent pas directement de la biodiversité. En revanche, de nombreux clients du Groupe ou entreprises dans lesquelles BNP Paribas investit dépendent, plus ou moins directement et plus ou moins fortement, de cette biodiversité.

  • Capital naturel et biodiversité » est l'un des cinq domaines prioritaires du pilier Sustainability du plan stratégique GTS 2025 de BNP Paribas.

BNP Paribas appréhende donc l'enjeu de la protection de la biodiversité sous deux angles : celui des risques et celui des opportunités, à l'instar de l'enjeu du climat.

Depuis 2012, le Groupe a mis en place des politiques de financement et d'investissement encadrant ses activités dans des secteurs considérés comme sensibles du point de vue de la biodiversité : agriculture (incluant l'élevage et la sylviculture), huile de palme, pâte à papier, secteur minier, pétrole et gaz. En 2021, le Groupe a renforcé sa contribution

  • la lutte contre la déforestation en Amazonie et au Cerrado, en adoptant de nouveaux critères concernant les secteurs du bœuf et du soja. Par ailleurs, en 2022, BNP Paribas a annoncé ne financer aucun projet pétrolier et gazier greenfield ou brownfield, ni aucune infrastructure associée, dans la région amazonienne comme dans la région arctique.

De plus, le déploiement depuis 2021 de « l'ESG Assessment», outil d'analyse des clients entreprises en considération de critères ESG, a pour principal objectif de systématiser l'analyse ESG dans le processus de crédit, afin d'intégrer ces critères au même titre que d'autres paramètres dans l'évaluation du profil de la contrepartie. La biodiversité est une des cinq thématiques de cet ESG Assessment.

Quant aux opportunités associées à la biodiversité, elles sont capturées par l'indicateur 9 du tableau de suivi RSE :

  • Montant du financement aux entreprises contribuant à protéger la biodiversité terrestre et marine » : Il s'agit du montant cumulé à fin d'année des produits et services financiers (crédits, obligations, etc.) contribuant à protéger la biodiversité terrestre et marine. La contribution à la protection de la biodiversité est identifiée par un système de classification interne. L'objectif 2025 est de 4 milliards d'euros. A fin 2023, l'objectif était déjà dépassé avec 4,3 milliards d'euros. Cet indicateur est suivi sur une base annuelle par le Comité Exécutif et le Conseil d'administration du Groupe. L'atteinte des 10 objectifs de ces indicateurs entre dans le calcul de 15 % de la rémunération variable des dirigeants mandataires sociaux du Groupe, et de celui de la rémunération variable de 8 200 collaborateurs-clés.

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Au-delà de cet indicateur inclus dans le tableau de suivi RSE, d'autres indicateurs sont suivis, par exemple dans le cadre des engagements pris au sein de l'initiative Act4nature (plusieurs indicateurs avec des objectifs à 2025) ou bien dans des métiers spécialisés (par exemple BNP Paribas Real Estate).

Pour améliorer la prise en compte de ces thèmes et le reporting lié, le Groupe est engagé dans un certain nombre d'initiatives collectives, dont la TNFD (Taskforce on Nature-relatedFinancial Disclosures) et a ainsi participé à l'élaboration du cadre de gestion et de reporting des risques liés à la nature.

En parallèle, les filiales de gestion d'actifs du Groupe (BNP Paribas Asset Management1 et BNP Paribas Cardif2) ont publié en 2022 les premiers résultats de leurs travaux de recherche visant à déterminer l'empreinte biodiversité de leur portefeuille d'investissement.

3ème question :

  1. Quelle est la place de l'économie circulaire dans la stratégie de l'entreprise ?
    Critères à évaluer :
    • Objectifs (quantitatifs, ambitieux, périmètre)
    • Ambition et qualité de la stratégie
    • Liens faits avec les autres sujets développement durable (notamment décarbonation et biodiversité)
  2. Comment encouragez-vous le développement des modèles d'affaires circulaires (via des stratégies d'investissement ou de financement, des services clients, un engagement avec les fournisseurs, etc.) ?
    Critère à évaluer : Précision dans la réponse (par exemple, fonds thématiques sur l'économie circulaire, lancement de produits financiers/assurantiels, offre d'accompagnement, outils d'évaluation utilisés, formations, etc.)
  3. Quelle est la part des investissements/financements ou de votre offre liée à l'économie circulaire

Critère à évaluer : Part des investissements ou chiffre d'affaires en % (ou tout autre indicateur pertinent sur l'économie circulaire)

Réponse du Conseil d'administration:

En tant qu'entreprise de services, BNP Paribas ne dépend pas directement de ressources matérielles stratégiques et donc liées aux problématiques de l'économie circulaire. L'économie circulaire peut être considérée comme un moyen pour limiter les difficultés d'approvisionnement en ressources stratégiques. Cette approche par le risque est présente chez certains des clients du Groupe ou certaines des entreprises dans lesquelles BNP Paribas investit, et est incluse dans le processus d'identification et d'évaluation des risques de BNP Paribas (Risk ID) qui fait partie du dispositif de gestion des risques du Groupe.

Ce type de question peut aussi se poser, toujours de manière indirecte, pour certains de nos segments d'achats tels que l'IT avec les tensions sur le marché des semi-conducteurs ou les catégories d'achat dérivées du papier (chéquiers, fournitures de bureau). Ce type de risque est traité en premier lieu par nos fournisseurs, avec lesquels nous assurons un suivi en deuxième ligne sur leur capacité à répondre à nos besoins.

Pour BNP Paribas, l'enjeu est avant tout dans l'accompagnement de ses clients afin qu'ils intègrent l'économie circulaire dans leur mode de production. Dans ce cadre, l'économie circulaire a été identifiée parmi les cinq thèmes prioritaires du volet « Sustainability » du plan stratégique du Groupe GTS 2025 (Growth, Technology & Sustainability).

  1. 60B8656F-6A6F-4A35-9244-A997DCCB59FD(bnpparibas-am.com)
  2. 06b9da48-8ca3-837a-449b-30c67bd3ab98 (bnpparibascardif.com)

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Le Groupe a renforcé son offre, notamment en proposant à ses clients des obligations vertes et des financements à taux bonifiés (sustainability-linkedloans) en fonction de l'atteinte d'objectifs de durabilité spécifiques et mesurables en lien avec l'économie circulaire. A titre d'exemple, de récentes réalisations peuvent être mentionnées :

  • BCEF a financé un projet d'installation de régénération de sable de fonderie à hauteur de 3,3 millions d'euros, projet innovant permettant à La Fonte Ardennaise, acteur majeur de l'industrie de la fonderie au niveau mondial, de recycler le sable de moulage noir à 90 %, et ainsi faire une économie de ressources naturelles, arrêter l'enfouissement des déchets de sable et réduire de 20 000 tonnes par an les émissions de CO2 ;
  • Brambles, entreprise dans le secteur de la logistique, pionnière dans le domaine de l'économie circulaire grâce à son modèle de partage et de réutilisation des biens, a émis une obligation verte de 500 millions d'euros en mars 2023 pour laquelle BNP Paribas était joint bookrunner. Il s'agit de la première obligation verte émise par une entreprise australienne exclusivement dédiée au financement de l'économie circulaire. Elle permettra de réduire l'utilisation des ressources naturelles, la production de déchets et les émissions carbone des chaînes d'approvisionnement.

Certains métiers spécialisés du Groupe, souvent en partenariat avec des organisations externes, développent des modèles d'affaire davantage circulaires, notamment en promouvant l'extension de la durée de vie des produits et les activités de product-as-a-service (PAAS) :

  • Arval car sharing offre une solution digitalisée de réservation et d'utilisation mutualisée des véhicules de service entre les collaborateurs au sein de leur entreprise, permettant ainsi de maximiser le taux d'utilisation de ces flottes et d'optimiser le nombre de véhicules réellement nécessaire et donc leur coût, pour une réduction allant jusqu'à 20 % sur la route ;
  • la co-entreprise BNP Paribas 3Step IT propose aux entreprises un service complet de gestion de leurs équipements technologiques à chaque étape de leur cycle de vie ;
  • BNP Paribas Cardif développe des partenariats (par exemple avec Boulanger) visant à proposer des offres qui permettent, via un abonnement mensuel, de bénéficier d'un service de réparation complet pour tous les appareils neufs ou reconditionnés plutôt que de les remplacer ;
  • BNP Paribas Real Estate est membre du « Booster du réemploi » permettant de contribuer à promouvoir l'utilisation de matériaux de réemploi afin d'accélérer et massifier le réemploi dans le secteur du bâtiment.

Le groupe offre aussi aux investisseurs une gamme de produits d'investissement en lien avec l'économie circulaire, par exemple :

  • BNP Paribas Asset Management propose le fonds BNP Paribas Easy ECPI Circular Economy Leaders dont l'encours s'élève à plus de 900 millions d'euros à fin 2023, démontrant la forte attractivité de ce sujet pour les investisseurs particuliers et professionnels ;
  • BNP Paribas Climate Impact Infrastructure Debt est un fonds qui a pour ambition de lever 500 à 750 millions d'euros auprès d'investisseurs institutionnels. Doté d'un investissement initial de BNP Paribas Cardif, iI appuie des projets œuvrant pour la transition énergétique en Europe, axés sur les énergies renouvelables, la mobilité propre et l'économie circulaire.

Enfin, BNP Paribas soutient des startups spécialisées dans l'économie circulaire, notamment via des investissements dans des contrats à impact : Phenix, entreprise qui propose des solutions de gestion des invendus et la lutte contre le gaspillage alimentaire et non-alimentaire ; Toopi Organics, qui transforme l'urine humaine en un biostimulant naturel, pour une agriculture plus durable, ou encore Le Pavé, qui récupère des déchets plastiques et les transforme en matériaux d'écoconstruction.

En ce qui concerne ses opérations propres, BNP Paribas mesure également la quantité de déchets qu'elle produit (et cherche à la réduire) et la part de ces déchets qui est recyclée (données publiées dans le Document d'Enregistrement universel 2023).

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« SOCIAL »

4ème question :

  1. En France, la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 et l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la transition écologique et le dialogue social du 11 avril 2023 ont étendu les prérogatives environnementales du CSE et renforcé le rôle des représentants de proximité. Au cours des douze derniers mois, quelles initiatives sont susceptibles d'illustrer significativement une évolution dans le fonctionnement de ces instances au sein de votre groupe suite à ces dispositions ?

Réponse du Conseil d'administration:

Les représentants du personnel sont associés à différents niveaux de dialogue social sur le volet RSE :

  • depuis 2021, chaque année, la Direction de l'engagement présente et échange avec les représentants du personnel lors d'une réunion du CSEC de BNP Paribas SA : l'organisation, les enjeux et les priorités de la politique RSE du Groupe. Ces points permettent de tenir régulièrement informés les représentants du personnel de ces sujets.
  • consciente des enjeux qu'implique la loi Climat et Résilience, la Direction a constitué dès début 2022 un groupe de travail au sein du CSEC pour élaborer les éléments qui seraient à reprendre dans des dossiers d'information-consultation pour intégrer la dimension relative aux préoccupations environnementales et à la transition écologique.
  • les points d'attention exprimés par les représentants du personnel ont trouvé écho dans la stratégie RH qui accompagne les orientations stratégiques du Groupe à horizon 2025, notamment sur le renforcement de l'attention portée aux collaborateurs, sur les enjeux de staffing externe/interne et de compétences et sur l'accompagnement des équipes RH en appui des collaborateurs et partenaire des managers.

En 2023, comme chaque année, la présentation en CSEC des orientations stratégiques, de la situation économique et financière du Groupe, de la politique sociale, des conditions de travail et d'emploi de l'entreprise constitue un moment clef du dialogue social et permet des échanges nourris avec les représentants du personnel, notamment sur les sujets en lien avec la stratégie RSE du Groupe.

Dans les filiales en France, ces mêmes échanges sur la stratégie et la politique sociale interviennent au sein de leur CSE.

Au niveau du Groupe en France, les actions de la Banque en faveur de la transition énergétique ont donné lieu à une intervention et à des échanges en septembre 2023 au sein du Comité de Groupe France.

Enfin, au niveau européen, Laurence Pessez Hublot et Antoine Sire sont intervenus en mai 2022 en comité de Groupe européen pour présenter le plan Environnement Social gouvernance (ESG) du Groupe BNP Paribas et ont échangé avec les représentants du personnel. Cette intervention spécifique a été complétée en décembre 2022 par une présentation des enjeux sociaux et sociétaux de la RSE dans le cadre du plan stratégique GTS 2025.

  1. Dans le cadre de ces nouvelles prérogatives, la formation et l'expertise des partenaires sociaux sont fondamentales. Avez-vous développé récemment ou avez-vous prévu dans un proche avenir des programmes spécifiquement dédiésaux partenaires sociaux pour renforcer leur expertise en matière environnementale qui aillent au-delà des obligations légales ?

Réponse du Conseil d'administration:

Nous avons convié les membres du CSEC ainsi que des membres des organisations syndicales représentées au sein de BNP Paribas (soit environ 50 participants) à participer à 2 conférences de sensibilisation en juin 2022.

La première conférence permettait de s'approprier le contexte et les enjeux globaux du développement durable et de la RSE au travers de plusieurs prismes - scientifiques, économiques, réglementaires - et de préciser les implications pour BNP Paribas dans l'accompagnement de ses clients et de ses collaborateurs.

La deuxième conférence détaillait les impacts environnementaux directs de BNP Paribas et les actions mises en œuvre pour les réduire notamment via le programme participatif " green company for employees " : ce qui a été fait, ce qu'il restait à faire.

Les retours des représentants du personnel sur ces deux conférences ont été très positifs.

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BNP Paribas SA published this content on 13 May 2024 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 13 May 2024 12:58:10 UTC.