Zurich (awp) - Le constructeur de machines agricoles et de véhicules de voirie Bucher Industries a continué à bénéficier au premier semestre d'une demande très élevée, qui a dopé les entrées de commandes. Le chiffre d'affaires a progressé fortement malgré les problèmes d'approvisionnement. Le groupe zurichois a vu ses résultats bondir.

Les nouvelles commandes ont atteint 1,88 milliard de francs suisses, ce qui représente une croissance de 9,3% sur un an, indique jeudi Bucher. Ajustée des effets de change et des acquisitions, la hausse s'est fixée à 10,7%. A fin juin, le carnet d'ordres s'élevait à 1,90 milliard (+57% ou 58,7% sur une base ajustée).

Dans son communiqué, la société de Niederwenigen souligne que les divisions Bucher Municipal (véhicules de voirie) et Bucher Emhart Glass (machines pour contenants en verre) ont notamment enregistré un niveau d'entrées de commandes nettement supérieur en comparaison annuelle. Bucher Industries continue cependant à pâtir d'un manque de personnel qualifié, tout particulièrement aux Etats-Unis. La guerre en Ukraine a toujours un impact sur l'approvisionnement.

Le chiffre d'affaires s'est étoffé de 10,6% à 1,79 milliard de francs suisses, ou de 12,4% sans prendre en considération les effets de change et d'acquisitions.

Le résultat avant charges d'intérêts et d'impôt (Ebit) a gonflé de 13,3% à 203 millions de francs suisses, pour une marge afférente de 11,4%, améliorée de 0,2 point de pourcentage. Le bénéfice net s'est inscrit à 154 millions de francs suisses (+11,6%), précise Bucher.

Les chiffres publiés s'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions des analystes interrogés par AWP. Le chiffre d'affaires dépasse les attentes les plus optimistes.

Pour le deuxième semestre, la direction table sur le maintien d'une demande à un niveau élevé et sur la poursuite de problèmes d'approvisionnement et d'incertitudes liées à la guerre en Ukraine et aux mesures de confinement en Chine. Toutes les divisions sont affectées, souligne le communiqué.

"Pas encore de ralentissement"

Lors d'une téléconférence, le directeur général Jacques Sanche a affirmé que les problèmes d'approvisionnement devraient perdurer l'année prochaine encore. En termes de demande, le niveau demeure "très élevé" jusqu'à présent.

Le secteur agricole, important débouché pour Bucher, souffre de la hausse des coûts des produits alimentaires pour animaux, des engrais et du carburant, a souligné M. Sanche. Le recul des prix des aliments de base pèse également. "Jusqu'à présent, nous ne ressentons pas encore de ralentissement", selon le patron de Bucher.

Pour l'exercice 2022 dans son ensemble, le groupe s'attend néanmoins à une hausse du chiffre d'affaires et à une marge opérationnelle supérieure à 10%, malgré le poids de l'inflation. Le bénéfice net devrait s'avérer stable sur un an.

La pénurie de composants ne semble plus peser sur la division Municipal, spécialisée dans les véhicules de voirie, souligne la Banque cantonale de Zurich, qui annonce un relèvement de ses estimations. Pour Vontobel, les solides entrées de commandes dont a bénéficié la division Kuhn, spécialisée dans les machines agricoles, devrait permettre de soulager les craintes d'effondrement de la demande.

A la Bourse, l'action Bucher a terminé en repli de 1,2% à 348,60 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,58%.

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