Paris (awp/afp) - L'aversion pour le risque en raison des craintes sur la croissance mondiale reprenait le dessus sur les marchés mercredi. Alors que les Bourses chutaient, les prix du pétrole en faisaient de même.

L'Europe boursière a ouvert en nette baisse: Paris reculait de 1,91%, Francfort de 2,10% et Londres de 1,34% vers 09h20. Vers '9h40, la Bourse suisse voyait pour sa part son indice phare SMI fléchir de 0,89%.

En Asie, Tokyo a aussi freiné (-0,37%), et Hong Kong reculait de 1,98% dans les derniers échanges.

Les prix du pétrole chutaient de plus de 5%.

Après des séances éprouvantes, les marchés avaient commencé la semaine dans le vert, même si peu d'indicateurs ou de déclarations n'ont donné à ce rebond un caractère durable. "Le rallye surdimensionné de Wall Street" avec des gains de plus de 2% pour les trois principaux indices américains mardi, "a disparu dans un nuage de fumée, sans véritable raison", décrit Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

La nervosité gagne aussi les investisseurs à l'approche de deux auditions du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, devant le Congrès américain mercredi et jeudi. La dernière action de la banque centrale américaine, une hausse des taux directeurs très marquée de 0,75 point de pourcentage, avait ébranlé les marchés actions la semaine passée.

"Il semble que les marchés n'arrivent pas à se débarrasser des craintes d'un resserrement intensif des banques centrales et de la récession", poursuit M. Halley. Ainsi, mardi, la japonaise Nomura "est devenue la deuxième banque à rejoindre la Deutsche Bank en prévoyant une récession comme scénario de base" aux États-Unis, mentionne John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Fuite des actifs risqués

En plus des actions, d'autres actifs financiers perçus comme plus risqués étaient évités par les investisseurs mercredi. Après s'être maintenus en début de semaine, les cours du pétrole chutaient de nouveau: le baril de WTI américain à échéance août, dont c'est le premier jour de cotation, reculait de 5,50% à 103,50 dollars, tandis que le Brent à même échéance reculait de 5,02% à 108,92 dollars vers 09h00.

Les entreprises liées aux matières premières souffraient aussi en Bourse, comme ArcelorMittal (-6,30%) à Paris, ou Shell (-4,08%) à Londres.

Le bitcoin se rapprochait de nouveau des 20'000 dollars (-3,20% à 20'175 dollars).

A l'inverse, après être montés en début de semaine, les taux d'intérêt des États repartaient un peu à la baisse, signe de la recherche de sécurité par les investisseurs.

L'euro reculait face au dollar, valeur refuge: il perdait 0,44% à 1,0488 euros.

Crédit agricole dévoile ses ambitions

Crédit Agricole S.A. a annoncé mercredi viser un résultat net part du groupe "supérieur" à six milliards d'euros "à horizon 2025". Le titre perdait 2,50%, à Paris, mais tout le secteur bancaire était en souffrance comme BNP Paribas (-2,08%) ou Deutsche Bank (-1,92%) à Francfort.

Alliance bancaire au Japon ?

La mégabanque japonaise Sumitomo Mitsui Financial Group (-0,02%) envisage d'acquérir environ 10% du capital du groupe financier nippon SBI Holdings (+2,77%), selon plusieurs médias, certains évoquant un montant d'environ 60 milliards de yens (420 millions d'euros).

Clariant se réorganise

Le groupe suisse de chimie Clariant (-0,88%) se réorganise pour simplifier sa structure en réduisant le nombre de divisions de cinq à trois, annonce-t-il mercredi, à l'issue d'une vague de cessions dans le cadre d'un recentrage de ses activités.

afp/vj