Lisbonne (awp/afp) - La privatisation de TAP Air Portugal, renationalisée en 2020 à la suite de la crise du Covid-19, serait un "atout" pour l'avenir de la compagnie aérienne car elle permettrait de pouvoir compter sur des "partenaires forts", a estimé jeudi sa directrice générale (CEO) de la compagnie publique portugais, Christine Ourmières-Widener.

"Que la TAP, à un moment donné, fasse partie d'un projet de consolidation, on est convaincus que sur le long terme, c'est quelque chose à vraiment étudier", a déclaré la Française à l'AFP.

"Des partenaires forts sont des atouts importants pour le futur", a-t-elle ajouté, précisant toutefois que cette décision revenait à son actionnaire, l'Etat portugais, et que la direction de TAP resterait "en soutien pour pouvoir étudier des scénarios".

La responsable de TAP réagissait aux informations publiées le 9 septembre dernier dans l'hebdomadaire Expresso, selon lesquelles le gouvernement portugais souhaite lancer la reprivatisation de TAP Air Portugal d'ici à la fin de l'année. L'exécutif socialiste aurait déjà entamé des discussions avec les groupes Air France-KLM et Lufthansa.

Le groupe aérien portugais, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, avait été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange de l'application d'un plan de restructuration imposé par Bruxelles.

Chiffré à 3,2 milliards d'euros, le plan de sauvetage de TAP prévoyait, entre autres, une diminution de ses effectifs, une baisse des salaires ou encore une réduction de sa flotte. Une partie de ces mesures sont actuellement contestées par les syndicats qui réclament des hausses de salaires.

Ce plan est "très difficile à mettre en place" car il exige "un effort énorme de nos employés avec des réductions salariales significatives" sur fond de changements importants du secteur aérien, a reconnu la responsable de TAP qui renégocie actuellement des accords d'entreprises.

Les comptes de la compagnie restent dans le rouge, bien que la reprise du tourisme lui ait permis de réduire ses pertes au deuxième trimestre, à 80,4 millions d'euros contre un peu plus de 128 millions sur la même période en 2021, grâce notamment à un nombre de passagers "multiplié par quatre".

Pour les prochains mois, les "risques sont nombreux", souligne la directrice de TAP, citant notamment la flambée des prix du pétrole et à la "fluctuation des taux de change", avant de conclure qu'il n'y avait pour l'instant pas d'"inflexion" du niveau de réservations.

afp/buc