Le PDG d'EDF, Luc Remont, a annoncé jeudi à ses cadres que les activités nucléaires du groupe public seraient réorganisées afin de surmonter les problèmes récurrents qui ont réduit la production l'année dernière.

Un porte-parole d'EDF a déclaré à Reuters qu'une réorganisation de la division nucléaire avait été annoncée dans le but d'introduire un "changement profond" afin que les responsabilités de chaque activité soient clairement définies, mais n'a pas donné plus de détails.

Deux sources ont déclaré que la division serait restructurée et que cinq cadres seraient chargés d'élaborer des propositions, notamment Cédric Lewandowski, directeur du parc nucléaire, Xavier Ursat, directeur des nouveaux projets nucléaires, et Alain Tranzer, directeur de la qualité industrielle.

EDF a été confronté à une litanie de problèmes au cours de l'année écoulée, avec des pannes de réacteurs nucléaires qui ont aggravé la crise énergétique en Europe, alors que les pays européens s'efforçaient de remplacer le gaz russe.

La France est le plus grand exportateur d'électricité de la région, mais les pannes ont ramené la production d'énergie nucléaire à son niveau le plus bas depuis 1988.

Le gouvernement français, qui a retiré EDF de la cote ce mois-ci après 18 ans de cotation en bourse, a chargé M. Remont de faire de la relance de la production nucléaire sa principale priorité, ainsi que d'améliorer la gestion des projets de construction en cours.

Le rachat des actionnaires minoritaires par l'État français s'inscrit dans le cadre du pari renouvelé du président Emmanuel Macron sur l'énergie nucléaire, qui prévoit la construction d'au moins six nouveaux réacteurs dans les années à venir.

L'une des sources a déclaré que Remont souhaitait aller de l'avant avec l'élaboration d'un nouveau plan stratégique sans attendre les décisions du gouvernement concernant son financement futur, qui est essentiel à la construction des nouveaux réacteurs et à la maintenance du parc existant.

Remont a indiqué aux 300 cadres supérieurs du groupe que des discussions étaient toujours en cours avec l'État et les régulateurs de la concurrence de l'UE au sujet de ses activités nucléaires actuelles et futures, a déclaré la source.

"Remont a déclaré qu'il n'allait pas nous empêcher de nous transformer et de nous réorganiser. Il n'est pas nécessaire d'attendre une décision finale du bureau du président", a déclaré la source après avoir assisté à la réunion avec les dirigeants.