"Eurosic est une foncière cotée spécialisée dans l’immobilier de bureaux. Comment la société a-t-elle fait face à la baisse des prix ces dernières années sur ce marché ?
Comme toutes les autres foncières, nous enregistré jusqu’à la fin 2009 une forte baisse des valeurs de nos immeubles, sous l’effet de la crise qui a touché l’immobilier de bureaux en France comme à l’étranger. Cela dit, nous avons la chance d’avoir un portefeuille de bureaux récent et de grande qualité, situé à Paris et en première couronne. La plupart de nos immeubles sont « mono-locataires » et abritent de grandes signatures comme Michelin, BPCE, Gras Savoye ou encore le cabinet international d’avocats Allen & Overy. Nous n’avons enregistré aucun départ de locataires au cours des trois dernières années. Cela nous a permis de maintenir un niveau de cash flow satisfaisant, et de ne pas entrer dans la zone rouge vis-à-vis de nos créanciers. Aujourd’hui notre stratégie consiste à nous recentrer sur l’immobilier de bureaux en poursuivant les cessions de nos autres actifs comme les centres de loisirs (ndlr : la société a déjà cédé une partie de ses Center Parcs au groupe Pierre&Vacances).

Quelle sont vos prévisions pour 2011 ?

En 2010, nous avons loué deux immeubles de bureaux neufs, le 52 Hoche (Paris 8e) et Jazz (Boulogne 92), et nous venons de louer 80% de Quai 33 (Puteaux 92). Ceci nous assure une croissance du cash flow courant pour 2011 et au-delà, après la baisse enregistrée en 2010. Nous poursuivrons en 2011 la stratégie annoncée et initiée en 2010 de recentrage du portefeuille sur les actifs de bureaux à Paris et en première couronne, en arbitrant pour plus de 100 millions d’euros à nouveau que nous réinvestirons dans des immeubles de bureaux à restructurer ou à développer.

Vos principaux actionnaires, Nexity et Banque Palatine (groupe BPCE), sont entrés en discussions exclusives avec la société Batipart en vue d’un rachat de l’entreprise. Comment accueillez-vous ce projet?
C’est une excellente nouvelle pour Eurosic, qui tombe à point nommé. Au cours des trois dernières années, l’entreprise a effectué un important travail de renégociation de baux et de consolidation de ses revenus locatifs. Nous sommes maintenant prêts pour une nouvelle phase de croissance. Seule l’arrivée de nouveaux investisseurs peut permettre cette croissance, le tour de table actuel souhaitant se limiter à une participation financière sans volonté d’investir. Le rachat par Batipart, s’il se concrétise, permettra d’initier cette croissance.

Cherchez-vous également à ouvrir davantage votre capital aux investisseurs individuels ?

Tout à fait. Nous encourageons l’arrivée de nouveaux investisseurs, quels qu’ils soient. Ceux qui l’ont fait en 2010, ne l’ont pas regretté : l’action Eurosic a signé l’une des meilleures performances parmi les foncières cotées et a servi un rendement élevé (6%). Par ailleurs la société dispose aujourd’hui d’une forte visibilité sur ses cash flows qui devraient augmenter de 5% en 2011 (après une baisse en 2010) et progresser encore l’année suivante. Cela dit, la liquidité du titre est encore faible (ndlr : Eurosic n’existe en tant que société d’investissement immobilière cotée que depuis 2006) ce qui représente une barrière à l’entrée pour les investisseurs individuels. Ce problème devrait se résorber avec l’augmentation de la taille de notre société.
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