Le Parlement européen avait demandé jeudi que M. Schroeder, 78 ans, soit placé sur une liste noire à moins qu'il ne quitte le conseil d'administration de Rosneft, une mesure également destinée à le dissuader d'occuper un poste de haut niveau au sein du géant gazier russe Gazprom, pour lequel il a été nommé.

L'Allemagne a fermé le bureau de M. Schroeder, financé par les contribuables, mercredi, suite à l'indignation publique suscitée par son implication continue dans l'industrie énergétique russe malgré les actions de la Russie en Ukraine et son refus de condamner le président Vladimir Poutine, qu'il considère comme un ami personnel.

Rosneft a déclaré dans son communiqué : "Nous sommes sensibles aux décisions [de Schroeder et Warnig] et les remercions pour leur soutien continu".

Schroeder, qui a été chancelier de 1998 à 2005, avait été un ardent défenseur de la construction du gazoduc sous-marin Nord Stream pour acheminer le gaz russe vers l'Allemagne, et siégeait au conseil d'administration de Rosneft depuis 2017.

Six sources ont déclaré jeudi à Reuters que cinq vice-présidents étrangers de Rosneft étaient également partis, peu avant l'entrée en vigueur, le 15 mai, de la dernière série de sanctions européennes contre la Russie.

Schroeder n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire via son site internet. Reuters n'a pas été en mesure de contacter Warnig.

Schroeder dirige le comité des actionnaires de Nord Stream AG, qui exploite le gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique, et préside le conseil d'administration de Nord Stream 2 AG, un deuxième projet de gazoduc qui a été gelé par l'Allemagne après le début de la campagne militaire russe en Ukraine.

M. Warnig, qui a servi dans la police secrète de l'Allemagne de l'Est communiste, la Stasi, à peu près à la même époque où M. Poutine y travaillait pour le KGB soviétique, a dirigé Nord Stream AG jusqu'en 2016.

Il est devenu directeur général de Nord Stream 2 en 2015. Warnig a été placé sous sanctions par les États-Unis le 23 février.

Nord Stream AG a confirmé que M. Schroeder y occupait toujours son poste. Nord Stream 2 AG n'a pas pu être joint pour un commentaire.