Genève (awp) - Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan affiche un chiffre d'affaires en baisse mais une rentabilité en hausse au cours de l'exercice 2023. En avance sur ses objectifs de 2025, la direction se dit confiante et prévoit une stabilité des prix. En outre, le conseil d'administration proposera le paiement d'un dividende de 68 francs suisses, une amélioration d'un franc sur un an.  

De janvier à décembre, le chiffre d'affaires de Givaudan a reculé de 2,8% à 6,92 milliards de francs suisses, indique un communiqué paru jeudi. Les recettes de la division Parfums ont progressé de 1,7% à 3,31 milliards, alors que celles de la division Arômes ont reculé de 6,7% à 3,60 milliards de francs suisses.

La croissance organique (corrigée des acquisitions, des cessions et des effets de change) s'est élevée à 4,1% contre 5,3% un an plus tôt. "Pour les ventes, 2023 a été une année particulière car même avec des hausses de prix en moyenne de 6%, la baisse des volumes de nos clients a été ressentie", a confié jeudi à AWP le directeur général Gilles Andrier.

Par région, le dirigeant souligne le développement des marchés à forte croissance, représentant 45% des ventes du groupe. Il note un accroissement des recettes dans les zones Amérique latine et SAMEA (Afrique, Moyen-Orient, Inde), une très bonne tenue en Europe, des ventes plus modérées en Asie et le déclin de celles générées aux Etats-Unis.

Concernant la rentabilité, le bénéfice opérationnel brut (Ebitda) a stagné (-0,2%) à 1,47 milliard de francs suisses. La marge afférente a progressé à 21,3%, soit une progression de 0,6 point de pourcentage en rythme annuel. Le bénéfice net s'est établi à 893 millions, en augmentation de 4,3%. "Le retour à la croissance des volumes permettra d'atteindre notre objectif de 23 à 24% de marge Ebitda. Aussi, le plan de restructuration opéré en 2023 portera ses fruits en 2024," affirme M. Andrier en rappelant les quelque 60 millions de francs suisses d'économies attendues.

Ces résultats comblent les attentes du consensus AWP dont les analystes tablaient sur des recettes totales de 6,9 milliards, une croissance organique de 3,6% et un bénéfice net de 867 millions.  

Objectifs confirmés

"Les augmentations de prix ont permis de compenser intégralement l'augmentation des coûts des intrants", souligne le groupe verniolan. Son dirigeant ne prévoit pas d'augmentation significative pour les premiers et qu'une hausse modérée pour les seconds. "Face au franc fort, le groupe est bien équilibré", assure-t-il. "Pour l'appétit des consommateurs, nous en avons une lecture au travers des 300'000 projets annuels observés chez nos clients, en innovations et nouveaux produits. C'est un bon indicateur d'activité."

La direction confirme ses objectifs à moyen terme, soit jusqu'en 2025, à savoir une croissance organique de 4 à 5% et un flux de trésorerie disponible (FCF) supérieur à 12%.

Sur le calendrier 2025, M. Andrier dit être en avance. "La stratégie est en bon ordre de marche. Sur notre objectif de 4 à 5% de croissance des ventes par an, nous sommes à 5,5%. Le flux de trésorerie disponible (FCF) est à un niveau record. Nous faisons aussi des progrès non financiers en terme de diversité ou concernant la décarbonisation par exemple."

Depuis mars 2023, Givaudan et les autres poids lourds mondiaux de l'industrie des arômes et des parfums sont dans le collimateur de plusieurs autorités de la concurrence en raison d'une possible coordination illicite entre eux. Mi-janvier, l'autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé l'extension de l'enquête en cours. "Nous collaborons avec les autorités, mais cela prend du temps", a indiqué M. Andrier.  

Concernant les attaques en mer Rouge, "il y a une répercussion sur les délais de livraison, mais il n'y a pas encore de coûts additionnels ressentis", selon le patron de Givaudan.

A la Bourse suisse, la nominative Givaudan a décollé de plus de 8,3% à 3593 francs suisses, largement en tête d'un SMI en hausse ténue de 0,11%.

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