"Le cap des 3 millions de chômeurs - plus de 10% de la population active- vient d’être franchi en France. Quelle est la situation sur le marché du travail temporaire, au vu de vos résultats du premier semestre ?

En France, sur le pôle travail temporaire et recrutement, notre chiffre d’affaires du premier semestre s’établit à 517,3 millions d’euros contre 563,8 millions sur la même période de 2011. Au-delà du ralentissement de la demande observé au cours des derniers mois, le repli de l’activité (-8,2%) doit être apprécié au regard d’une base de comparaison très élevée (croissance de +22,5% au premier semestre 2011). Jusqu’ici, l’année 2012 est difficile mais pas dramatique. Nous avons su préserver nos marges en étant plus sélectifs sur les contrats que nous acceptions. Et nous sommes plutôt sereins pour le deuxième semestre, où nous n’anticipons pas de nouveau ralentissement mais plutôt une stabilisation de l’activité.

Les perspectives économiques pour les prochains mois ne sont pourtant pas réjouissantes…

Il y a des réductions d’effectifs dans les entreprises en raison d’incertitudes sur l’avenir, mais il reste malgré tout un certain niveau de production à assurer. Cela peut paraître paradoxal avec 3 millions de chômeurs, mais il reste des offres d’emploi pour lesquelles on ne trouve personne ! En 2010-2011, nous avons renforcé notre réseau d’agences afin d’accompagner la reprise économique. Nous n’envisageons pas de revenir en arrière à l’heure actuelle. Cela dit, si l’environnement venait à se dégrader davantage, nous aurions la capacité de nous adapter.

Malgré l’existence d’acteurs de plus grande taille, vous vous définissez comme un groupe international. Quelle est votre stratégie de développement ?

Notre volonté est d’être plus présents à l’international. C’est pourquoi nous avons fait l’acquisition en 2011 de la société américaine PeopleLink. Cette acquisition s’est révélée très positive au premier semestre, tant en termes d’activité que de rentabilité (nldr : au premier semestre, PeopleLink a dégagé un chiffe d’affaires en hausse de 15,5% à 51,6 millions d’euros). Nous pensons qu’il y a encore un potentiel de croissance externe aux Etats-Unis, compte tenu de l’existence d’un grand nombre d’acteurs de petite taille. Ce n’est pas le cas en France, où nous subissons la concurrence de trois gros acteurs.

Votre action a connu une évolution en dents de scie ces derniers mois. Etes-vous satisfaite du cours de bourse aujourd’hui ?

Non, nous ne sommes pas satisfaits de notre cours de bourse. Il a été question d’un rachat d’actions lorsque le cours était encore plus bas, mais ce n’est plus le cas. Nous privilégions la croissance et le développement international. Outre les opportunités d’acquisitions dans le travail temporaire, le groupe démarrera début 2013 une activité de services aéroportuaires en Côte d’Ivoire. Avec cette nouvelle implantation, l’activité du pôle services aéroportuaire réalisée à l’international devrait s’élever à près de 50 millions d’euros en 2013 et constituer un relais de croissance appréciable.
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