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(Easybourse.com) Quel commentaire faites-vous sur les résultats du premier trimestre 2007 que vous avez publiés ?
Nous aurions pu faire encore mieux, mais nous étions très occupés dans le cadre de notre développement européen. On aurait pu « serrer davantage », mais il faut savoir si on veut à tout prix de la rentabilité ou du profit au détriment des gens. Aujourd'hui les gens ont besoin de respirer un peu et s'ils ne peuvent pas le faire, ils finissent par ne plus vouloir travailler.

Ceci étant, plus de 26 millions d'euros de profits c'est plutôt bien, et je n'aurais jamais espérer obtenir autant il y a 20 ans, et encore moins il y a 40 ans.

Quels sont vos objectifs en termes de chiffre d'affaires pour l'exercice 2007 ?
Notre objectif est d'atteindre le milliard et demi d'euros le plus rapidement possible, cette année certainement. Si on n'y parvient pas, on recherchera une société significative que l'on a les moyens de reprendre aujourd'hui. Et puis, quand on aura notre milliard et demi d'euros, on placera la barre plus haut à 2 milliards, et ainsi de suite.

Vous avez renforcé vos positions à l'internationale avec l'acquisition des sociétés espagnoles Tutor et Addenda, allez-vous poursuivre ce développement hors des frontières hexagonales ?
Oui absolument, les marges y sont beaucoup plus intéressantes. Je crois que les sociétés de travail internationales ont une rentabilité meilleure que la nôtre. Il me semble judicieux de regarder de près ce que font les gens qui gagnent plus d'argent que vous plutôt que ceux qui en perdent.

Avez-vous des zones géographiques privilégiées ?
C'est en fonction des personnes que l'on trouvera pour la direction des affaires. Nous sommes encore implantés dans peu de pays, ce qui signifie que tout nous est ouvert, mais cela ne sert à rien si nous n'avons pas les hommes qu'il faut. Au fur et à mesure des hommes que nous trouverons, nous ferons progresser notre développement. Ce n'est pas la peine de prendre un français qui ne connaît rien à l'Italie pour lui demander de développer notre groupe là-bas. D'une part ça ne marchera pas, et d'autre part, ça nous coûtera très cher.

Nous sommes en train de nous implanter en Inde et en Chine, essentiellement dans l'ingénierie informatique. On travaille également dans l'aéronautique avec ces deux pays qui se développent beaucoup dans ce secteur. Nous avons l'intention de mettre du monde là-bas, pas dans le cadre de l'intérim traditionnelle mais dans des bureaux d'études. On a déjà envoyé du personnel venu de Roumanie, en Inde…

Je dois d'ailleurs me rendre dans une quinzaine de jours en Turquie, en Inde et en Chine, pour mettre au point des partenariats ou autre, nous verrons bien.

Vous êtes spécialiste du travail temporaire, quelle est votre vision du marché de l'emploi en France ?
Nous avons une vision qui est fonction du développement économique en France. Le travail temporaire c'est du personnel dans n'importe quelle société, dans n'importe quelle spécialité ou échelon, pendant un temps plus ou moins long (remplacement d'arrêts maladies, surcroît de travail etc.). Pour le moment, ces domaines là sont ceux qui se développent le plus.

Nous avons d'ailleurs fait venir des professeurs en stratégie et marketing de grandes écoles commerciales françaises pour savoir ce que va devenir l'intérim dans 20 ans.

Quel constat tirez-vous du marché de l'emploi pour les seniors ? Le Plan national concerté pour l'emploi des seniors (juin 2006) a-t-il porté ses fruits ?
En ce qui nous concerne, nous avons beaucoup de seniors et ils sont contents. Mais il faut bien comprendre une chose, quand on a travaillé pendant 20, 30 ou 40 ans, on finit par être lassé. Moi-même je pourrais décrocher pendant un an ou deux, mais au bout de cette période, je reviendrais travailler. Je crois qu'il faudrait que nous puissions avoir la possibilité à un moment ou à un autre de profiter du temps pour réfléchir et s'enrichir personnellement, pour ensuite revenir plus fort et motivé pour aller plus loin. Quand on est pris dans le système du travail, on n'a plus le temps de faire autre chose.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?
Je continuerai à travailler dans leur intérêt, parce qu'à mon niveau ce qu'on veut c'est faire plaisir aux autres.

Propos recueillis par N.S.

- 25 Avril 2007 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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