"

(Easybourse.com) Au titre de vos résultats du premier semestre, votre chiffre d'affaires ressort en hausse de 6,7%, à 745,7 millions d'euros, tandis que votre résultat net part du groupe recule...
Il convient ici d'apprécier le résultat net au regard du résultat opérationnel retraité des éléments non récurrents liés à la modification du calcul des charges sociales. Ce résultat opérationnel affiche une forte progression de 21,3% et traduit une appréciation de notre marge opérationnelle qui ressort à 3,4% au 1er semestre 2008 contre 3% au 1er semestre précédent.

Notre politique offensive de prise de parts de marché, qui nous permet de surperformer la croissance de notre marché de référence ne s'est pas faite sans un souci constant de piloter étroitement nos marges.

Notre stratégie de croissance est basée sur un développement  sélectif  afin de préserver la valeur de  nos contrats tant auprès des PME PMI,  notre cœur de clientèle, qu'auprès des grands comptes.

Cette stratégie de croissance nous permettra de dépasser  le milliard et demi de chiffre d'affaires cette année, soit faire mieux que 2007.

Quels sont vos objectifs en termes de pôles d'activité?
Notre volonté est de poursuivre notre développement sur nos 3 pôles, le travail temporaire, l'aéroportuaire, l'ingénierie.

Dans le travail temporaire, qui a été et est le moteur de la réussite de notre groupe, notre objectif est de nous imposer comme un acteur majeur sur tous les métiers de l'emploi. Nous nous sommes déjà engagés dans cette voie en nous investissant dans le recrutement et nous avons la volonté d'accélérer le mouvement. Nous voulons être un partenaire incontournable sur les questions d'emploi sous toutes ses formes : l'intérim et le recrutement bien sûr, mais aussi le conseil en ressources humaines, la formation et la gestion des ressources humaines.

L'aéroportuaire a et continuera à être l'un des vecteurs de croissance du groupe dans les années à venir. Nous continuerons à développer de façon significative nos activités aéroportuaires sur nos marchés de référence, la France et l'Irlande bien sûr, mais aussi de développer fortement nos activités en Afrique francophone et anglophone qui offrent de belles opportunités de croissance.

Quant à l'ingénierie, je suis convaincu que nous avons un potentiel de croissance important tant sur nos marchés de référence actuels comme l'aéronautique que demain sur d'autres marchés comme celui de l'informatique.

A propos de la croissance externe, allez-vous procéder prochainement à des acquisitions en France ou à l'international ?
Notre objectif est avant tout de développer le marché français. Si une opportunité se présente à nous, nous n'hésiterons pas à envisager un possible rachat, évidemment. A ce sujet, j'ajoute qu'il y a déjà des dossiers à l'étude.

Quelle est l'enveloppe dont vous disposez pour faire des acquisitions ?
Nous avons un endettement qui est relativement faible. Je rappelle que nous sommes passés de 170 millions d'euros d'endettement après une très importante acquisition réalisée en 2002, à 69 millions d'euros aujourd'hui.

Si demain une affaire nous intéresse, nous pourrions la financer sur nos fonds propres, c'est-à-dire sur une base de 30 à 50 millions d'euros. Pour autant, dans l'éventualité où nous trouverions une très grosse affaire, nous pourrions aussi avoir recours à d'autres leviers comme l'endettement.

Les dernières tendances du marché français font état d'un deuxième trimestre, où l'emploi salarié dans les entreprises du secteur concurrentiel a reculé de 0,1% (ainsi, sur un an, la croissance de l'emploi salarié n'est plus que de 1%). C'est la première fois depuis 2003 que davantage d'emplois ont été détruits que créés en France. Le secteur le plus touché est celui de l'intérim. Comment avez vous été impacté ?
Pour l'instant nous continuons à surperformer le marché. J'ajoute que je suis depuis plus de quarante ans dans l'intérim [le groupe Crit a été créé par Claude Guedj en 1962, ndlr], et à chaque fois qu'il y a eu des bas de cycle, l'intérim est toujours reparti de plus belle.

D'autre part, la baisse actuelle du marché de l'intérim est à relativiser au regard de la croissance énorme qu'a connue l'intérim depuis 10 ans.

Depuis janvier l'action du groupe Crit a perdu près de 40%, quelle est votre perception de votre titre ?
J'estime que le recul de notre action n'est pas justifié car notre activité est toujours bien orientée avec une bonne croissance,  un bon niveau de rentabilité et un niveau d'endettement faible.

Il semble que, quelque soit nos bons résultats, les interrogations sur le ralentissement de l'économie entraîne des sanctions excessives, et ce, dans tous les domaines d'activité.

Enfin on parle beaucoup du RSA en ce moment, selon une étude menée (ce rapport d'étape)  par le gouvernement, le RSA accroîtrait de 30% le retour à l'emploi que pensez-vous de ces chiffres ?
Tous les dispositifs qui peuvent favoriser le retour à l'emploi sont plus que souhaitables. Le RSA est, je pense, un outil qui va vraiment inciter et faciliter le retour à l'emploi car il garantit que tout retour à l'emploi ne sera plus synonyme de perte d'argent mais donnera  lieu à une augmentation de revenu en permettant aux personnes qui dépendent du RMI mais qui travaillent, de voir leurs revenus augmenter.

Un tel dispositif devrait donc avoir un effet incitatif sur l'emploi. Les agences de travail temporaire, qui font déjà de l'accompagnement de publics éloignés de l'emploi, seront bien entendu très concernées pour accompagner ces nouveaux demandeurs d'emploi.

Par conséquent, voyez-vous le RSA comme une opportunité ?
Oui, je le suppose, encore faut-il que les personnes bénéficiaires du RSA puissent avoir accès à des programmes de formation, de remise à niveau, car il s'agit parfois de personnes coupées et exclues de l'emploi depuis longtemps, ce qui implique un véritable travail d'accompagnement pour que le retour à l'emploi soit durable.

Propos recueillis par An. R.

- 23 Septembre 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"