BERLIN/HAMBOURG (dpa-AFX) - Après des mois de conflit, le groupe public chinois Cosco peut finalement acquérir près de 25 pour cent d'un terminal à conteneurs de l'opérateur portuaire hambourgeois HHLA. Le gouvernement fédéral a décidé de libérer la participation minoritaire de l'entreprise chinoise Cosco Shipping Ports Limited (CSPL) dans le terminal à conteneurs Tollerort (CTT), a annoncé mercredi la société Hamburger Hafen und Logistik AG (HHLA).

"Toutes les questions dans le cadre de la procédure d'examen de l'investissement ont pu être résolues ensemble au cours de discussions intensives et constructives", a souligné HHLA. Selon le gouvernement fédéral, ce dernier a confirmé mercredi dans une lettre "que les contrats de vente révisés sont conformes aux conditions de l'interdiction partielle".

La HHLA peut désormais faire du terminal un point de transbordement privilégié de Cosco, client de longue date de la HHLA, où les flux de marchandises entre l'Asie et l'Europe sont concentrés, a expliqué la HHLA. Selon les données de HHLA, la Chine est actuellement le plus grand partenaire commercial de l'Allemagne et du port de Hambourg. Environ 30 pour cent des marchandises qui sont transbordées dans le port de Hambourg proviennent de Chine ou s'y rendent.

La participation minoritaire de CSPL garantit ainsi l'emploi et renforce l'importance nationale et internationale de Hambourg en tant que site logistique ainsi que la nation industrielle qu'est l'Allemagne. Au total, environ 1,35 million d'emplois en Allemagne dépendent des ports.

Cosco voulait initialement reprendre 35 pour cent de la société d'exploitation du Container Terminal Tollerort GmbH. Une vive polémique politique avait toutefois éclaté au sein du gouvernement fédéral sur la question de savoir si une participation chinoise devait être autorisée. En octobre dernier, le cabinet a décidé d'une interdiction dite partielle qui n'autorise qu'une acquisition de parts de Cosco inférieure à 25 pour cent. Une acquisition plus importante au-delà de ce seuil a été interdite.

Le chancelier Olaf Scholz (SPD) s'était prononcé en faveur de l'acquisition. Au sein du gouvernement fédéral, de forts vents contraires s'étaient toutefois levés. Le ministère des Affaires étrangères et d'autres ministères avaient émis de sérieuses réserves sur la décision du cabinet. L'acquisition étendait de manière disproportionnée l'influence stratégique de la Chine sur l'infrastructure de transport allemande et européenne ainsi que la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis de la Chine, selon une déclaration inscrite au procès-verbal fin octobre.

Le gouvernement fédéral a souligné que le terminal à conteneurs HHLA Tollerort était désormais considéré comme un exploitant d'infrastructures critiques conformément aux dispositions légales. La décision du cabinet de fin octobre reste valable. "L'interdiction partielle de l'automne 2022 reste donc juridiquement valable."/klm/DP/stw