"Pour commencer pourriez-vous nous faire un commentaire sur vos résultats 2012. Si le chiffre d'affaires 2012 est resté stable, le résultat net part du groupe est passé de 3,4 millions à 1,4 million ?
Effectivement, nous avons connu en 2012 deux semestres assez contrastés. Le résultat opérationnel est ressorti à 2,5% au premier semestre et 4,2% au second. La nette amélioration tient en partie à une charge non récurrente de 2 millions d’euros de provisions pour litige, enregistrée au premier semestre, et à la diminution progressive de la contribution des contrats signés entre 2009 et 2010, dans des conditions de marché plus difficiles. Nous avons en effet une activité caractérisée par des contrats dont la durée de réalisation, et donc la contribution au chiffre d’affaires, s’étale sur 18 à 30 mois.

Ces résultats ont été caractérisés par des amortissements d’écarts d'acquisition et une charge pour litige de 2 millions ?

Le développement de la société s’est fait en partie par des acquisitions. Nous avons notamment racheté notre filiale américaine Petrochem Development en 2008 et notre filiale dans le domaine du traitement de gaz Prosernat en 2011 (que nous contrôlons à hauteur de 60%).
Etant une société cotée sur Alternext, nous publions nos comptes en normes françaises, et nous amortissons donc les écarts d’acquisition, sur une durée de 20 ans.
Comme nous l’avions indiqué lors de la publication de nos comptes du premier semestre 2012, le montant de provisions de 2 millions d’euros est essentiellement lié à un litige en matière de propriété intellectuelle opposant un de nos clients et un bailleur de procédés.

Vous envisagez pour 2013 un chiffre d'affaires compris entre 360 et 390 millions d’euros, en particulier grâce à la robustesse de votre carnet de commandes. Celui-ci s'élève à 425 millions d’euros au 31 décembre 2012. Depuis le début de l'année 2013, le groupe a signé 85 millions d’euros de commandes fermes. Pour autant, d’autres éléments exceptionnels sont-ils attendus ?

Nous estimons que les provisions passées dans les comptes du premier semestre sont suffisantes pour couvrir l’exposition du Groupe et n’envisageons pas à ce stade d’autres charges exceptionnelles sur 2013.

Quel regard portez-vous sur la conjoncture économique mondiale et son incidence sur la consommation mondiale de pétrole. Dernièrement l’Agence internationale de l'Energie a, une nouvelle fois, revu à la baisse ses prévisions.
La consommation de produits pétroliers au niveau mondial devrait effectivement s’accroitre de manière un peu moins rapide cette année que cela était initialement prévu il y a un an.
Ceci étant, la tendance reste fondamentale similaire. Une décroissance de la consommation devrait être observée dans les pays de l’OCDE et une croissance de la consommation devrait être constatée dans les pays émergents.
Ceci conduit à un déplacement de l’industrie du raffinage dans de nouvelles zones géographiques comme l’Asie, le Moyen Orient, la Russie, l’Amérique latine.
Que ce soit dans le raffinage, dans la pétrochimie, dans le traitement du gaz, nous sommes présents sur l’ensemble de ces zones.
Nous sommes donc relativement peu sensibles à la morosité de la conjoncture industrielle en Europe.

Votre niveau de dette a reculé de 31,3 millions d’euros à 24,4 millions d’euros. Vous êtes vous donné un objectif à ce sujet ?
Nous sommes relativement peu endettés et notre situation financière est solide. Ceci dit, le processus de désendettement va se poursuivre. Ainsi, l‘acquisition de notre filiale américaine avait pour partie été financée grâce à l’émission d’obligations convertibles (pour 3,8 millions d’euros) qui arrivaient à maturité le 15 mars 2013. Ces obligations ont été converties et reclassées rapidement dans le marché, gage de la confiance des investisseurs en notre société.

Avec 35,2 millions de capitaux propres et 27,4 millions de trésorerie, Heurtey Petrochem bénéficie d'une situation financière relativement solide. Des opérations d’acquisition sont elles prévues cette année ?

Nous regardons en permanence des possibilités d’acquisitions de taille relativement modeste telle que celle de la part de notre associé dans notre usine roumaine Beta Heurtey. Nous sommes ainsi passés tout récemment de 50% à 100% du capital ce qui correspond à un investissement compris entre 3 et 4 millions d’euros.
Des acquisitions de plus grande envergure ne sont pas à exclure à moyen terme mais nous n’avons pas à ce stade de dossier en cours d’étude.

Vous avez avancé l'option d'un changement de marché en raison du manque de dynamisme des investisseurs particuliers sur votre titre ?

C’est une possibilité que nous regardons mais rien n’est arrêté ni sur le principe, ni sur le timing. Nous irions alors sur Euronext.

Cela pourrait il être décidé cette année ?

Encore une fois, rien n’est décidé à ce stade.

Un dernier mot pour vos actionnaires à qui vous allez verser un dividende inchangé de 0,55 euro ?
Pour ne retenir que trois éléments essentiels sur notre Groupe : nous sommes leader sur nos principaux marchés ; notre réseau d’implantation internationale, au plus près de nos clients et de nos projets, est un facteur très fort de différentiation ; la dynamique de nos marchés, que ce soit dans notre périmètre historique des fours de procédé, ou dans le domaine du gaz naturel, est très bien orientée.





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