Londres (awp/afp) - La reprise économique perd un peu de souffle en septembre au Royaume-Uni, suggère mercredi l'indice PMI sur l'activité dans le secteur privé, à l'heure où de nouvelles restrictions à l'activité en Angleterre pour lutter contre le coronavirus pourraient peser encore plus sur le redémarrage.

Selon une première estimation publiée par le cabinet Markit, l'indice PMI composite (industrie et services) s'est établi à 55,7 points ce mois-ci contre 59,1 en août, soit son niveau le plus bas en trois mois, témoignant d'un léger essoufflement après l'accélération enregistrée cet été après la période de confinement.

Le mois d'août avait été particulièrement bon grâce au programme gouvernemental de subvention des repas pris dans les restaurants afin de relancer l'un des secteurs les plus affectés par la crise sanitaire.

Nombre d'entreprises interrogées par Markit expliquent que le manque de confiance des consommateurs et des perturbations dans leurs activités compte tenu de la pandémie ont pesé sur le redémarrage de leur activité.

L'enquête montre en outre que le nombre d'emplois continue de baisser rapidement, surtout dans le secteur des services, à l'heure où des employeurs licencient en anticipant le retrait du dispositif de chômage partiel fin octobre.

Chris Williamson, économiste chez IHS Markit, s'attend néanmoins à un fort rebond de la croissance sur l'ensemble du troisième trimestre, après un plongeon historique de 20,4% du produit intérieur brut entre avril et juin.

La reprise de l'été pourrait toutefois subir un coup d'arrêt lors du dernier trimestre, au regard de nouvelles mesures de restrictions dévoilées mardi par le gouvernement pour contrer la résurgence du virus.

Les pubs et restaurants devront fermer à 22h00 à partir de jeudi en Angleterre et le gouvernement incite les salariés à privilégier à nouveau le télétravail. L'éventail de mesures pourrait être durci si la progression rapide du covid-19 n'est pas enrayée.

Le ministère des Finances prépare quant à lui de nouveaux mécanismes de soutien à l'économie, notamment pour remplacer le chômage partiel, comme le lui demandent syndicats, patronat et opposition travailliste, ainsi qu'à un prolongement des programmes de prêts garantis.

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Andrew Bailey a pressé le ministre des Finances Rishi Sunak de "repenser" le mécanisme de chômage partiel. M. Sunak avait lui promis d'être "créatif" en la matière.

Une des pistes évoquées par le Financial Times et The Guardian reviendrait pour le gouvernement à partager avec l'entreprise le paiement des salaires pour les employés qui seraient contraints de travailler à temps partiel faute d'activité suffisante.

Ce mécanisme serait bien moins onéreux que le chômage partiel qui profite à 9,6 millions de salariés pour un coût qui dépasse déjà 39 milliards de livres.

afp/jh