La stratégie de Ionos consiste à mettre le paquet sur les services aux petites et moyennes entreprises — par exemple, au-delà de l'hébergement, sur les services de marketing ou de webdesign. Cet axe permet de composer avec des marges réduites à peau de chagrin sur l'activité hébergements, trop concurrentielle. 

Le groupe s'appuie sur une position de force sur son marché domestique, avec la moitié des parts de marché outre-Rhin. Sa progression est cependant plus laborieuse ailleurs en Europe. L'Espagne et l'Autriche viennent en deuxième et troisième position, avec 21% et 19% de parts de marché. Le Royaume-Uni se place quatrième, avec 13% de parts de marché.

Malgré tout le cross-selling du monde et la capacité revendiquée par le management d'amortir son coût d'acquisition des nouveaux utilisateurs en douze à dix-huit mois, la clientèle des petites et moyennes entreprises n'est guère dépensière. Son budget moyen capté par Ionos se situe entre €10 et €20 par mois.

Dans ce contexte, le groupe s'en sort plutôt très bien — en tout cas nettement mieux que son rival OVH. Il a triplé sa base de clients en quinze ans, et génère sur les trois derniers exercices un profit cash moyen de €100 millions par an. L'année 2023 s'annonce dans la même lignée.

La priorité doit désormais aller au désendettement. Toutes choses égales par ailleurs, la dette nette représente treize années de free cash-flow, tandis que la charge d'intérêts consomme la moitié du profit d'exploitation. Difficile, face à cela, de trouver la valorisation du moment attractive.