Assemblée Générale de L'Oréal du 23 avril 2024

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Réponses du Conseil d'administration à des questions écrites posées par des actionnaires

A l'occasion d'une assemblée générale, des questions écrites peuvent être adressées à la Société dans les conditions établies par la loi. Conformément à la législation en vigueur, la réponse à une question est réputée donnée dès lors qu'elle figure sur le site Internet de la Société.

Questions du FIR

  • Le Forum pour l'Investissement Responsable (1) est une association multi-parties prenantes de promotion et de développement de l'Investissement Socialement Responsable (ISR). Dans le cadre de sa Commission Dialogue et Engagement, dont les membres gèrent plus de 4 600 milliards d'euros d'actifs, il mène un dialogue constructif avec les grandes entreprises françaises.

Pour la cinquième année, le FIR adresse à toutes les entreprises du CAC 40 des questions rédigées par des experts sectoriels et thématiques et liées aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les rapports sur les réponses de 2020 à 2023 sont disponibles sur notre site Internet et l'analyse de celles de 2024 va donner lieu à une nouvelle étude publique qui mettra en avant les progrès réalisés.

Le FIR s'attend à ce que les réponses apportées par les entreprises soient personnalisées et adaptées aux questions posées. Les références faites à des documents disponibles sur les sites Internet des sociétés pourront être exploitées par les analystes lorsqu'elles s'avèreront incontournables pour la bonne compréhension de la réponse formulée et lorsqu'elles seront parfaitement localisables.

Cette année, la notation globale des réponses sera susceptible de faire l'objet d'une pondération, en fonction de vos enjeux matériels. Par conséquent, nous vous invitons à nous indiquer le niveau de matérialité que vous attribuez à chaque thématique (voir détails dans le mail).

Nous ajoutons à cette lettre votre évaluation de 2023 ainsi que certains éléments de contexte afin d'encourager de meilleures transparence et précision dans vos réponses.

La note globale moyenne de l'Oréal est de 1,9/3 pour l'année 2023. Pour une question, vous n'obtenez aucun point, voici le détail :

Questions

Q1

Q2

Q3

Q4

Q5

Q6

Q7

Q8

Q9

Q10

Thèmes

Environnement

Biodiversité

Économie circulaire

Rémunération

Rachats d'action

Salaire décent

Épargne salariale

Fiscalité

Lobbying

Intégration des partenaires

sociaux

Notes /3 2 3 2 2 1 3 2 0 3 1

NB : Le thème de la question 4 change cette année. Ainsi, les questions 4 et 10 de 2024 ont été inversées

en terme de numérotation pour respecter l'ordre des piliers : pilier environnemental (Q1 à Q3), pilier social (Q4 à Q7), pilier gouvernance (Q8 à Q10). »

Les questions que nous vous adressons cette année sont les suivantes :

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1. Environnement

Question 1

  1. Pourriez-vousrappeler vos objectifs de décarbonation à horizon court, moyen et long termes sur vos trois scopes (en valeur absolue et en intensité) ? Pour chacun de vos objectifs, explicitez les principales actions prévues permettant d'atteindre ces objectifs (merci de préciser le pourcentage de contribution à l'objectif de chaque action).
    Quelle est la part dédiée aux émissions négatives (absorption et stockage…), aux émissions évitées ou encore aux crédits carbone dans votre stratégie (à distinguer de vos objectifs de décarbonation) ?
    Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en Annexe 1.
  2. Pourriez-vousassocier un montant d'investissement nécessaire à chacune des principales actions déployées sur l'ensemble des trois scopes ? Merci de préciser l'horizon de temps couvert par ces investissements.
    Le plus souvent, l'information attendue ici est différente du montant de CAPEX/OPEX alignés avec la taxonomie européenne qui concerne seulement les investissements dans vos activités durables et non ceux pour l'ensemble de votre plan de décarbonation.
  3. Sur quel(s) scénario(s) de référence votre stratégie de décarbonation est-elle basée (sur les trois scopes) ? Est-elle alignée sur un scénario 1,5 °C ? Est elle validée par un tiers indépendant (SBTi, ACT- ADEME…) ?
    Merci d'indiquer le nom du ou des scénario(s) et la ou les organisation(s) de référence (par exemple, AIE, GIEC, etc.).
    Question 2
    La prise en compte des risques, impacts, dépendances et opportunités liés à la biodiversité dans les activités des entreprises (internes, chaîne d'approvisionnement, produits, services aux clients...) est encore insuffisante. Mais le contexte et les outils (TNFD, SBTN, GRI...) progressent et les pratiques aussi.
    Si ce sujet peut apparaître comme peu matériel pour certains secteurs, nous pensons néanmoins qu'il mérite analyse de la part de tous.
  1. Avez-vousréalisé un travail d'évaluation, de suivi et de réduction de vos dépendances et de vos risques, d'une part, de votre empreinte, d'autre part, mais ausside vos opportunités (investissement dans des projets à impact net positif sur la nature, services en faveur de la biodiversité, etc.) en lien avec la biodiversité et la nature ?
    Cette évaluation est-elleà jouret couvre-t-elle bien l'ensemble de votre chaîne de valeur (opérations directes, amont et aval) ? Dans le cas où celle-ci ne couvrirait qu'une partie de votre chaîne de valeur, envisagez-vous d'étendre le périmètre de cette évaluation ? Si non, pourquoi ?
  2. Publiez-vousles résultats de ce travail ? Dans le cas contraire, envisagez-vous de le publier ? Veuillez justifier votre réponse.
    Envisagez-vous de vous appuyer sur des cadres volontaires tels que la TNFD, le SBTN, le GRI101... pour rendre compte des risques et opportunités liés à la nature ?
  3. Publiez-vousou envisagez-vous de publier des indicateurs quantitatifs pour rendre compte des risques et des opportunités que la biodiversité fait courir ou offre à votre société (valeur des actifs, passifs, revenus et dépenses considérés comme vulnérables aux risques liés à la nature, CAPEX, financements ou investissements consacrés aux opportunités liées à la nature...) ? Si oui, lesquels et vous fixez-vous des objectifs ? Justifiez le choix de ces indicateurs. Si non, pourquoi ?

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Question 3

  1. Quelle est la place de l'économie circulaire dans la stratégie de l'entreprise ? Critères à évaluer :
    • Objectifs (quantitatifs, ambitieux, périmètre)
    • Ambition et qualité de la stratégie
    • Liens faits avec les autres sujets développement durable (notamment décarbonation et biodiversité)
  2. Quels sont les risques identifiés par l'entreprise liés aux ressources, les coûts induits et le montant des CAPEX et OPEX en faveur de l'économie circulaire ?
    Critères à évaluer :
    • Identification des risques amont et aval (raréfaction, approvisionnement, difficultés d'accès, gestion des déchets, réglementation, etc.)
    • Coûts financiers associés
    • CAPEX et OPEX (en %)
  3. Quelles sont les actions clés mises en place par l'entreprise pour circulariser son modèle d'affaires ? Quelle part du chiffre d'affaires cela représente-t-il ?
    Critères à évaluer :
    • Intégration des différents piliers de l'économie circulaire (réduction de la consommation de la ressource/sobriété, éco-conception, approvisionnement durable, réemploi, démarche d'écologie industrielle et territoriale, recyclage, etc.)
    • Passage à l'échelle d'initiatives ou de projets d'économie circulaire
    • % du CA lié à des offres économie circulaire (ou tout autre indicateur pertinent sur l'économie circulaire)

2. Social

Question 4

  1. En France, la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 et l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la transition écologique et le dialogue social du 11 avril 2023 ont étendu les prérogatives environnementales du CSE et renforcé le rôle des représentants de proximité. Au cours des douze derniers mois, quelles initiatives sont susceptibles d'illustrer significativement une évolution dans le fonctionnement de ces instances au sein de votre groupe suite à ces dispositions ?
  2. Dans le cadre de ces nouvelles prérogatives, la formation et l'expertise des partenaires sociaux sont fondamentales. Avez-vous développé récemment ou avez-vous prévu dans un proche avenir des programmes spécifiquement dédiésaux partenaires sociaux pour renforcer leur expertise en matière environnementale qui aillent au-delà des obligations légales ?
  3. Les accords-cadres internationaux sont des dispositifs qui renforcent la qualité des relations sociales au sein d'un groupe. Votre groupe dispose-t-il d'un accord-cadre qui dépasse le périmètre de l'Union européenne ? Si oui, comment y avez-vous intégré la question de la transition écologique et, plus largement, les questions environnementales ? Si non, un tel projet est-il envisagé ? Dans tous les cas, sur vos cinq principaux marchés géographiques en dehors de la France, pouvez-vous lister des initiatives majeures faisant ressortir un renforcement récent de l'implication des partenaires sociaux dans la politique environnementale de l'entreprise ?

Question 5

  1. Pour chacun des cinq derniers exercices, pouvez-vous indiquer, d'une part, le nombre d'actions rachetées (précisez aussi le nombre d'actions en contrats de liquidité) et, d'autre part, le nombre d'actions créées, ainsi que le nombre de

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titres auto-détenus au début et à la fin de chaque année ? Pour chacun de ces exercices, pouvez-vous ventiler : le nombre d'actions annulées ; le nombre d'actions allouées au titre d'actions de performance (ainsi que le nombre de bénéficiaires et leur proportion par rapport à l'ensemble des salariés du groupe) ; le nombre d'actions distribuées dans le cadre d'opérations d'actionnariat salarié (ainsi que le nombre de salarié.e.s éligibles, le nombre de bénéficiaires effectifs et leurs proportions par rapport à l'ensemble des salariés du groupe) ; autres utilisations (en précisant le détail) ?

Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en Annexe 2.

  1. Dans le cadre des plans d'attribution d'actions de performance, et lorsque cela s'avère pertinent, comment « neutralisez-vous » les effets des titres auto-détenus ou annulés pour le calcul de l'atteinte des objectifs ?
  2. Quels montants d'investissements (R&D et capex) avez-vous réalisés au cours des 5 derniers exercices (année par année) ? Quels montants de capital avez-vous rachetés et annulés sur la même période ? Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en Annexe 3. Dans le cadre de l'approche globale du partage de la valeur, dimensionnez-vous le montant alloué aux rachats d'actions au regard du montant des investissements - en particulier ceux dédiés à la transition écologique - effectués par l'entreprise (élément indispensable à la création de valeur et à la pérennité de l'entreprise) ? Si oui, avez-vous des règles en la matière ? Si non explicitez la raison vous conduisant à ne pas considérer les investissements dans le cadre de la fixation des montants de rachats d'actions ?
    Question 6
    Le salaire décent peut-êtredéfini comme : « La rémunération reçue pour une semaine de travail normale par un travailleur dans un lieu donné, suffisante pour assurer un niveau de vie décent au travailleur et à sa famille. Les
    éléments d'un niveau de vie décent comprennent la nourriture, l'eau, le logement, l'éducation, les soins de santé, le transport, l'habillement et d'autres besoins essentiels, y compris la provision pour les événements imprévus », définition de la coalition Global Living Wage. Le salaire décent est par ailleurs bien distinct du salaire minimum légal local.
  1. Avez-vousadopté une définition du salaire décent telle que celle mentionnée ci-dessus ou équivalent ? Si oui, laquelle ? Avez-vous développé une politique/un engagement sur la question du salaire décent (Engagements publics, accréditation en tant que Living wage Employer…) ?

Veuillez noter que pour les questions restantes, nous recherchons spécifiquement des éléments liés au salaire décent que nous distinguons du salaire minimal légal local. Si vous n'avez pas pris d'engagement jusqu'alors veuillez passer à la question 7.

  1. Sur la base de votre définition du salaire décent, avez-vous commencé à calculer ce dernier et sur quelles méthodologies vous reposez-vous ? Si oui, dans quelle(s) région(s) et pour quel périmètre (salariés mais aussi les travailleurs indépendants, petits agriculteurs, etc - ou/et salariés de vos fournisseurs) ? Quelle information publiez- vous à ce sujet ?
    Avez-vous identifié des écarts entre le salaire minimum et le salaire décent ?
  2. Pouvez-vousdécrire les actions prises pour la mise en place d'un salaire décent ? (Ex : développer un management interne au sujet du salaire décent complété par des formations, engager avec les partenaires sociaux et/ou vos fournisseurs, amélioration des pratiques des achats, promouvoir la liberté d'association et la négociation collective…).
  3. Comment mesurez-vous la mise en place des salaires décents pour vos salariés et fournisseurs ? Merci de donner le détail de la contribution d'audits externes éventuels dans le suivi.
  4. Avez-vousidentifié les obstacles susceptibles qui pourraient s'opposer au versement d'un salaire décent à vos salariés et aux salariés de vos fournisseurs (par exemple, dans un pays où les droits et les réglementations en matière de label sont moins stricts) ? Si oui, que faites-vous pour les atténuer ?

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Question bonus : Communiquez-vous les résultats de vos potentielles études et avez-vous mis en place un outil de lanceur d'alerte pour vos employés et fournisseurs ?

Question 7

  1. Périmètre France: Combien y-a-t-il de fonds proposés à vos salarié.e.s hors actionnariat salariésdans vos plans d'épargne salariale ? Combien etquels fonds proposés à vos salarié.e.s sont labellisés responsables (merci de mentionner leur nom ainsi que le nom des labels associés) ? Quel est le montant des encours labellisés par fonds ?
    Pouvez-vous également mentionner le montant des encours globaux et le montant des encours hors actionnariat non labellisés ?
    Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en en Annexe 4.
    En moyenne, les montants de l'abondement proposés à vos salarié.e.s sur vos fonds labellisés sont-ils plus importants que ceux proposés pour vos autres fonds non labellisés hors actionnariat.
  2. Si certains fonds ne sont pas labélisés mais intègrent des critères ESG, expliquez en quoi ces critères attestent d'une démarche ESG robuste et sélective (merci d'indiquer le taux de sélectivité et/ou la thématique de ces fonds) ? Avez-vous prévu avec les partenaires sociaux de disposer de davantage de fonds labellisés dans les trois années à venir ?
  3. Comment associez-vous vos partenaires sociaux au choix de fonds responsables (exemples : formations, expert qui s'occupe de l'accompagnement pédagogique des salariés, temps accordé aux partenaires sociaux pour remettre en cause les choix de fonds responsables) ?
    Comment associez-vous vos partenaires sociaux au contrôle de l'engagement responsable des fonds (formation des membres du conseil de surveillance au-delà des 3 jours réglementaires, mise en place d'une commission de l'épargne de l'entreprise…) ?
    3. Gouvernance

Question 8

Pour que la responsabilité fiscale de l'entreprise soit en ligne avec la responsabilité sociale de l'entreprise, le Conseil d'administration doit être pleinement impliqué dans les choix construits autour d'un civisme fiscal (alignés sur des principes tels que ceux de l'initiative B Team). Dans cette logique, le FIR s'attend à ce qu'un rapport de responsabilité fiscal public, revu et signé par le Conseil d'administration, détaillé pays par pays, existe, et qu'il soit aligné avec la GRI 207.

  1. Publiez-vousune charte détaillée décrivant vos engagements en matière de responsabilité fiscale (pratiques fiscales jugées inacceptables, paradis fiscaux) ? A quelle fréquence celle-ciest-elle revue et approuvée par le Conseil ? Comment le Conseil veille-t-il à l'application de cette charte ?
  2. Rendez-vouspublic votre reporting fiscal pays par pays pour l'ensemble des pays d'activitésc'est-à- dire allant au-delà des exigences de la directive UE qui se limite à un reporting pour les pays membres de l'UE et les pays figurant sur la liste des juridictions non-coopératives ? Si non, merci de justifier votre choix ? La répartition des impôts pays par pays est-elle débattue par le Conseil ?
  3. Pouvez-vousexpliquer votre taux d'imposition effectif pour l'année 2023 ? En quoi celui-ciest-il cohérent avec vos engagements en matière de responsabilité fiscale ?
    Une attention particulièresera portée aux entreprises ayant un taux d'imposition particulièrement bas (égal ou inférieur à 20 %) ou particulièrement élevé (autour de 30 %) ?
    Question 9
    L'inscription au registre de transparence de l'Union Européenne et des représentants d'intérêts auprès de la Haute Autorité en France étant obligatoire, le FIR a accès à vos déclarations (moyens humains et financiers, centre d'intérêt).

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  1. À travers cette question, nous souhaiterions orienter vos réponses davantage sur les activités d'influence que vous avez menées (siège, filiales, associations professionnelles, ou cabinet de conseil) sur les domaines E S G. Nous souhaitons comprendre comment les activités de représentation d'intérêt sont alignées avec les objectifs de durabilité / comment vos pratiques de représentation d'intérêt s'intègrent-elles dans la stratégie RSE de votre groupe.

  2. Quelles sont les principales activités d'intérêts (par exemple top 3) que vous priorisez en lien avec vos enjeux matériels ESG ? Pouvez-vous préciser toutes les juridictions où vous exercez ces activités d'intérêts ?
  3. Comment vous assurez-vous de l'alignement entre vos objectifs ESG et les positions des associations professionnelles ? Comment gérez-vous les potentielles divergences ? (Exemples : tentative de réalignement du positionnement des associations avec vos propres objectifs ESG ou réflexions sur la possibilité de quitter une association professionnelle qui ne serait définitivement pas alignée avec votre stratégie ESG). Que publiez-vous à ce sujet sur l'alignement et/ou sur les divergences ?
  4. Quel est le rôle du Conseil d'Administration dans l'application de votre politique de représentation d'intérêts (par exemple : les activités, le budget, les réunions) ?
  5. Formez-vousles personnes en interne ou en externe (e.g., cabinets) au lobbying responsable ? Si oui, quels critères appliquez-vous dans la sélection des cabinets qui vous accompagnent ?
    Question 10
  1. Combien d'administrateurs du Conseil disposent de compétence(s) en RSE ? Qui sont-ils et comment ont-ils acquis ces compétences (études, formations, expériences professionnelles) ? Ces compétences sont-elles spécifiques aux enjeux de votre secteur (biodiversité, transition énergique, social et chaîne de valeur, incidence financière du climat, etc…)
    Publiez-vous une matrice des compétences spécifiques de chaque membre du conseil ?
  2. Comment assurez-vous la mise à jour des connaissances des membres du conseil sur les enjeux RSE (processus de formation interne ou externe, interventions d'experts, mises à niveau sur l'actualité réglementaire ou des thématiques clés, etc.) ? À quelle fréquence ?
  3. Comment évaluez-vous la compétence en RSE des administrateurs ? Sur quels critères ? À quelle fréquence ? Cette évaluation est-elle individuelle ou collective ?
  4. Intégrez-vousune composante RSE dans le cadre des processus de nomination des nouveaux administrateurs ?

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Réponses

Environnement

Question 1

  1. Pourriez-vousrappeler vos objectifs de décarbonation à horizon court, moyen et long termes sur vos trois scopes (en valeur absolue et en intensité) ? Pour chacun de vos objectifs, explicitez les principales actions prévues permettant d'atteindre ces objectifs (merci de préciser le pourcentage de contribution à l'objectif de chaque action).
    Quelle est la part dédiée aux émissions négatives (absorption et stockage…), aux émissions évitées ou encore aux crédits carbone dans votre stratégie (à distinguer de vos objectifs de décarbonation)?
    Pour vous aider à répondre, il est possible de remplir le tableau en Annexe 1.

En 2017, l'Oréal avait défini des objectifs de décarbonation alignés avec un scenario 1,5 degrés (scopes 1 et 2) et validés par SBTi (initiative Science Based Targets). Le Groupe s'était engagé d'ici 2030 à réduire ses émissions de CO2 des Scopes 1, 2 et 3 de - 25 % en valeur absolue, par rapport à 2016.

Conformément aux nouvelles exigences du référentiel Science Based Targets initiative (SBTi) Net-Zero, le Groupe a soumis en octobre 2023 sa nouvelle trajectoire de décarbonation 2030 et 2050. Le renouvellement de l'objectif du Groupe a été l'occasion d'actualiser l'année de référence fixée à 2019, en cohérence avec les autres objectifs du programme L'Oréal pour le Futur. Les nouvelles cibles, validées par SBTi mi-avril, se déclinent de la façon suivante :

  • À court terme, d'ici 2030, la réduction des Scopes 1 & 2 de 57 % et le Scope 3 (catégories du GHG protocol 3.1 Purchased Goods and services, 3.4 Upstream transportation and distribution, et 3.6 Business travel) de 28%, ces cibles étant en absolu par rapport à l'année de référence 2019 ;
  • A long terme, d'ici 2050, la réduction des émissions Scopes 1, 2, et 3 de 90 % en absolu par rapport à l'année de référence 2019, les émissions résiduelles étant alors compensées de manière à atteindre zéro émission nette.

Afin d'atteindre ces objectifs, le Groupe met en œuvre de nombreux leviers de décarbonation, dont les principaux sont les suivants :

  • Scopes 1 et 2 : L'Oréal vise une amélioration de l'efficacité énergétique de ses bâtiments, et un approvisionnement en énergie renouvelable couvrant 100% de la consommation des sites opérés (usines, centres de distribution, sites administratifs et centres de recherche) dès 2025. D'ici à 2030, le Groupe maximisera la part d'énergie renouvelable dans la consommation de ses boutiques opérées et poursuivra l'électrification de sa flotte de véhicules.
  • Scope 3 (catégories 3.1, 3.4, 3.6) :
  1. Conception et développement de produits (Packaging et Formules : ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 35% à la cible 2030) :
    • Packaging : L'emballage représente une part importante de l'empreinte GES des produits cosmétiques. Réduire cette empreinte constitue donc un objectif clé de la démarche de décarbonation de L'Oréal. Ces dernières années, le Groupe s'est employé à diminuer l'intensité de ses emballages en les optimisant (par exemple, développement d'options de recharge et de réutilisation, allègement, augmentation de taille) ainsi qu'en accroissant la part de contenu recyclé.
      Le plan de décarbonation 2030 du packaging du Groupe s'articulera autour de cinq grandes priorités :
      • poursuivre la baisse d'intensité des emballages (par exemple, en les redimensionnant et en allégeant leur poids) ;

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    • accroitre la part et la disponibilité des formats réutilisables et rechargeables ;
    • augmenter la part de contenu recyclé dans les produits (en particulier les plastiques et l'aluminium), lorsque l'empreinte carbone du contenu recyclé est inférieure à son équivalent vierge ;
    • travailler avec les fournisseurs sur l'approvisionnement des matériaux d'emballage ayant une faible empreinte carbone (par exemple l'aluminium bas-carbone) ;
    • rechercher des moyens de réduire l'impact des techniques de finition (par exemple la métallisation) et inciter les fournisseurs à adopter, à grande échelle, des techniques ayant les impacts environnementaux les plus faibles.
  • Formules : L'Oréal travaille sur l'impact environnemental de ses produits cosmétiques depuis 1995, date à laquelle le Groupe s'est doté de son premier laboratoire de recherche environnementale pour évaluer et réduire l'empreinte environnementale de ses formules. Dès la phase de conception, les matières premières utilisées dans la formulation des produits sont évaluées dans le cadre d'un processus strict de sélection des ingrédients.
    Au cours des dernières années, L'Oréal a concentré sa décarbonation sur la suppression et le changement d'ingrédients, dans le cadre de son objectif global de 95 % d'ingrédients biosourcés issus de minéraux abondants ou de processus circulaires dans ses formules.
    Afin d'atteindre son objectif 2030, L'Oréal priorisera la décarbonation des matières premières dans
    4 domaines principaux :
    • reformulation des produits - abandonner les ingrédients issus de la pétrochimie au profit d'ingrédients d'origine naturelle et remplacer les ingrédients à forte intensité d'émissions carbone ;
    • étudier les moyens de réduire l'impact lié aux gaz présents dans les aérosols de son portefeuille, en particulier les gaz à fort potentiel de réchauffement climatique (soit en les remplaçant par d'autres propulseurs, soit en modifiant le format des produits) ;
    • réduire l'impact des dérivés de palme et de soja utilisés dans ses produits, en poursuivant ses actions contre la déforestation et en encourageant ses fournisseurs en amont à adopter des pratiques agricoles durables et régénératrices ;
    • travailler avec ses fournisseurs sur l'approvisionnement de matières premières à faible impact carbone, sur l'efficacité énergétique de leur propre production ainsi que sur l'utilisation des
      énergies renouvelables lorsque cela est possible (cf. § décarbonation des fournisseurs).
  1. Marketing digital et matériel PLV (ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 15% à la cible 2030)
    • Marketing digital : L'empreinte carbone du marketing digital de L'Oréal provient principalement des émissions liées à la production et à la transmission de ses contenus publicitaires.
      Le Groupe a réalisé un travail important de mesure d'impact concernant la production de contenus et l'activation des médias digitaux, et fait de l'intégration de l'empreinte de ses influenceurs rémunérés une priorité.
      Pour atteindre son objectif 2030, le Groupe accentuera ses efforts de réduction d'impact, notamment :
      • produire des contenus publicitaires plus responsables, en réduisant les émissions liées aux déplacements et espaces de tournages ;
      • augmenter le taux d'utilisation des contenus produits ;
      • diminuer l'impact de la transmission de ses contenus publicitaires en mettant en œuvre des leviers d'optimisation dans les médias digitaux, tels que l'adaptation de la résolution des créations en fonction du type d'appareil de diffusion, de la longueur de l'actif par plateforme et de la planification média ;
      • plus largement, travailler avec ses fournisseurs (y compris ses influenceurs) à la réduction de leurs émissions (cf. § décarbonation des fournisseurs).

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  • Matériel PLV, présentoirs et éléments publicitaires : Dans le cadre de son programme L'Oréal pour le Futur, le Groupe s'emploie à améliorer l'empreinte environnementale de ses supports publicitaires pour les points de vente, en augmentant progressivement la part de matériel respectueux des principes d'éco-conception.
    Pour atteindre son objectif 2030, les principaux axes de décarbonation consisteront à :
    • poursuivre la refonte de ses PLV, en généralisant ses directives d'éco-conception pour alléger ses créations, passer à des contenus mono-matériau et réduire les déchets ;
    • utiliser davantage de matériaux recyclés pour les affichages ;
    • continuer à réduire la consommation électrique liée aux présentoirs permanents en points de vente, en les optimisant et en profitant de l'impact positif de la transition de ses partenaires détaillants vers des sources d'électricité renouvelables.
  1. Flux logistiques avec les fournisseurs et les retailers (ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 10% à la cible 2030)
    • Logistique : L'Oréal s'engage depuis longtemps à réduire les émissions générées par le transport et le stockage de ses produits. Notre programme 2030 reposera sur les grands piliers suivants :
      • poursuivre la réduction du transport aérien en privilégiant la production locale autant que possible, en adoptant des approches multi-sourcing dans les Divisions et en optimisant la planification avec le basculement du fret aérien vers le ferroviaire/maritime ;
      • déployer de nouvelles solutions pour favoriser au maximum le transport multimodal (passage de la route à la mer, de la route au rail, par exemple) ;
      • optimiser les taux de remplissage (notamment sur le fret routier en Europe et en
        Amérique du Nord) ;
      • utiliser des carburants à plus faibles émissions (par exemple le biogaz, les véhicules à biocarburant, les SAF ou carburants à faible teneur en carbone pour le fret maritime, ainsi que les véhicules électriques et les vélos cargo pour le dernier kilomètre) ;
      • inciter nos fournisseurs amont et aval à réduire leurs émissions de transport de ses produits, notamment en développant des programmes pilotes sur l'adoption de véhicules électriques à batterie pour les longues distances.
  1. Déplacements professionnels (ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 5% à la cible
    2030)
    • L'Oréal poursuivra la réduction de toutes les émissions associées à ses voyages d'affaires, à travers la mise en place d'une politique de mobilité renforcée.
  1. Autres leviers de décarbonation (ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 5% à la cible
    2030)
    • D'autres leviers de décarbonation contribueront à l'atteinte de la cible 2030, notamment la décarbonation des mix énergétiques des pays dans lesquels L'Oréal et ses fournisseurs opèrent.
  1. Décarbonation des fournisseurs (ces leviers pourraient contribuer à hauteur d'environ 30% à la cible 2030)
    • L'empreinte globale du Groupe est majoritairement liée à l'impact des activités de ses fournisseurs pour l'ensemble des catégories d'achats du Groupe.
      Depuis 2007, le Groupe a impliqué ses fournisseurs stratégiques dans le processus de mesure et de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et les a encouragés à participer au programme CDP Supply Chain.

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Poursuivre ces travaux est indispensable à la décarbonation globale de la chaine de valeur du Groupe. À l'avenir, l'objectif principal du Groupe sera de poursuivre le travail avec ses fournisseurs stratégiques, non seulement pour réduire les émissions liées à leurs Scopes 1 et

2 mais également à leur Scope 3. Ses principaux axes de travail seront les suivants :

    • continuer à former et accompagner ses fournisseurs stratégiques afin de les sensibiliser aux enjeux du changement climatique ;
    • continuer à soutenir ses fournisseurs stratégiques dans l'identification des principaux leviers de décarbonation dans leur secteur d'activité, en étudiant des moyens d'accélérer leurs progrès et en prenant des mesures favorisant la réduction de leurs émissions ;
    • fixer de nouvelles attentes envers ses fournisseurs, afin qu'ils développent leurs propres plans de transition climatique, y compris des Science Based Targets (ou stratégies de réduction des émissions équivalentes) ;
    • renforcer la transparence et le suivi des émissions propres à chaque fournisseur/produit afin de suivre les progrès et de stimuler le changement.
  1. Pourriez-vousassocier un montant d'investissement nécessaire à chacune des principales actions déployées sur l'ensemble des trois scopes ? Merci de préciser l'horizon de temps couvert par ces investissements.
    Le plus souvent, l'information attendue ici est différente du montant de CAPEX/OPEX alignés avec la taxonomie européenne qui concerne seulement les investissements dans vos activités durables et non ceux pour l'ensemble de votre plan de décarbonation.

La nouvelle trajectoire Net-Zéro a été soumise à la validation de SBTi en octobre 2023, comme cela est précisé dans le Document d'Enregistrement Universel 2023 déposé à l'Autorité des Marchés Financiers le 19 mars 2024.

L'Oréal a reçu confirmation mi-avril par SBTi de la validation des objectifs de décarbonation court terme et long terme telles qu'expliquées ci-dessous.

Les estimations financières seront publiées de manière détaillée l'an prochain dans le Document d'Enregistrement Universel 2024, avec le nouveau cadre de la CSRD.

  1. Sur quel(s) scénario(s) de référence votre stratégie de décarbonation est-elle basée (sur les trois scopes) ? Est-elle alignée sur un scénario 1,5 °C ? Est-elle validée par un tiers indépendant (SBTi, ACT-
    ADEME…) ?

Merci d'indiquer le nom du ou des scénario(s) et la ou les organisation(s) de référence (par exemple, AIE, GIEC, etc.).

En 2017, L'Oréal avait défini des objectifs de décarbonation alignés avec un scenario 1,5 degré (scopes 1 et 2) et validés par le SBTi. Le Groupe s'était engagé d'ici à 2030 à réduire ses émissions de CO2 des Scopes 1, 2 et 3 de - 25 % en valeur absolue, par rapport à 2016.

Conformément aux nouvelles exigences du référentiel Science Based Targets initiative (SBTi) Net-Zero,qui est basé sur le rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur le réchauffement planétaire de 1,5°C (SR15, 2018), le Groupe a soumis en octobre 2023 sa nouvelle trajectoire de décarbonation 2030 et 2050. À la date de l'arrêté par le Conseil d'Administration du Rapport de Gestion, L'Oréal était en attente de la validation par SBTi de cette nouvelle trajectoire. Celle-cisera publiée de manière détaillée dans le Document d'Enregistrement Universel 2024.

L'Oréal a reçu confirmation mi-avril par SBTi de la validation des objectifs de décarbonation court terme et long terme telles qu'expliquées ci-dessous.

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L'Oréal SA published this content on 23 April 2024 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 23 April 2024 06:21:02 UTC.