Londres (awp/afp) - Le gendarme britannique de la concurrence a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête approfondie sur le projet de fusion à 31 milliards de livres (36 milliards de francs suisses) entre les opérateurs télécoms Virgin Media et O2. La CMA (Competition and Markets Authority) a décidé rapidement de lancer des investigations dites de phase 2 à la demande des deux groupes.

L'ouverture d'une telle enquête signifie que le projet a toutes les chances de poser des problèmes de concurrence sur certains marchés ou domaine d'activité au Royaume-Uni, d'autant que les deux groupes proposent leurs réseaux à nombre d'opérateurs virtuels.

L'autorité, qui a le pouvoir in fine de bloquer la fusion, "s'inquiète du fait que Virgin et O2 pourraient être incités à augmenter les prix ou à réduire la qualité de ces services de gros, ce qui serait au bout du compte pénalisant pour les consommateurs".

O2, filiale de l'espagnol Telefonica, et Virgin Media, propriété de Liberty Global, lequel possède désormais Sunrise et UPC en Suisse, avaient dévoilé en mai leur projet de fusion. Le mariage pourrait faire de l'ombre au numéro un des télécoms dans le pays, BT, et à son concurrent direct, Vodafone.

La transaction valorise O2, géant de la téléphonie mobile dans le pays, à 12,7 milliards de livres et Virgin Media, dont le point fort est l'internet fixe, à 18,7 milliards de livres, avec en plus des synergies attendues à 6,2 milliards de livres.

O2 est l'un des rares opérateurs à posséder son propre réseau mobile au Royaume-Uni. Il compte au total 34 millions de clients, y compris quelques millions appartenant aux opérateurs virtuels qui louent son réseau, comme Tesco Mobile.

Virgin Media, racheté en 2013 par Liberty Global, le groupe du milliardaire John Malone, compte 6 millions de clients dans le câble et 3,3 millions dans la téléphonie mobile. La CMA a pris la main sur le dossier après avoir obtenu en novembre de la Commission européenne d'examiner le projet.

Le régulateur britannique avait fait valoir que la fusion allait avoir un impact principalement au Royaume-Uni et que les conclusions de l'enquête interviendraient après le 1er janvier et la fin de la période de transition vers le Brexit.

afp/vj