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(Easybourse.com) Sur l'exercice annuel 2007/2008, le chiffre d'affaires de Satimo a crû de 20%, en revanche le résultat net s'affiche en repli de près de 7%. Comment s'expliquent ces résultats contrastés ?
Oui effectivement, les résultats de Satimo de 20,5 millions de chiffre d'affaires s'affichent en léger retrait au regard des objectifs prévisionnels de CA, qui étaient de l'ordre de 21,5 millions d'euros.

L'entreprise a subi, au cours des derniers mois de l'exercice, la conjoncture glissante, ce qui a ralenti la progression des commandes, notamment pour l'activité télécoms, altérant par conséquent la marge nette de la société.

Pour autant, l'activité télécoms, le corps de métier historique du groupe, n'est pas inquiétante. Celle-ci progresse de l'ordre de 5% sur l'exercice 2007/2008 et nous ne prévoyons pas de perspectives de baisse sur ce marché-là.

Le secteur aéronautiques, plus dynamique, a été, quant à lui, faiblement touché par la conjoncture de fin d'exercice.

Concrètement, comment s'est traduite cette conjoncture sur les commandes ?
Nous avons observé deux phénomènes : une augmentation du nombre de commandes vers des petits systèmes coûtant entre 100 000 et 200 000 euros et parallèlement un glissement des investissements plus volumineux coûtant environ 500 000 euros.

Quelles sont les conséquences de ce basculement des commandes ?
Ce bouleversement des commandes a eu plusieurs impacts sur le groupe, premièrement sur la gestion de la trésorerie via une augmentation des créances clients -ceci lié au délais de paiement accordé par l'entreprise-, mais également sur le chiffre d'affaires de fin d'exercice de 20,5 millions d'euros, initialement prévu à 21,5 millions d'euros.

Pour autant, cette recrudescence des petits systèmes et le glissement des systèmes plus coûteux n'ont pas impacté la marge brute de l'entreprise, qui est toujours très bonne.

Comment expliquez-vous que la marge brute soit stable alors que la marge nette s'affiche en recul de 7%, notamment lors du dernier trimestre?
La marge brute d'exploitation n'est pas entamée par la vente des petits systèmes, mais elle l'est plutôt par le fait que nous avons intégré Antennessa cette année, et également par des dépenses exceptionnelles en recherche et développement qui nécessitaient une sous-traitance extérieure, celle-ci n'étant pas sur le même taux de marge évidemment.

Ce sont les deux raisons qui ont impacté par défaut la marge nette du groupe.

Dans quelles mesures Satimo a-t-il été impacté par le dollar ?
Effectivement, nous avons été impacté par le dollar, cependant cet impact reste modéré, ayant principalement ralenti le taux de pénétration aux Etats-Unis.

Cet impact se chiffre entre 500 000 et 1 million d'euros. A dollar équivalent (en se basant sur l'exercice précédent), le chiffre d'affaires aurait avoisiné les 21,2 millions d'euros, donc très proche des prévisions faites pour l'exercice 2007/2008.

Quels constats tirez-vous de l'environnement économique mondial ?
Cette période, pour Satimo, est caractérisé par un optimisme commerciale. Nous n'avons jamais préparé autant d'offres et notamment dans le secteur de l'aéronautique et défense.

Sur ce secteur, nous constatons une synergie immédiate entre Satimo et Orbit/fr, la société américaine ayant été récemment intégrée au groupe.

On constate aujourd'hui que les clients font le relais entre les savoir-faire des deux entreprises, ce qui au final se concrétise par des commandes de plus gros systèmes. C'est le cas pour de nombreux programmes, tel le test sur les avions américains, le test sur les gros radars,  le test d'avions en Israël et l'aérospatial en Suède pour lesquels nous apporterons à terme notre technologie.

Ces programmes se répercuterons sur nos résultats de cette année, voire sur les résultats des années suivantes, étant donné qu'un programme à une durée comprise en 12 mois et 36 mois.

A contrario, il y a moins d'optimisme sur le marché des télécoms car malgré un impact client important, nous observons plus de frilosité de la clientèle, celle-ci faisant preuve de plus de prudence lors de leurs achats.

Sur ce marché, nous notons un phénomène de ralentissement et non de blocage des investissements, lié à la difficulté de plus en plus grande à lever des fonds.

Nous avons, par exemple, des clients qui ont retardé leurs commandes, en se reportant temporairement sur l'achat de systèmes plus petits dans l'attente d'une conjoncture économique meilleure, ce qui occasionne quelques glissements dans le temps.

Au sujet de l'acquisition de Orbit/fr, parle-t-on aujourd'hui d'un franc succès, où reste-t-il encore certains points clés à renforcer?
C'est évidement un succès, nous avons aujourd'hui un portefeuille de commandes de 19 millions d'euros, ce qui est fantastique.

De plus, la synergie se ressent nettement, car en effet nos clients nous demandent des cotations sur des produits que nous sommes seuls aujourd'hui à produire.

Enfin, nous travaillons actuellement à faire passer une société de 20 millions d'euros de CA à bientôt plus du double. Nos objectifs sont de ramener les ratios d'Orbit/fr à ceux de Satimo pour avoir des indicateurs financiers au sein du groupe en phase avec ce qui était fait historiquement.

Via cette acquisition, nous construisons avec efficacité un groupe qui va, à terme doubler, de volume.

Le seul point de prudence réside dans le fait que nous fusionnons avec un groupe de même taille, ce qui nécessite une phase de mise en commun des équipes, la construction d'un projet commun, mais également qui nécessite de se fixer de nouveaux objectifs ambitieux et techniques pour intégrer au mieux la nouvelle société à Satimo.

A l'heure actuelle, je ressens une très forte réceptivité de la part de l'entreprise nouvellement achetée, ce qui me pousse à penser que ce rachat sera un franc succès.

Où en sommes-nous de la rentabilité d'Orbit/fr ?
Elle commence déjà à être rentable, notamment grâce aux leviers financiers d'amélioration dont nous disposons, mais aussi grâce aux synergies, qui permettront, à terme, de gagner cinq points de plus de rentabilité. Nous nous sommes fixés entre deux ans et deux et demi pour y arriver.

Quelles sont vos guidances pour l'exercice 2008/09 ?
A ce sujet, nous évitons de se fixer des objectifs chiffrés pour 2009, même si nous travaillons en interne sur un budget en phase avec celui de la société de bourse Gilbert Dupont.

Nous préférons travailler sur des objectifs à plus long terme, soit deux ou trois ans, car à l'heure actuelle nous sommes en pleine structuration de ce nouveau groupe.

Cependant, les ambitions sur trois ans pourraient être plus ambitieuses que celles prévues initialement. En 2011, pourquoi pas 75 millions d'euros d'activité et 15% de résultat.

Propos recueillis par M.E. et Antoine Ragot

- 22 Juillet 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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