17 novembre (Reuters) - Les distributeurs américains se préparent aux achats massifs du "Black Friday", période de promotions commerciales intenses qui suit la fête de Thanksgiving, tandis qu'en Europe, le Royaume-Uni et l'Allemagne doivent dévoiler dans les prochains jours leur projet de budget pour 2024.

De nouveaux indicateurs sur l'activité économique sont par ailleurs attendus, qui conforteront ou non les anticipations de fin du cycle de resserrement monétaire des grandes banques centrales à l'origine de la récente détente sur les rendements obligataires.

Tour d'horizon des perspectives de marché dans les prochains jours:

1/ DES ACHATS À BON COMPTE

Les achats des fêtes de fin d'année débutent avec le "Black Friday" le 24 novembre aux Etats-Unis, une période cruciale pour tester la résistance des consommateurs face aux taux d'intérêt élevés.

Le contexte n'est pas encourageant: les données des ventes au détail pour octobre ont montré un recul de 0,1%, certes moins prononcé qu'attendu mais qui signale néanmoins un ralentissement de la demande.

Côté résultats, le fabricant de puces Nvidia, qui a profité de l'engouement des investisseurs pour l'intelligence artificielle (IA), publiera ses comptes trimestriels le 21 novembre.

2/ QUEL ATTERRISSAGE ?

"Soft or hard landing" ? Les investisseurs s'interrogent encore sur le niveau de dégradation de l'économie mondiale et sur sa capacité à éviter un ralentissement brutal.

Dans ce contexte, les indices PMI auprès des directeurs d'achat pour le mois de novembre attendus en Europe et aux Etats-Unis seront suivis avec attention pour déterminer la trajectoire de l'économie et partant, celle des politiques monétaires.

Les indices PMI de la zone euro et de la Grande-Bretagne sont déjà inférieurs à 50, ce qui indique une contraction de l'activité, tandis que l'indice PMI manufacturier d'octobre aux États-Unis s'est fortement contracté.

Le géant obligataire PIMCO estime à 50% la probabilité d'une récession de l'économie américaine d'ici un an.

Les opérateurs de marché estiment que la croissance ralentira suffisamment vite pour que la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne assouplissent leurs taux dès l'an prochain.

3/ CASSE-TÊTES BUDGÉTAIRES

Les derniers développements politiques au Royaume-Uni ont été spectaculaires : le Premier ministre Rishi Sunak a renvoyé son ministre de l'Intérieur, signé le retour de David Cameron au gouvernement et remanié d'autres postes de premier plan.

C'est dans ce contexte que le ministre des Finances, Jeremy Hunt, rendra public mercredi son projet de budget pour 2024, qui devrait se focaliser sur la relance de la croissance avant les élections nationales prévues l'an prochain.

Selon les analystes, le gouvernement devrait se garder de grandes promesses d'investissement face à la faiblesse de l'économie et à la dette publique élevée.

Des annonces de réductions d'impôts pour les ménages et les entreprises restent toutefois possibles, alors que les conservateurs cherchent à regagner du terrain face au parti travailliste en tête dans les sondages d'opinion.

En Allemagne, la coalition gouvernementale est confrontée à un casse-tête budgétaire après la décision de la Cour constitutionnelle de retoquer la réaffection de 60 milliards d'euros dédiés initialement à faire face à la pandémie.

La décision de la Cour constitutionnelle a obligé le gouvernement à repousser le vote formel du comité budgétaire à jeudi après une réunion spéciale prévue mardi pour discuter de l'impact de la décision de la plus haute juridiction allemande.

Les chiffres clés définitifs du budget et de la dette seront rendus publics après la réunion de jeudi.

4/ UN SCRUTIN SERRÉ

Les Argentins éliront dimanche un nouveau président au terme d'un second tour très polarisé opposant le ministre actuel de l'Economie, Sergio Massa, et le candidat ultralibéral d'extrême-droite, Javier Milei.

Les deux hommes proposent deux visions radicalement différentes pour la deuxième économie d'Amérique du Sud en grandes difficultés.

Javier Milei plaide pour une thérapie de choc douloureuse pour le pays qui a épuisé ses réserves de change, quand Sergio Massa défend des dépenses publiques accrues pour la sécurité sociale et d'autres subventions du gouvernement destinées à aider les Argentins en difficultés.

Les marchés émergents sont globalement confrontés à une volatilité accrue liées à des élections : des scrutins sont attendus dans les prochains mois en Égypte, à Taïwan, en Afrique du Sud et en Inde.

(Compilé par Karin Strohecker et Dhara Ranasinghe, graphiques Prinz Magtulis, Sumanta Sen, Kripa Jayaram, Pasit Kongkunakornkul, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)