Le directeur général de Petrobras, Jean Paul Prates, restera à son poste pour l'instant, alors que les pressions pour qu'il quitte la compagnie pétrolière publique brésilienne se sont relâchées, ont déclaré mercredi à Reuters deux sources au fait de la situation.

L'annonce du maintien de M. Prates dans ses fonctions intervient après plusieurs jours d'intenses spéculations sur son remplacement par Aloizio Mercadante, le directeur de la banque publique de développement BNDES. Des personnes proches du dossier avaient déclaré qu'il était peu probable que le mandat de M. Prates se prolonge jusqu'à la fin de la semaine.

M. Prates est sous le feu des critiques d'une partie de la coalition gouvernementale brésilienne qui souhaite le voir faire baisser les prix des carburants et accélérer les investissements créateurs d'emplois.

Si Prates reste en poste et que le gouvernement a besoin de fonds supplémentaires, il est désormais plus probable que le conseil d'administration de Petrobras approuve la distribution de 50 % des dividendes supplémentaires retenus il y a environ un mois, a déclaré l'une des sources.

Petrobras doit tenir une réunion des actionnaires le 25 avril, au cours de laquelle la distribution des dividendes pourrait être soumise au vote.

Les actions de Petrobras ont augmenté de 2 % à Sao Paulo, atteignant leur cours de clôture le plus élevé depuis la tempête de feu provoquée par les dividendes retenus.

Selon une troisième source, M. Prates, ancien sénateur ayant des liens de longue date avec le président Luiz Inacio Lula da Silva, a reçu le soutien de ses anciens collègues de la chambre pour rester à son poste.

Le ministre de l'énergie, Alexandre Silveira, qui s'est montré particulièrement critique à l'égard de M. Prates, a adopté mardi un ton conciliant, déclarant aux journalistes qu'il respectait le PDG de Petrobras et que toute décision à ce sujet serait prise par M. Lula lui-même.

Prates attend toujours une rencontre avec Lula, après les spéculations de la semaine dernière, mais il ne voit pas d'urgence à se rencontrer maintenant, selon l'une des sources. (Reportage de Lisandra Paraguassu et Rodrigo Viga Gaier ; reportage complémentaire de Ricardo Brito ; rédaction de Fabio Teixeira ; édition de Brad Haynes et Bill Berkrot)