À Paris, le CAC 40 a perdu 1,0% (44,00 points) à 4.375,48 points. Le Footsie britannique, plombé par les valeurs pétrolières, a reculé de 1,05% et le Dax allemand de 0,72%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a baissé de 0,9% et le FTSEurofirst 300 de 0,57%.

A la dégradation de la note souveraine de l'Italie, que l'agence Standard & Poor a ramenée vendredi soir un échelon seulement au-dessus de la catégorie spéculative ("junk") à BBB-, se sont ajoutées lundi de nouvelles incertitudes sur l'économie mondiale liées à des statistiques jugées décevantes en provenance de Chine et du Japon.

Ces dernières - le recul inattendu des importations chinoises en novembre et la contraction plus prononcée que prévu du PIB japonais au troisième trimestre - n'empêchent toutefois pas les indices S&P et Dow Jones d'évoluer tout près de leurs records de clôture de vendredi à Wall Street, où le marché reste dopé par la vigueur de l'économie américaine.

Membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), Ewald Nowotny a jugé lundi que l'économie de la zone euro était en revanche confrontée à un "affaiblissement massif". Le gouverneur de la banque centrale autrichienne a ajouté qu'un assouplissement quantitatif (QE) pouvait jouer un rôle précieux dans la lutte contre cet affaiblissement.

Ces propos ont été accueillis comme un signe supplémentaire de rachats à venir de dettes souveraines de la part de la BCE, ce qui a contrebalancé les effets de la dégradation de la note italienne. La Bourse de Milan a ainsi suivi le mouvement des autres places européennes, en recul de 0,7%.

Les taux des obligations à 10 ans des Etats de la zone euro ont reculé et l'euro s'est replié face au dollar à un plus bas de deux ans et demi après les déclarations d'Ewald Nowotny, avant de remonter juste en-dessous de 1,23 dollar.

Pénalisés par la vigueur du dollar, les cours du pétrole continuent pour leur part de chuter. Le Brent recule de plus de 3% à 66,50 dollars le baril, son plus bas niveau en plus de cinq ans, alors que Morgan Stanley a revu à la baisse sa prévision de cours pour 2015 à 70 dollars.

Cette chute des cours du pétrole depuis le début de l'été continue d'affaiblir les valeurs pétrolières. Royal Dutch Shell a perdu 2,5%, BP 1,7%, Total 1,88% et ENI 3,42%.

L'indice paneuropéen sectoriel des hydrocarbures a perdu environ 23% depuis juin, soit environ 240 milliards de dollars de capitalisation boursière, ce qui est davantage que la valeur globale de Shell, leader européen du secteur, sur le marché, montrent les données Thomson Reuters.

La plus forte chute de l'EuroFirst 300 lundi a toutefois été enregistrée par Saint-Gobain, qui a cédé 6,24% après avoir annoncé un projet d'acquisition de la holding de contrôle du chimiste suisse Sika, qui s'est déclaré très hostile à l'opération. Le titre du groupe suisse a plongé de près de 22%.

(Alistair Smout et Sam Wilkin; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)