MUNICH/BERLIN (dpa-AFX) - Une alliance de plus de 30 grandes entreprises allemandes - dont de nombreux poids lourds - se dresse contre l'extrémisme à l'approche des élections européennes. L'initiative "Wir stehen für Werte" (Nous sommes pour les valeurs) appelle à participer aux élections européennes et lance une campagne en ce sens dans les médias sociaux, a-t-elle annoncé mardi. En outre, les entreprises participantes veulent sensibiliser leurs quelque 1,7 million de collaborateurs en organisant des manifestations - même au-delà des élections.

Les entreprises sont convaincues que "l'exclusion, la haine et le repli sur soi ne sont pas compatibles avec nos valeurs et mettent en danger la liberté d'entreprendre et la prospérité de chacun", a-t-on indiqué. Elles souhaitent y opposer une société "sans haine, sans division, sans exclusion et sans racisme".

La liste des participants comprend de nombreux poids lourds, de Siemens à VW, Bosch, Mercedes, Bayer en passant par Deutsche Bahn, RWE et la Deutsche Bank. La Fédération des syndicats allemands et l'Association fédérale de l'industrie allemande y participent également.

"Notre alliance est synonyme de respect, de tolérance, d'ouverture et de diversité. Les extrémistes et les racistes remettent en question ces valeurs et proposent en même temps des solutions apparemment simples aux problèmes complexes de notre époque", a déclaré le patron de Siemens, Roland Busch. "Ce faisant, ils divisent notre société et menacent notre avenir". Son collègue de Siemens Energy, Christian Bruch, a déclaré : "Le repli sur soi, l'extrémisme et la xénophobie sont un poison pour les exportations allemandes et les emplois ici, chez nous, en Allemagne". Il ne faut pas "laisser la place aux marchands de peur et tomber dans le panneau de leurs slogans soi-disant faciles", a-t-il souligné.

Le patron de la Deutsche Bank, Christian Sewing, a mis en garde : "Même les investisseurs qui apprécient l'Allemagne, notamment en raison de nos solides valeurs démocratiques, regardent les évolutions avec inquiétude et hésitent à investir".

Le patron de BMW, Oliver Zipse, a souligné l'importance de l'Europe pour son entreprise. "Notre succès dépend aussi très largement des relations commerciales au sein de l'Union européenne", a-t-il déclaré. Et le patron de Thyssenkrupp, Miguel López, a été clair : "Celui qui s'oppose à l'unification européenne, à la coopération internationale et à la mondialisation, s'oppose aussi clairement à Thyssenkrupp".

L'initiative n'a pas précisé dans un premier temps à qui ou à quels partis se référaient les déclarations sur le populisme, l'extrémisme de droite et la haine./ruc/DP/zb