HOLZMINDEN (dpa-AFX) - Le fabricant de parfums et d'arômes Symrise veut redevenir plus rentable en 2024. L'année dernière, une réduction des stocks du côté des clients, des effets de change négatifs ainsi que les conséquences d'un incendie dans une usine américaine ont pesé sur le groupe de la Dax. En raison de la baisse des prix des matières premières, les stocks ont en outre dû être dévalués. L'entreprise mise désormais sur une croissance supérieure à celle du marché final. De plus, des économies doivent être réalisées. En bourse, les chiffres annuels et les objectifs pour 2024 ont été globalement bien accueillis.

Dans son rapport annuel 2023 publié mercredi, Symrise écrit que "le groupe prendra des mesures ciblées pour augmenter encore ses résultats et sa rentabilité". Ces mesures comprennent un programme d'efficacité, ainsi que la réduction de la complexité des processus et des opérations. En outre, l'accent est mis sur les activités à forte marge.

Globalement, Symrise veut croître plus rapidement que le marché concerné en 2024, concrètement de 5 à 7 pour cent. En 2023, le groupe a augmenté son chiffre d'affaires de 2,4 pour cent à 4,73 milliards d'euros. En faisant abstraction des effets de change ainsi que des acquisitions et des ventes de parties de l'entreprise, la croissance s'est élevée à 7,9 pour cent. Dans une première évaluation, l'analyste Gunther Zechmann de Bernstein Research a parlé d'un dernier trimestre fort, le groupe ayant dépassé la concurrence en termes de croissance.

Dans la division Taste, Nutrition & Health, les activités liées aux additifs pour produits sucrés et épicés ainsi qu'aux arômes pour boissons ont apporté un soutien. Les activités liées aux aliments pour animaux domestiques ont également connu une croissance significative, tandis que les probiotiques ont connu un ralentissement.

Dans le deuxième secteur, Scent & Care, la parfumerie fine a continué à progresser fortement par ses propres moyens, les produits de protection solaire étant également très demandés. En revanche, le secteur Aroma Molecules a été sous pression, car la demande de parfums et de menthol était faible. Les clients étaient encore assis sur des stocks importants qu'ils voulaient d'abord utiliser. A cela s'ajoutent les conséquences d'un incendie sur le site américain de Colonel Island, qui avait entraîné un arrêt de la production sur une grande partie de l'année 2023.

Dans ce contexte, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) a baissé de 7,6 pour cent en 2023 pour atteindre près de 852 millions d'euros. Si l'on exclut les charges exceptionnelles liées aux conséquences de l'incendie et à la restructuration d'une division ainsi que les coûts liés à une enquête antitrust, le résultat n'est que légèrement négatif, à 903,5 millions d'euros. Cela correspond à une marge bénéficiaire d'exploitation ajustée de 19,1 pour cent.

Au final, il reste un bénéfice net de 340 millions d'euros, soit 16 pour cent de moins que l'année précédente. Une perte de valeur sur une participation a été exclue en 2022. Si l'on inclut cette dernière, le bénéfice de 2023 était supérieur à celui de l'année précédente. Le dividende devrait augmenter de 5 centimes pour atteindre 1,10 euro.

Pour 2024, la direction de l'entreprise autour du chef sortant Heinz-Jürgen Bertram prévoit une marge opérationnelle de 20 pour cent. Bertram prendra sa retraite fin mars après une quinzaine d'années à la tête de l'entreprise. Il sera remplacé par Jean-Yves Parisot, qui siège au conseil d'administration depuis 2016 et dirige le segment Taste, Nutrition & Health.

L'objectif de marge est certes légèrement inférieur à l'estimation moyenne des analystes mise à disposition par l'entreprise, mais selon l'expert Charles Eden de la banque suisse UBS, il est tout à fait supérieur à ce que pensent de nombreux investisseurs.

C'est ce que montre également l'évolution du cours. Le titre s'est hissé en tête du Dax en matinée avec une hausse de plus de quatre pour cent à 100,50 euros. Avec ce saut au-dessus de la ligne des 21 jours, un indicateur à court terme important, le graphique s'est à nouveau éclairci. La zone des 106 euros est désormais à nouveau en ligne de mire. C'est à ce niveau que l'action avait été cotée en décembre, avant qu'une baisse de l'objectif de marge par Symrise ne déclenche une chute des cours./mis/mne/stk