Le gouvernement ougandais a nommé un panel afin de superviser le développement de l'exploitation pétrolière dans le rift du lac Albert, en Ouganda, qui devrait réellement démarrer d'ici à deux ans.

Cette annonce, qui fait suite aux discussions entre le président Yoweri Museveni et trois compagnies pétrolières travaillant sur la zone, va permettre l'élaboration d'un Plan de Développement du Bassin. Le gouvernement devra approuver ce plan avant toute activité d'exploitation.La composition du panel n'est pas connue.

Le président Museveni a rencontré des dirigeants de la compagnie pétrolière britannique Tullow Oil (>> Tullow Oil plc), du groupe français Total (>> TOTAL S.A.) et de la société chinoise Cnooc (>> CNOOC Limited), qui ont désormais atteint un stade avancé dans leur plan de développement du bassin, qui représente un montant de 10 milliards de dollars.

"La réunion avait pour but d'évoquer des sujets variés et notamment de connaître la vision des opérateurs pour cet important développment du bassin... et il visait aussi la signature d'un accord de développement entre le gouvernement et les opérateurs", a expliqué un porte-parole.

Cette annonce met en lumière les tentatives du Président ougandais de garder la main sur le secteur pétrolier naissant de son pays. En 2009, Yoweri Museveni avait pris une directive interdisant au ministère de l'énergie et des activités minières de signer des accords pétroliers sans l'accord de la présidence.

Cette semaine, le groupe britannique Tullow a a déclaré que la production de pétrole du bassin - estimée à plus de 200.000 barils par jours - devrait atteindre son rythme de croisière à un horizon de 36 mois après que le plan de développemnt ait été approuvé. Tullow détient une participation de 33% dans trois bloc du bassin.

Depuis que la vente par Tullow de deux tiers de sa participation dans les blocs pétroliers a été finalisée en février - après avoir longtemps été reportée - les activités d'exploration et d'évaluation vont bon train.

Les trois compagnies exploiteront chacune un bloc séparé, mais elles assureront la gestion commune d'une unité centrale de traitement et d'une raffinerie. Sans accès maritime, le projet va également nécessiter l'utilisation d'un pipeline de 1.300 kilomètres jusqu'au port de Mombasa au Kenya.

Total Exploration and Production Uganda, une filiale de Total (>> TOTAL), prévoit d'investir au moins 300 millions de dollars dans des activités d'exploration et d'évaluation sur ses deux zones d'exploration en Ouganda cette année, avait indiqué le 13 avril un responsable du groupe pétrolier.

Lors d'une présentation devant une commission parlementaire ougandaise, Loïc Laurandel, directeur de Total E&P Uganda, avait indiqué que les fonds seraient consacrés au forage d'au moins sept puits de pétrole dans l'un de ses blocs.

En février, Total avait finalisé un accord pour acquérir un tiers de la participation du britannique Tullow Oil (>> Tullow Oil plc) dans les blocs 1, 2 et 3A du bassin du rift du lac Albert en Ouganda, pour 1,46 milliard de dollars. Ces blocs ont depuis été divisés en cinq parts, dont celle où Total compte réaliser ses forages.

- Nicholas Bariyo, Dow Jones Newswires

(Version française Marc Daniel)

Valeurs citées dans l'article : Tullow Oil plc, Tullow Oil plc, TOTAL S.A., CNOOC Limited, TOTAL