Zurich (awp) - La banque UBS est revenue dans les chiffres noirs sur les trois premiers mois de 2024, après deux partiels consécutifs en perte et un an après avoir racheté son homologue chancelant Credit Suisse. Preuve de la confiance retrouvée, l'établissement zurichois a enregistré des afflux de liquidités conséquents. A la Bourse, le titre s'est envolé.

"Ce trimestre marque le retour à des résultats nets publiés positifs et la poursuite de la consolidation du capital qui témoignent de la vigueur de nos activités clients et de notre capacité à faire avancer l'intégration", s'est réjoui le directeur général Sergio Ermotti, mardi dans un communiqué.

Selon le patron tessinois, le plan de restructuration "suit son cours" et le groupe bancaire est "en bonne voie" pour réaliser les prochaines étapes d'intégration de son ex-rivale malheureuse.

Un peu plus d'un an après le rachat de la banque aux deux voiles, UBS est en effet repartie de l'avant sur le plan opérationnel. Au premier trimestre, le géant bancaire a enregistré un produit d'exploitation de 12,7 milliards de dollars, en hausse de 16,5% comparé au trimestre précédent. Les résultats financiers d'UBS sont encore fortement influencés par l'intégration de Credit Suisse, finalisée en juin 2023 et qui rend une comparaison annuelle peu pertinente.

Le numéro un bancaire helvétique est parvenu à réduire ses coûts, qui ont baissé de 10,4% à 10,3 milliards. La maîtrise des dépenses et la hausse des revenus ont notamment permis à l'établissement d'inscrire un excédent avant impôts de 2,4 milliards, après un déficit de 751 millions au dernier partiel précédent.

Le bénéfice net s'est quant à lui établi à 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard de francs suisses), après une perte nette de 279 millions au quatrième trimestre 2023 et de 715 millions au troisième partiel de l'année dernière.

Alors que les recettes dépassent de peu les prévisions des analystes sondés par l'agence AWP, la rentabilité avant impôt et nette se sont révélées largement supérieures aux attentes.

La banque a profité pendant la période sous revue d'importants afflux d'argent nouveau de 27 milliards de dollars dans ses activités de gestion de fortune mondiale et de 21 milliards dans la gestion d'actifs.

La lourde intégration de Credit Suisse, initiée en mars 2023 sur demande du Conseil fédéral pour sauver l'ancien numéro deux bancaire de la faillite, continue cependant de peser. Les coûts liés à l'intégration de son ex-voisine de la Paradeplatz ont atteint 1 milliard de dollars au premier trimestre. Ils devraient s'élever à 1,3 milliard au deuxième trimestre et à 3,5 milliards d'ici la fin 2024.

Pour faire face à cette envolée, UBS a fermement serré la vis des dépenses. Environ 1 milliard ont été économisés sur les trois premiers mois de l'année, auxquels s'ajouteront 1,5 milliard d'ici la fin de l'année.

Les effectifs encore réduits

La banque avait relevé en début d'année son objectif de réduction des coûts, tablant alors sur 13 milliards de dollars d'économies d'ici fin 2026, contre 10 milliards précédemment, dont près de la moitié devrait être atteinte cette année.

La finalisation de la fusion entre UBS AG et Credit Suisse AG est quant à elle attendue au 31 mai. La transition vers une holding intermédiaire unique aux Etats-Unis est prévue au deuxième partiel et l'union des deux entités helvétiques est programmée au troisième trimestre.

UBS a encore raboté le nombre de ses salariés. Fin mars, le groupe comptait 111'549 équivalents temps plein, un chiffre en baisse de 1,1% comparé au quatrième trimestre 2023.

Les investisseurs ont été conquis par cette volée de chiffres, propulsant le titre UBS en hausse de 7,6% à 26,79 francs suisses à la clôture de la Bourse suisse. L'indice vedette SMI a terminé sur un gain de 1,64%.

Andreas Venditti de Vontobel a applaudi, dans un commentaire, des résultats au premier trimestre "nettement supérieurs aux attentes grâce à une hausse des recettes et une baisse des coûts", ajoutant que toutes les divisions avaient contribué à cette solide performance.

L'analyste Michael Klien de la Banque cantonale de Zurich a quant à lui rappelé qu'UBS a été en mesure d'économiser jusqu'à présent 5 milliards sur les 13 milliards de réduction des coûts anticipés d'ici la fin de 2026. "La banque semble toujours être en bonne voie pour réaliser l'intégration de Credit Suisse conformément aux projections" a-t-il souligné dans une note.

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