Paris (awp/afp) - Le groupe de télécoms français Iliad, dont l'actionnaire principal est le milliardaire Xavier Niel, a proposé à son homologue britannique Vodafone de fusionner leurs activités en Italie face à la forte concurrence sur ce marché, a-t-il indiqué lundi dans un communiqué.

"La fusion proposée créerait le challenger le plus innovant sur un marché italien qui compte 5 opérateurs de réseaux mobiles et plus de 10 fournisseurs de services fixes à haut débit", a assuré Iliad.

Maison-mère de l'opérateur Free, Iliad avait formulé une offre de rachat à 11,25 milliards d'euros (10,7 milliards de francs suisses) pour Vodafone Italia en février 2022, mais le groupe britannique l'avait rejetée.

Selon la proposition de fusion dévoilée lundi, Vodafone "obtiendrait 50% du capital social" de la nouvelle entité ainsi créée, "ainsi qu'un paiement en numéraire de 6,5 milliards d'euros et un prêt d'actionnaire de 2,0 milliards d'euros", a détaillé Iliad.

De son côté, Iliad Italia "obtiendrait 50% du capital" de l'entité, "ainsi qu'un paiement en numéraire de 500 millions d'euros et un prêt d'actionnaire de 2,0 milliards d'euros".

"L'entité combinée devrait générer un chiffre d'affaires d'environ 5,8 milliards d'euros", a estimé Iliad, qui juge que sa proposition "offre à la fois de la valeur et des liquidités à Vodafone".

"Le contexte du marché italien exige la création d'un opérateur challenger innovant, capable à la fois d'être compétitif et de créer de la valeur dans un environnement concurrentiel", a commenté Thomas Reynaud, le directeur général d'Iliad, en invoquant "les profils et l'expertise complémentaire d'Iliad et de Vodafone en Italie".

La nouvelle entité ainsi créée "s'engagerait pleinement à accélérer la transformation digitale du pays et notamment l'adoption de la fibre optique et le déploiement de la 5G, avec plus de 4 milliards d'euros d'investissements prévus au cours des 5 prochaines années", a promis M. Reynaud.

Mi-novembre, Iliad avait annoncé des performances commerciales "record" en France et en Italie, avec un chiffre d'affaires consolidé pour le troisième trimestre en croissance de 9,5% sur un an, à 2,35 milliards d'euros.

En mars, le groupe français avait affirmé son ambition de devenir "l'un des trois grands opérateurs télécoms européens".

Pour sa part, Vodafone avait annoncé en mars qu'il cherchait à supprimer 1.000 postes en Italie, afin de réduire les coûts et faire face à la forte concurrence dans le secteur des télécommunications de la péninsule.

afp/al