Les actionnaires de Vodafone voient apparemment d'un mauvais œil le rapprochement entre la filiale néo-zélandaise de l'opérateur (Vodafone NZ) et Sky. Le titre Vodafone perd en effet 4,80% à 220,75 pence, après l'annonce du rachat par Sky de Vodafone New Zealand pour 3,43 milliards de dollars néo-zélandais (2,1 milliards d'euros) en actions et en numéraire. Ainsi, Vodafone deviendra actionnaire à 51% de l'entité qui sortira de l'opération et recevra en plus 1,25 milliard de dollars néo-zélandais en cash.

En termes de performances, le futur groupe vise pour l'exercice 2017, qui sera clos fin juin 2017, un chiffre d'affaires proforma de 2,9 milliards de dollars néo-zélandais (1,8 milliard d'euros) pour un Ebitda ajusté de 786 millions de dollars néo-zélandais. La fusion devrait se traduire par des synergies de revenus de 435 millions de dollars néo-zélandais après coûts d'intégration.

Pour certains observateurs, la fusion de Vodafone NZ et du groupe de télévision payante est la première étape d'une sortie de l'opérateur britannique de Nouvelle-Zélande. Une telle cession amputerait la division AMAP (Afrique, Moyen-Orient et Asie-Pacifique) d'une partie de son marché. Sur l'ensemble de l'exercice 2016, clos fin mars, Vodafone a généré 11,8 milliards de livres de chiffre d'affaires dans cette zone AMAP, en croissance organique de 6,9%.

Représentant 29% des revenus totaux du groupe l'année dernière, la zone AMAP a surtout fortement contribué à la croissance globale, compensant le recul de la croissance organique enregistré en Europe.

En soutien des craintes manifestées par les actionnaires de Vodafone, l'accord entre l'opérateur et Sky prévoit des restrictions concernant une éventuellement montée de Vodafone au capital du nouveau groupe. De plus, le conseil d'administrateurs de ce dernier sera dominé par Sky avec cinq administrateurs contre quatre pour Vodafone. En termes de gouvernance, la présidence du Conseil sera tenue par Peter Macourt, actuel Président de Sky, et la direction générale par Russell Stanners, actuel CEO de Vodafone NZ.

Si les investisseurs se montrent réticents à s'engager auprès de Vodafone dans cette opération, ils se montrent beaucoup plus volontaires à soutenir Sky : le titre gagne 0,70% à 935 pence.