La Banque centrale européenne a maintenu son taux d'intérêt directeur à un niveau record jeudi et a noté que l'inflation sous-jacente avait continué à baisser, notamment en raison des coûts d'emprunt élevés.

La banque a réaffirmé que son taux directeur resterait à 4% pendant un certain temps, alors que les investisseurs continuent de parier sur de fortes baisses de taux cette année.

RÉACTION DU MARCHÉ :

ACTIONS : Les actions européennes ont réduit leurs pertes et étaient en baisse de 0,3 %.

FOREX : L'euro a peu changé, restant stable contre le dollar à 1,0883 $.

OBLIGATIONS ET MARCHÉS MONÉTAIRES : Les contrats à terme sur les taux d'intérêt ont continué de prévoir une probabilité d'environ 60 % d'une première réduction de 25 points de base des taux de la BCE en avril, et d'environ 130 points de base de réductions d'ici la fin de l'année.

Les rendements obligataires de la zone euro ont abandonné une partie de leur hausse quotidienne.

COMMENTAIRES :

MARCHEL ALEXANDROVICH, ECONOMISTE EUROPEEN, SALTMARSH ECONOMICS, LONDRES :

"Ceux qui parient sur une baisse des taux en mars seront déçus à en juger par la déclaration.

"La question de la conférence de presse est de savoir si le message est plus nuancé et s'il y a des indications sur ce qu'il faudrait faire pour réduire les taux. Nous pensons que les marchés ont pris de l'avance sur l'évaluation de la baisse des taux.

MADISON FALLER, GLOBAL INVESTMENT STRATEGIST, JPMORGAN PRIVATE BANK, NEW YORK :

"Ce n'est pas une surprise que la BCE ait maintenu ses taux aujourd'hui, d'autant plus que les intervenants ont été assez clairs sur le fait qu'ils ont besoin de voir plus de confirmation que l'inflation se rapproche durablement de son objectif."

"Cela va de pair avec le récent retour en arrière par rapport aux prix du marché. Les données salariales qui doivent être publiées en juin sont probablement la variable à surveiller de notre côté."

MICHAEL HEWSON, CHIEF MARKET STRATEGIST, CMC MARKETS, LONDRES :

Je pense qu'il est intéressant de noter qu'ils ont beaucoup insisté sur le fait que les précédentes augmentations de taux commençaient à être transmises avec force. Je pense qu'il s'agit là d'un point particulièrement important dans la mesure où les conditions financières freinent la demande.

Mon problème est, et a toujours été, qu'ils ont repoussé le moment des réductions de taux et qu'ils ont dit quelque chose du genre : plus vous essayez de fixer le prix des réductions de taux, plus vous vous y opposez et retardez la réduction des taux.

Les punitions se poursuivent. L'Allemagne est dans un trou absolu sans aucune perspective de s'en sortir et pourtant la BCE semble plus préoccupée par l'inflation que par une dépression. (Reportage de l'équipe des marchés de Londres, compilé par Yoruk Bahceli ; édition d'Amanda Cooper)