La BCE a maintenu ses taux à un niveau record la semaine dernière, mais a indiqué qu'elle pourrait commencer à les réduire dès le mois de juin, même si la persistance d'une inflation élevée aux États-Unis pourrait empêcher la Réserve fédérale de suivre de près.

"Sauf surprise, nous devrions décider d'une première baisse des taux lors de notre réunion de juin. Nous sommes en effet de plus en plus confiants dans la trajectoire de désinflation", a déclaré M. Villeroy au magazine français JDD.

"L'outil des taux d'intérêt a été une arme efficace contre l'inflation. Nous avons dû porter ce taux à 4 %, mais c'est moins qu'aux États-Unis, où il s'élève à 5,5 %", a-t-il ajouté.

M. Villeroy, qui est également gouverneur de la banque centrale française, fait partie du nombre croissant de responsables politiques de la BCE qui se sont prononcés en faveur d'une réduction des taux d'intérêt.

Il a déclaré le mois dernier que si l'inflation était inférieure à l'objectif de 2% de la BCE pendant une période prolongée, la BCE risquait de devoir réduire ses taux de manière encore plus agressive.

Il a déclaré au JDD : "La baisse des taux de juin devrait être suivie par d'autres baisses de taux d'ici la fin de l'année ; j'appelle à un gradualisme pragmatique et pourtant suffisamment agile, basé sur les données économiques".

"Cela dit, nous ne reviendrons pas à des taux ultra-bas, voire négatifs : ceux que nous avons connus sur la période 2015-2022 étaient l'exception."