Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculent mardi, craignant les changements de ton des banquiers centraux américains sur la trajectoire de baisse des taux d'intérêt et les derniers résultats d'entreprises.

Les places européennes accentuaient leur repli de l'ouverture: Paris cédait 1,02%, Londres 0,41%, Francfort 0,44% et Milan 1,09%, vers 11H05 GMT.

En Asie, la Bourse de Hong Kong a perdu 2,12%, plombée par les résultats mal accueillis du constructeur de voitures électriques Li Auto (-19,27%). Shanghai a perdu 0,42% et Tokyo 0,31%.

Après avoir terminé dispersée lundi, la Bourse de New York se dirigeait vers une ouverture proche de l'équilibre, selon les contrats à terme des trois principaux indices.

"Les investisseurs doivent actuellement être patients. Il n'existe actuellement aucune véritable nouvelle incitation à l'achat d'actions", après que les indices en Europe et aux Etats-Unis ont battu plusieurs records la semaine passée, a estimé Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

"En raison du maigre calendrier économique, il n'est pas surprenant que les cours s'essoufflent", selon lui.

Comme lundi, la séance est pauvre en indicateurs économiques mardi, mais les investisseurs vont pouvoir être attentifs aux multiples prises de parole de responsables de la banque centrale américaine (Fed) en deuxième partie de séance.

Les marchés tentent d'en savoir plus sur l'état d'esprit des banquiers centraux à la lumière des dernières données économiques afin de mieux appréhender les prochaines décisions de politiques monétaires.

Lundi, les deux vice-présidents de la Fed, Michael Barr et Philip Jefferson, ont répété que les taux d'intérêt américains allaient rester élevés plus longtemps que prévu, après un rebond de l'inflation début 2024 aux Etats-Unis qui les pousse à une approche prudente.

Mercredi, le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, qui s'était terminée le 1er mai, est aussi attendu.

Quelques résultats et annonces d'entreprises continuent d'animer les marchés avec comme point d'orgue mercredi ceux du fabricant de puces électroniques Nvidia, essentiel pour l'intelligence artificielle.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats européens et des Etats-Unis reculaient légèrement.

Astrazeneca présente son plan

Le groupe pharmaceutique britannique Astrazeneca a annoncé qu'il visait une hausse de 75% de son chiffre d'affaires d'ici à 2030 en misant sur l'oncologie, avec le lancement de 20 nouveaux médicaments.

Le groupe, qui a réalisé une série d'acquisitions ces dernières années, dont celle d'Alexion pour 39 milliards de dollars, prévoit de "continuer à investir dans les technologies transformatives" qui vont "former le futur de la médecine".

L'action montait de 1,36%.

Kingfisher à niveau

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher, propriétaire en France de Castorama et de Brico Dépôt, a confirmé mardi ses prévisions annuelles, après l'annonce d'un chiffre d'affaires en très léger repli de 0,3% au premier trimestre.

L'action reculait de 0,96% à Londres.

XP Power électrisé

Le spécialiste de l'alimentation électrique XP Power, basé à Singapour mais coté à Londres, s'envolait de plus de 48% sur la place britannique après avoir annoncé le rejet d'une offre de rachat à 571 millions de livres (668 millions d'euros) de l'américain Advanced Energy, jugée trop faible.

Le pétrole recule

Les prix du pétrole baissent, les investisseurs s'accommodant du risque géopolitique et se concentrant sur l'absence de ruptures d'approvisionnement, les capacités de réserve de l'Opep et des interventions de vice-présidents de la Fed.

Vers 10H55 GMT, le baril de Brent de mer du Nord cédait 1,37% à 82,56 dollars et celui de WTI américain perdait 1,34% à 78,73 dollars.

Au lendemain d'un nouveau sommet en séance, l'or se repliait de 0,24% à 2419,55 dollars l'once.

L'euro montait de 0,09% face au dollar, à 1,0867 dollar pour un euro.

Le bitcoin prenait 2,16% à 71'025 dollars, revenant près de ses records.

afp/jh