CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du blé ont monté cette semaine à Chicago, soutenus par des considérations météorologiques, alors que les prix du soja ont baissé, les investisseurs entamant prudemment l'année avant une salve de rapports du gouvernement américain.

"Les marchés agricoles (...) n'ont pas grand-chose pour s'occuper en attendant le rapport du 12 janvier sur les récoltes", a résumé dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Non seulement, le département américain de l'Agriculture (USDA) va donner jeudi ces estimations sur les récoltes de l'an dernier, mais il va aussi publier son rapport mensuel "Wasde" sur l'offre et la demande, ainsi que des données trimestrielles sur l'état des réserves.

En ce qui concerne le premier de ces rapports, publié chaque début d'année, "on s'attend à ce que l'USDA réduise ses estimations sur les récoltes de maïs mais à ce qu'elles soient relevées pour le soja", a rapporté Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

En conséquence, les investisseurs spéculatifs semblent déjà solder leurs positions à la baisse sur le maïs, dont les cours ont largement déprimé en 2016, au détriment du soja, plus en forme l'an dernier.

"On a aussi assisté à un affaiblissment du dollar cette semaine, même s'il reste à un niveau élevé, ce qui pousse certains investisseurs à repasser à l'achat", a précisé M. Nelson.

La force du billet vert est a priori une mauvaise nouvelle pour les exportateurs américains qui perdent en compétitivité.

Pour le moment, à l'issue d'une semaine raccourcie d'une journée par une séance de clôture lundi au lendemain du nouvel an, c'est la météo qui a dominé les considérations des investisseurs, que ce soit aux Etats-Unis ou à l'étranger.

Sur le premier plan, "les cours du blé ont profité d'évaluations publiées en début de semaine par l'USDA sur l'état des cultures d'hiver", a rapporté M. Nelson.

Dans plusieurs gros Etats producteurs, comme le Kansas et l'Oklahoma, les agences locales du département ont dégradé leurs évaluations à la suite de la vague de froid qui a frappé les Etats-Unis le mois dernier.

Au niveau international, c'est toujours l'Amérique du Sud qui est en ligne de mire au moment où le soja et le maïs sont plantés en Argentine et au Brésil.

Si "le temps s'améliore au Brésil malgré quelques endroits secs dans le nord", "des régions argentines sont inondées à cause de pluies excessives pendant les fêtes", a expliqué M. Strickler.

Ce dernier développement a contribué à soutenir les cours du maïs et du soja, mais l'oléagineux en a moins profité, non seulement à cause des attentes pessimistes sur les rapports de l'USDA mais aussi de mauvaises nouvelles sur la demande.

Les investisseurs ont en effet digéré de très mauvais hebdomadaires sur les exportations d'oléagineux, à un niveau très faible à la suite de l'annulation de presque 900.000 tonnes de commandes .

"Le marché va commencer à se demande si ce n'est pas le début d'une chute des ventes", redoutée de longue date après de nombreuses semaines d'exportations très solides, ont écrit les experts de la maison de courtage Allendale.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, s'échangeait vendredi à 3,5875 dollars, contre 3,5200 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour mars, lui aussi le plus actif, valait 4,2575 dollars, contre 4,0800 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour mars, là encore le plus échangé, coûtait 9,9650 dollars, contre 10,0400 dollars précédemment.

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