CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du soja ont baissé cette semaine à Chicago, toujours plombés par les probables bonnes récoltes américaines, mais les prix du blé, récemment tombés au plus bas depuis dix ans, ont profité de perspectives catastrophiques en Europe.

"On se concentre surtout sur les marchés du maïs et du soja", a expliqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services. "Et dans l'ensemble, ils réagissent à la météo."

"En juillet, le mois le plus important pour le maïs, le temps avait été excellent, et il se révèle favorable pour août, le plus crucial pour le soja", a-t-il précisé, faisant référence aux cultures américaines.

Les cours de l'oléagineux avaient brièvement profité en fin de semaine précédente de prévisions moins favorables, mais elles ne se sont pas concrétisées et les perspectives ne semblent désormais guère menaçantes.

Quant au maïs, "les cultures américaines se développent à plein régime", a rapporté dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

"Depuis quatre semaines, 76% d'entre elles sont évaluées comme bonnes ou excellentes" par le ministère américain de l'Agriculture (USDA), a-t-il souligné, soulignant que c'était mieux que l'année précédente et, plus encore, que la moyenne des dix dernières années.

Lueur d'espoir, "il se peut que le marché ait déjà intégré ces éléments défavorables et la perspective de rendements sans précédent", a-t-il avancé.

Reste que les investisseurs ne semblaient par particulièrement optimistes à l'approche du prochain rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande, dit Wasde, vendredi prochain.

"Le rapport d'août est très important et l'impression générale, vu le temps, c'est que l'on risque d'assister à des hausses conséquentes des prévisions sur la production américaines de maïs comme de soja", a expliqué M. Nelson.

De leur côté les prix du blé sont parvenus à monter sur la semaine, même si cette hausse est relativisée par le fait que ce marché se trouvait fin juillet au plus bas depuis 10 ans.

"Les cours sont soutenus par les dégâts sur les cultures européennes à la suite d'inondations", a noté M. Strickler.

Le marché du blé américain n'avait jusque-là pas profité outre mesure de la situation catastrophique en France, mais il semble commencer à profiter de la perspective d'un effondrement de la production, confirmé vendredi par de nouvelles estimations officielles.

La production française de blé tendre devrait avoir chuté de 29% par rapport à 2015, selon une estimation d'Agreste, le service statistique du ministère de l'Agriculture.

"La chute de la production française de blé (...) soutient les marchés agricoles", ont remarqué dans une note les experts de la maison de courtage Allendale. Si elles se confirmaient, "les nouvelles prévisions représenteraient les plus bas rendements depuis 1986".

De plus, les inquiétudes commencent à s'étendre à l'Allemagne, même si d'un point de vue mondial, les perspectives des cours du blé restent limitées par le fait que de nombreux autres pays s'attendent à une moisson sans précédent.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, s'échangeait vendredi à 3,3200 dollars contre 3,4275 dollars en fin de séance précédente.

Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 4,1550 dollars, contre 4,0775 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,7050 dollars contre 10,0300 dollars précédemment.

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