Paris (awp/afp) - Les marchés européens évoluaient en ordre dispersé mardi à mi-séance, en mal de carburant pour poursuivre sur leur lancée haussière des dernières séances, tandis qu'à Wall Street se profilait une ouverture en repli.

Vers 13H55 (14H55 GMT), la Bourse de Paris s'effritait de 0,03%, Francfort reculait de 0,42%, Londres se stabilisait (+0,07%), Milan cédait 0,42% et Madrid perdait 1,02%.

"Alors que les marchés asiatiques ont continué d'afficher un dynamisme raisonnable, on ne peut pas vraiment en dire autant des marchés européens, où l'enthousiasme des investisseurs est beaucoup plus modéré, et peut-être un peu plus prudent", estime Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK.

La perspective d'une relance rapide de l'économie américaine a largement profité aux marchés actions ces derniers jours, après que le président américain a promis d'"agir vite" face aux difficultés économiques des Américains liées à la pandémie, avec un plan de sauvetage de 1900 milliards de dollars.

Plus tôt mardi, l'indice Nikkei à la Bourse de Tokyo avait continué de tutoyer des sommets tandis que les Bourses chinoises ont également terminé dans le vert, les indices de Shanghai et Shenzhen s'appréciant de plus de 2%.

Wall Street, après avoir signé de nouveaux records la veille, semblait de son côté partie pour marquer le pas à l'ouverture: les contrats à terme laissaient étaient en baisse de 0,17% sur le Dow Jones, de 0,07% sur le Nasdaq et un repli de 0,11% pour le S&P 500.

"Après les records des indices américains, les investisseurs s'interrogent désormais sur les niveaux de valorisation, d'autant que les anticipations d'inflation sont au plus haut depuis 2013 aux Etats-Unis", relève Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

"Certains craignent que la stratégie de reflation qui a fait monter le rendement des bons du Trésor américain ne finisse par affecter les actions", complète-t-il.

Dans ce contexte, les taux d'emprunt français et allemands à dix ans sont nettement remontés la semaine dernière pour s'établir au plus haut depuis le mois de septembre, et se stabilisaient depuis lundi.

A l'inverse, le rendement des obligations d'Etat italiennes à dix ans s'est fortement détendu depuis le 3 février et l'arrivée de Mario Draghi pour former un gouvernement d'union nationale dans le pays. Il évolue actuellement à son plus bas historique, autour de 0,50%.

Sur le front sanitaire, l'accalmie des derniers jours - avec un nombre de contaminations au Covid-19 en baisse et une campagne de vaccination qui monte en puissance - paraît toutefois fragile. Selon une étude, un variant du coronavirus identifié initialement au Royaume-Uni se propage rapidement à travers les Etats-Unis et des questions se posent sur l'efficacité du vaccin d'AstraZeneca contre le variant sud-africain.

Plusieurs responsables de l'OMS et du système Covax ont toutefois mis en garde lundi contre un excès de pessimisme envers ce vaccin, alors qu'il s'agit avant tout de limiter les hospitalisations et sauver des vies.

Ocado pèse sur le FTSE 100

Le groupe de courses en ligne reculait (-1,93% à 2.693,00 pence) sur des prises de bénéfices après avoir une envolée de 35% de son chiffre d'affaires, dopé par le bond des achats en ligne à cause des mesures de confinement au Royaume-Uni.

Total résiste

En dépit de l'annonce mardi d'une perte nette de 7,2 milliards de dollars en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019, Total avançait de 0,36% à 35,31 euros.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Vers 12H40 GMT (13H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,35% à Londres par rapport à la clôture de lundi, à 60,77 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars s'appréciait de 0,16% à 58,06 dollars.

L'euro progressait de 0,43% face au dollar, à 1,2102 dollar pour un euro.

Le bitcoin, après avoir atteint un plus haut historique à 48.215,83 dollars, évoluait en hausse de 2,54% à 45.823,42 dollars.

afp/jh