Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait proche de l'équilibre (-0,03%) mercredi, prudente après la chute d'un missile en Pologne qui fait craindre une escalade du conflit en Ukraine.

L'indice vedette CAC 40 valait 6639,95 points, vers 10H20. Mardi le CAC 40 avait gagné 0,49%, signant sa quatrième séance consécutive dans le vert.

Ce missile, probablement de fabrication russe mais dont l'origine restait inconnue, a tué deux personnes dans un village du sud-est de la Pologne, près de la frontière avec l'Ukraine.

Les dirigeants occidentaux ont appelé à la prudence: le président polonais a affirmé qu'il était "très probablement de fabrication russe", le président américain a jugé "improbable" que le missile ait été tiré depuis la Russie, la présidence française appelle à la "plus grande prudence" concernant l'origine du tir, soulignant des "risques d'escalade importants" et le chancelier allemand a mis en garde contre toute "conclusion hâtive".

Ces réactions prudentes limitent "le risque d'une escalade majeure entre l'OTAN et la Russie", estime Xavier Chapard, de l'équipe de recherche et stratégie de La Banque Postale AM.

Ces tensions géopolitiques ternissent le moral des investisseurs, qui étaient pourtant optimistes depuis la semaine passée et la publication d'un ralentissement de la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis.

Mardi, l'indice des prix à la production n'a progressé que de 0,2 point de pourcentage sur un mois en octobre, contre 0,4 point anticipé. Sur un an, l'inflation atteint 8,0%, au plus bas depuis juillet 2021.

"Ces chiffres confirment que le pic d'inflation aux Etats-Unis est probablement derrière nous, ce qui réduit le risque que l'inflation reste encore plus élevée qu'anticipée et que la Fed doive être encore plus dure", commente Xavier Chapard.

Il se montre cependant moins enthousiaste que le marché: "il nous semble prématuré et exagéré d'en conclure que les pressions inflationnistes vont rapidement se normaliser sans que l'économie ne ralentisse trop et que la Fed pourrait baisser ses taux dès la mi-2023", prévient-il

Air France lève à nouveau des fonds

L'action du groupe aérien Air France-KLM chutait de 10,69% à 1,25 euro, après l'annonce d'une émission d'obligations convertibles en actions pour un montant de 300 millions d'euros.

La compagnie Air France pourrait de plus voir son personnel navigant se mettre en grève pendant la période des fêtes de fin d'année.

Voltalia fait de même

Le producteur d'électricité renouvelable Voltalia a annoncé lancer une augmentation de capital "d'environ 490 millions d'euros" afin "d'associer tous les investisseurs à son accélération stratégique". Son titre perdait 7,10% à 17,52 euros.

Asltom digère encore Bombardier

Le constructeur ferroviaire Alstom a publié une perte nette de 21 millions d'euros au premier semestre de son exercice décalé 2022/23, contre -26 millions un an plus tôt, en raison d'amortissements liés à l'acquisition de Bombardier Transports début 2021. Cependant, son chiffre d'affaires, ses prises de commandes et sa rentabilité sont en progrès. Son action progressait de 2,47% à 24,47 euros.

Somfy attire avant son retrait

Le titre du constructeur français de moteurs de volets roulants et de domotique Somfy grimpait de 21,75% à 144,40 euros, s'alignant avec le montant proposé par la famille Despature, propriétaire de 74% du capital, qui a lancé une offre publique d'achat (OPA) et vise le retrait de la cote de l'entreprise.

Orpea veut augmenter ses salaires

Le nouveau directeur général d'Orpea (-6,29% à 7,51 euros), le groupe de maisons de retraite privées en mauvaise posture financière et à nouveau visé par des perquisitions, a annoncé des revalorisations de salaires à venir pour ses salariés et promis de poursuivre un plan d'embauches conséquent.

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