Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris restait dans le rouge (-0,76%) lundi à mi-séance, entamant une semaine cruciale en Europe avec les réunions de la BCE et du conseil européen mais aussi une course contre la montre dans le dossier post-Brexit.

Vers 13H20, l'indice CAC 40 cédait 43,15 points à 5.565,70 points. L'Europe boursière évoluait en ordre dispersé: la place de Francfort perdait 0,31% tandis que Londres prenait 0,50%.

La tendance était à la prudence avant l'ouverture à Wall Street, après les records de fin de semaine dernière. Les contrats à terme des marchés américains affichaient une baisse de 0,36% sur le Dow Jones et de 0,33% sur l'indice élargi S&P 500.

"En Europe, les deux dossiers des relations commerciales UE-Royaume-Uni et de la relance et du budget au sein de l'Union avancent difficilement. Le niveau de stress va monter d'ici au sommet européen de jeudi et vendredi", explique Hervé Goulletquer, stratégiste à la Banque Postale Asset Management.

Après déjà des pourparlers qui ont duré jusqu'à minuit dimanche, les blocages persistaient lundi entre Britanniques et Européens pour tenter de trouver un accord post-Brexit. A la mi-journée, un porte-parole européen a annoncé la tenue à 17H00 d'un entretien téléphonique entre Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les opérateurs de marché s'inquiètent car la date limite ultime approche pour la conclusion d'un éventuel accord commercial, qui devrait encore être ratifié par les Parlements britannique et européen avant d'entrer en vigueur le 1er janvier.

Dans ce contexte, les réjouissances macroéconomiques du jour --la hausse bien supérieure aux attentes des exportations chinoises en novembre et celle de la production industrielle allemande en octobre-- sont en partie passées à la trappe.

Soutien à l'économie

Néanmoins, "les investisseurs espèrent que les banques centrales vont sauver leur Noël cette année" et "restent confiants qu'un plan d'aide économique verra le jour sous peu" aux Etats-Unis, où la crise sanitaire ne fléchit pas, souligne Milan Cutkovic chez Axi.

Les économistes s'attendent à ce que le conseil des gouverneurs de la BCE décide d'augmenter son programme de rachat de dettes privées et publiques d'au moins 500 milliards d'euros et le prolonge au-delà de juin 2021, jusqu'à décembre au moins.

"Ce soutien supplémentaire a largement été anticipé par les marchés", fait toutefois observer Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.

LES BANCAIRES PEINENT

L'indice Euro Stoxx Banks cédait 1,17%. A Paris, Société Générale, qui va fusionner ses réseaux de banques Société Générale et Crédit du Nord, en entraînant la fermeture de 600 agences, reculait de 0,84% à 18,14 euros. BNP Paribas perdait 1,37% à 45,13 euros.

Axa descendait de 0,98% à 19,80 euros après qu'un accord a été trouvé entre le gouvernement français et les compagnies d'assurance qui ont accepté de geler les cotisations des contrats multirisques professionnels pour l'année 2021 dans les secteurs les plus touchés par la crise.

L'AUTOMOBILE EN PETITE FORME

A Londres, Aston Martin Lagonda, qui lance près de 500 millions de nouveaux titres sur le marché, cédait 2,31% à 78,10 pence. Peugeot se repliait de 1,21% à 20,44 euros et Volkswagen de 1,25% à 158,40 euros.

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