Paris (awp/afp) - La hausse plus forte que prévu des prix à la production aux Etats-Unis en novembre causait la déception à Wall Street vendredi, tandis que l'Europe tentait un rebond pour la dernière séance d'une semaine dominée par une perte d'appétit pour le risque face au spectre d'une récession.

Après un rebond jeudi, Wall Street a ouvert en baisse vendredi, échaudée par un indicateur d'inflation ressorti au-dessus des attentes, même s'il montre que la hausse des prix ralentit.

Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 0,19%, l'indice Nasdaq 0,35% et l'indice S&P 500 perdait 0,26%.

En Europe, les indices tentaient cahin-caha de briser le processus de repli engagé depuis le début de la semaine : Francfort gagnait 0,63%, Paris 0,39% et Londres 0,25% vers 15H45 GMT.

La semaine boursière a été dominée par la prudence après une performance positive des actions depuis mi-octobre.

L'indice des prix à la production est ressorti en hausse de 0,3% sur un mois, soit plus que les 0,2% prévus par les économistes, néanmoins sur un an la hausse des prix ralentit à 7,4% contre 8,1% en octobre.

Une "mauvaise surprise pour les marchés", tweete Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Dans la foulée, la tension grandissait sur le marché de la dette où le taux de l'Etat américain pour l'emprunt à 10 ans montait à 3,53% vers 14H30 GMT, entraînant les taux européens à la hausse.

Les investisseurs devaient analyser juste après un indicateur sur la confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan en décembre avec une attention particulière sur les anticipations d'inflation à long terme.

Avant un indicateur clé mardi, celui des prix américains à la consommation pour novembre.

Ces éléments seront scrutés par les responsables de la Banque centrale américaine (Fed) avant leur réunion de mardi et mercredi prochain, au cours d'une semaine à risque avec au menu également la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre.

Les estimations de la Fed concernant l'évolution des taux d'intérêt constitueront un élément déterminant.

La dernière hausse de taux de l'année de la Fed pourrait ralentir à 50 points de base, après quatre hausses consécutives de 75 points de base.

Ypsomed manque d'énergie

L'action du fabricant suisse d'équipements médicaux Ypsomed chutait d'environ 15% à Zurich à la suite de la décision du géant pharmaceutique Eli Lilly de mettre un terme à leur partenariat pour distribuer des pompes à insuline aux Etats-Unis.

"Ypsomed prévoit de continuer avec son projet de pompes aux Etats-Unis, mais un autre partenaire doit d'abord être identifié", a réagi Sibylle Bischofberger, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.

Credit Suisse avance

Credit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, grimpait de 6,15% après la publication des résultats du deuxième volet de son augmentation de capital qui doit lui permettre de financer sa restructuration. La banque, secouée par des scandales à répétition, a levé environ 2,24 milliards de francs suisses suisses (2,26 milliards d'euros).

TotalEnergies prend ses distance avec le russe Novatek

Le groupe français TotalEnergies reculait de 0,84% après avoir annoncé prendre ses distances avec son partenaire russe historique Novatek. Il ne va plus comptabiliser dans ses résultats les 19,4% qu'il détient dans le géant gazier, prévoyant en conséquence une dépréciation d'actifs de 3,7 milliards de dollars au quatrième trimestre.

Du côté des devises et du pétrole

L'euro est revenu proche de 1,06 dollar dans la matinée vendredi, un seuil plus dépassé depuis fin juin, pour la deuxième fois de la semaine. Il cédait 0,18% à 1,0537 dollar vers 14H50 GMT.

Les cours du pétrole profitaient de perturbations de l'offre aux Etats-Unis, après l'arrêt d'un oléoduc, et en mer Noire, mais aussi du sentiment plus optimiste des investisseurs avec l'assouplissement de la politique sanitaire chinoise. Jeudi, les deux variétés de référence mondiales ont touché leur point le plus bas de l'année.

Le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison février prenait 0,92% à 76,88 dollars et celui de WTI américain pour livraison janvier 1,25% à 72,38 dollars vers 14H50 GMT.

afp/ck