Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont accueilli fraîchement les chiffres de l'inflation américaine en mars mercredi, plus forte qu'attendu, ce qui éloigne encore un peu l'espoir que la Réserve fédérale américaine (Fed) puisse baisser ses taux directeurs dès juin.

Wall Street a ouvert en nette baisse: dans les premiers échanges, le Dow Jones abandonnait 0,94%, l'indice Nasdaq cédait 1,22% et l'indice élargi S&P 500 perdait 1,08%.

Après une ouverture en hausse et des cours dans le vert durant toute la première moitié de la séance, les Bourses européennes ont inversé leur tendance par l'annonce sur l'inflation américaine: vers 13H50 GMT, Francfort perdait 0,24%, Paris 0,70% et Londres cédait 0,15%. En Suisse, le SMI reculait de 0,27%.

Les économistes tablaient déjà sur une accélération de l'inflation sur un an - à 3,4% contre 3,2% en février - mais celle-ci s'avère encore plus marquée, à 3,5% sur un an.

"Le logement et le gaz sont les deux facteurs clés" de cette hausse supérieure aux attentes, estime Jack Amy, analyste chez Moneyfarm.

Le chiffre est loin de la cible des 2% sur un an de la banque centrale américaine, et s'éloigne même de la perspective de descendre à nouveau sous les 3%, niveau que l'indicateur CPI avait pourtant atteint dès juin 2023.

Les investisseurs doutent de plus en plus que la Fed abaisse ses taux directeurs dès juin, d'autant plus que l'économie outre-Atlantique montre toujours autant de solidité. Ils estiment en outre désormais plus probable d'avoir deux baisses de taux sur l'ensemble de 2024, contre trois en mars.

"La question clé maintenant est de savoir si cela va vraiment dissuader la Fed et quel type de communication va-t-elle faire dans les prochains temps" à ce sujet, souligne Neil Wilson, analyste de Finalto.

Le compte-rendu des discussions de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed est attendu en deuxième partie de séance aux Etats-Unis.

L'annonce de l'inflation américaine a également fait immédiatement grimper les taux sur le marché obligataire. Le taux d'intérêt du 2 ans américain, le plus sensible à la politique monétaire, s'envolait à 4,92% à 13H40 GMT, au plus haut depuis le 27 novembre dernier, contre 4,74% la veille.

Delta Air Lines plane

La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a dépassé les prévisions des analystes au premier trimestre, marqué par un chiffre d'affaires "record" et une demande "robuste", qui la conforte dans ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

Sur les trois premiers mois de l'année, la compagnie a engrangé un chiffre d'affaires de 12,56 milliards de dollars (+6%) et un bénéfice net de 37 millions, contre une perte de 363 millions un an plus tôt. Résistant à la nette baisse dans les échanges à l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Delta montait de 3,94% à 13H40 GMT.

Le bénéfice de Tesco bondit

Le géant britannique des supermarchés Tesco a vu son bénéfice annuel progresser de 61% à 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d'euros) pour son exercice achevé en février, le ralentissement de l'inflation au Royaume-Uni ayant allégé la pression sur les consommateurs.

"Les pressions inflationnistes ont considérablement diminué, mais nous sommes conscients que les choses restent difficiles pour de nombreux clients, c'est pourquoi nous avons travaillé dur pour réduire les prix", a fait valoir le directeur général Ken Murphy dans un communiqué. L'action bondissait de 5,91% à 13H40 GMT.

Le dollar se renforce

Vers 14H05 GMT (16H05 à Paris), le billet vert grimpait face à l'euro, qui plongeait de 1,00% à 1,0748 dollar, et bondissait également face à la livre, qui chutait de 0,91% à 1,2562 dollar.

Le bitcoin cédait 2,02% à 67.728 dollars.

Les prix du pétrole avançaient mercredi, avec un rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie révisant la demande à la hausse.

Le baril de Brent prenait 0,54% à 89,90 dollars, tout comme le WTI, à 85,68 dollars vers 13H40 GMT.

afp/al