PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse mercredi à l'ouverture et les Bourses européennes rebondissent à mi-séance, le ralentissement de l'inflation en Grande-Bretagne compensant les craintes nées de l'accélération des prix à la consommation aux Etats-Unis, ce qui se traduit par une légère détente dans le compartiment obligataire.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,23% pour le Dow Jones, de 0,36% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,54% pour le Nasdaq au lendemain d'un net repli des indices sur fond d'inflation élevée aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 progresse de 0,43% à 7.658,18 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,2% et à Londres, le FTSE s'adjuge 0,85%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'octroie 0,38%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,29% et le Stoxx 600 0,39%.

Les marchés actions ont été secoués mercredi par la publication des prix à la consommation aux Etats-Unis qui ont affiché une accélération sur un mois en janvier à +0,3% après une hausse de 0,2% (révisé) alors que le consensus tablait sur +0,2%.

Cette persistance de l'inflation fait craindre que la Réserve fédérale américaine (Fed) retarde jusqu'à juin la date de la première baisse de ses taux directeurs.

Les économistes de Nomura estimaient après la publication des chiffres de l'inflation américaine que la Banque centrale européenne (BCE) ne pourrait pas procéder à une baisse de ses taux en avril. Les chiffres de l'inflation en zone euro seront publiés la semaine prochaine.

Les données publiées ce mercredi au Royaume-Uni ont toutefois un peu rassuré les investisseurs puisque l'inflation est ressortie en janvier en dessous du consensus, à 4,0% sur un an.

"L'économie britannique est fragile et le marché du travail s'est considérablement détendu au cours de l'année dernière. Ce sont autant de raisons de réduire les taux (de la Banque d'Angleterre)", a déclaré Michael Field, stratège marchés européens chez Morningstar.

Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré que l'inflation dans le bloc monétaire semblait revenir à 2%, même si davantage de données sont nécessaires avant que l'institution puisse être sûre que le resserrement monétaire produit ses effets.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Apple, Microsoft, Nvidia et Advanced Micro Devices, sensibles aux fluctuations sur les taux d'intérêt, rebondissent de 0,3% à 1,6% en avant-Bourse avec la détente dans l'obligataire.

Lyft s'envole de 16% en avant-Bourse après avoir publié mardi soir un bénéfice ajusté trimestriel supérieur au consensus de LSEG.

Robinhood Markets grimpe de 12,7% en avant-Bourse, le courtier en ligne ayant publié des revenus en hausse au quatrième trimestre, à 471 millions de dollars contre 380 millions il y a un an.

VALEURS EN EUROPE

Une avalanche de publications d'entreprises anime les échanges en Europe, avec notamment à Paris Capgemini qui prend 5,29% après un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu.

M6 avance de 0,89%, le plan du groupe dans "le streaming" prenant le pas sur la baisse du chiffre d'affaires annuel.

Ailleurs en Europe, ABN Amro grimpe de 4,88% à la faveur d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, tandis que Delivery Hero bondit de 7,12%, sa génération de flux de trésorerie organique étant plus que suffisante pour régler les échéances de sa dette.

Côté baisse, Heineken, qui s'est montré prudent sur son bénéfice d'exploitation pour cette année dans un contexte de volatilité des conditions économiques, cède 5,48%.

Thyssenkrupp chute de 7,9% en raison de l'abaissement de ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice pour l'exercice 2023/2024.

TUI abandonne 3,98% après la décision des actionnaires de voter en faveur de l'abandon de la cotation du voyagiste à Londres pour se concentrer uniquement sur Francfort.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans cède environ trois points de base, à 2,366% après un gain de 2,4 points la veille lié aux données sur l'inflation aux Etats-Unis.

Celui des bons du Trésor américain de même échéance se replie de 2,5 points de base, à 4,3005%, après avoir touché un plus haut de plus de deux mois, à 4,3320%.

CHANGES

Le dollar grignote 0,07% face à un panier de devises de référence et reste proche d'un sommet de trois mois.

L'euro recule de 0,11%, à 1,0697 dollar, tandis que la livre sterling cède 0,42%, à 1,2536 dollar, après la stagnation des prix à la consommation en janvier au Royaume-Uni.

PÉTROLE

Les cours pétroliers accroissent encore leurs gains mercredi après les prévisions de l'Opep sur une solide demande cette année. La forte baisse des stocks de carburant aux Etats-Unis la semaine dernière soutient également les cours.

Le Brent avance de 0,42% à 83,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,32% à 78,12 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou