Et de 15 ! Wall Street a bouclé avec brio la plus longue série de hausses hebdomadaires des 52 dernières années (c'est stratosphérique) et a terminé au zénith à la veille du weekend, ce qui constituait une indication très positive en termes de 'momentum' (la principale boussole des 'algos').

Et les opérateurs se sentent parfaitement 'confortables' avec ce rallye haussier, parce que justement, il ne présente aucun signe de fragilité : à aucun moment ils ne supposent qu'une telle perfection du 'trend' haussier n'a rien de naturel et que les indices pourraient être complètement pilotés, et tout 'pullback' littéralement neutralisé.

Commentant ces records en cascade sur les indices US (trois consécutifs sur le S&P500 et le Nasdaq-100, deux pour le Dow Jones), les gérants qualifient le mouvement perpétuel à la hausse de justifié : 80% des 300 entreprises ayant publié ont dévoilé des résultats meilleurs que prévu, ce qui est supérieur à la moyenne de 75%.

Questionnés -après la clôture au zénith du jour- sur le fait que le marché est chèrement valorisé, la plupart des gérants répliquent qu'ils profiteraient de la moindre 'respiration' pour renforcer leurs portefeuilles.

Faute de 'stats' pour inspirer Wall Street, Sam Altman, le patron d'Open A.I, évoque une levée de fonds de 7.000Mds$ (oui, sept mille milliards) pour mener à bien ses projets de développement : il n'a pas précisé sur quelle période devrait s'effectuer le plus gros appel au marché de l'histoire et de l'ère industrielle... c'est en tout cas comparable à la quantité d'argent imprimée par les banques centrales occidentales lors de la période Covid.

Les principaux indices US -à l'exception du Dow Jones qui s'est effrité de -0,14% à 38.671- ont pulvérisé de nouveaux records absolus et pas de façon timide, puisque le S&P500 (+0,57%) s'est hissé en séance au contact des 5.030 (soit +1,4% en hebdo et plus de +5% en 2024). Le Nasdaq-100 a grimpé de +1% à 17.962 (+2,2% hebdo, +6,85% depuis le 1er janvier et +26% depuis le 30 octobre 2023) et les 18.000 sont à portée de main dès ce lundi.

Le Nasdaq Composite s'est envolé de +1,25% à 15.990 (+2,3% hebdo et +6,5% depuis le 1er janvier, soit +65% en rythme annuel !) dans le sillage -évidemment- de Nvidia avec +3,6% et déjà +45% en cinq semaines (sa capitalisation bondit vers 1.800Mds$).

Les autres vedettes du jour furent les rivaux de Nvidia : Applied Materials avec +6,9%, Lam Research et MongoDb avec +5,5%, le fondeur KLA avec +5,1%, sans oublier ASML +2,9%, Palo Alto +2,7%, Datadog +2,6%, NXP +2,5%, AMD et Intel +1,9%. Les titans de la cote, les 'GAFAM', ont encore brillé avec Microsoft +1,6%, Alphabet +2% et Amazon +2,7%.

La semaine écoulée a également fait apparaître d'importantes disparités au niveau de la croissance mondiale, avec une économie américaine affichant une santé insolente, loin devant l'Europe et la Chine qui ont tendance, tout au mieux, à stagner.

Avec la perspective d'une activité bien plus soutenue que prévu, un 'atterrissage en douceur' aux Etats-Unis en 2024 devient presque improbable : il n'est même pas certain que la Fed 'pivote' en mai si le marché du travail demeure au zénith (hausse des salaires en vue) et si l'inflation refait surface.

En attendant, Wall Street continue d'ignorer les tensions sur le marché des taux, les plus optimistes y voyant la preuve de la robustesse de l'économie américaine. Le rendement des T-Bonds poursuit son envolée avec un taux qui dépasse les 4,18% sur 10 ans, au plus haut depuis le début de l'année.

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