PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont à nouveau terminé en repli jeudi, inquiètes d'un ralentissement de la croissance et dubitatives sur une éventuelle détente dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine.

Les indices européens, ouverts en dépit du jour férié de l'Assomption dans plusieurs pays, ont une nouvelle fois été suspendus aux informations et déclarations relatives à ce conflit.

A Paris, où la séance a été très volatile, "la tendance s'est dégradée avec l'annonce parue dans la presse que les autorités chinoises prévoyaient des mesures de rétorsion" si les Etats-Unis persistaient dans leur projet d'imposer des taxes supplémentaires de 10% sur 300 milliards de dollars d'importations chinoises, explique Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance, interrogé par l'AFP.

Elle s'est ensuite redressée après qu'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a appelé à trouver un compromis avec les Etats-Unis, réitérant la position de Pékin dans le conflit commercial qui l'oppose à Washington.

A Francfort, "le Dax est en train de devenir le jouet des différends commerciaux entre les États-Unis et la Chine. À chaque nouveau message négatif, les investisseurs institutionnels se mettent à l'abri en vendant des valeurs standard allemandes", commente Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Et à Londres, les inquiétudes sur la croissance mondiale ont pénalisé le secteur des matières premières auquel l'indice FTSE-100 est très exposé.

Les investisseurs s'inquiètent pour l'économie mondiale en raison de signaux préoccupants en Allemagne, en Chine et aux Etats-Unis.

A New York, vers 16H50 GMT, le Dow Jones Industrial Average progressait en revanche de 0,35% à 25.568,45 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, était stable (0,00%) à 7.773,79 points, et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,23% à 2.847,27 points.

L'Eurostoxx 50 a abandonné 0,18% à 3.282,78 points.

Du côté des valeurs

- LE SECTEUR MINIER S'ENFONCE

Les inquiétudes sur la croissance, notamment au lendemain de mauvais indicateurs en Chine, le principal importateur de métaux au monde, affectent le secteur: Antofagasta a lâché 2,81% à 581,40 pence et Glencore 3,62% à 22,15 pence.

- VALEURS BANCAIRES A LA PEINE

La Deutsche Bank a atteint un nouveau plus bas historique, perdant 2,81% à 5,88 euros le jour de l'annonce de la nomination du banquier suisse Jürg Zeltner, ancien cadre dirigeant chez UBS, pour siéger au conseil de surveillance.

RBS a elle aussi dégringolé (-3,78% à 177,65 pence) après une note négative des analystes de HSBC alors que la baisse des taux obligataires pourrait peser sur les marges de la banque.

- LES VALEURS DEFENSIVES EN PROFITENT

Elles font logiquement office de refuge face aux tensions conjoncturelles. Le fabricant de la crème Nivea BEIERSDORF a gagné 1,38% à 109,90 euros, le groupe immobilier VONOVIA 0,55% à 44,27 euros.

Dans le secteur agroalimentaire, Pernod Ricard a progressé de 1,49% à 156,85 euros, se plaçant en tête du CAC 40, tandis qu'à Londres, les investisseurs ont misé sur des actions plus sûres comme les compagnies de gestion des eaux Severn Trent (+0,66% à 1.991,00 pence) et United Utilities (+1,94% à 789,20 pence).

Les indices en un coup d'oeil

Paris - CAC 40: -0,27% à 5.236,93 points

Francfort - Dax: -0,70% à 11.412,67 points

Londres - FTSE 100: -1,13% à 7.067,01 points

Milan - FTSE MIB: -2,53% à 20.020,28 points

Madrid - IBEX 35: -0,04% à 8.519,00 points

Lisbonne - PSI 20: -0,68% à 4.718,29 points

Bourse suisse - SMI: -0,36% à 2.455,80 points

Amsterdam - AEX: -0,34% à 534,84 points

Bruxelles - BEL 20: -0,31% à 3.443,34 points

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