L'indice boursier espagnol Ibex-35 a ouvert mardi sur une hausse modérée et s'est maintenu à ses niveaux les plus élevés depuis plus de six ans, sur fond de confiance croissante des investisseurs dans la perspective d'une baisse des coûts d'emprunt cette année, tant en Europe qu'aux États-Unis.

Ces espoirs seront mis à l'épreuve plus tard dans la journée avec la publication de l'indice des prix à la consommation (IPC) américain (12:30 GMT), qui, s'il confirme une inflation modérée, pourrait ouvrir la voie à une réduction des taux d'intérêt par la Réserve fédérale (Fed).

Quoi qu'il en soit, les observateurs du marché soulignent que, indépendamment des hauts et des bas de l'inflation à court terme et du moment où le retournement monétaire commencera, la voie des réductions de taux à moyen terme est claire, même si elle ne devrait pas être aussi rapide qu'on le pensait initialement.

"Les banques centrales ne subissent pratiquement aucune pression pour baisser les taux car non seulement le cycle économique est très confortable (un peu moins dans l'UEM, il est vrai) et l'inflation diminue, mais aussi, dans la pratique, le chômage est inexistant et les prix de l'immobilier ne souffrent pratiquement pas malgré les hausses de taux appliquées", ont déclaré les analystes de Bankinter dans un rapport.

Cette combinaison aboutit à un contexte sans pression sociale sur les banques centrales pour qu'elles baissent leurs taux dans l'urgence... elles préfèrent laisser les choses en l'état le plus longtemps possible pour ne pas encourir de risques (baisser les taux alors qu'il n'y a pas de chômage pourrait réactiver l'inflation) et ne pas utiliser des munitions dont elles pourraient avoir besoin plus tard".

Ces analystes soulignent qu'en tout état de cause, "il faudrait que l'inflation américaine déçoive mardi pour que les marchés boursiers perdent leur dynamique haussière sous-jacente".

Les marchés anticipent désormais 71,8 % de chances que la Fed réduise ses taux en juin, selon l'IRPR, l'outil d'analyse des contrats à terme sur les taux du LSEG. En ce qui concerne la Banque centrale européenne (BCE), les contrats à terme de l'IRPR indiquent une probabilité de plus de 85 % de baisse des taux d'intérêt en juin.

Dans ce contexte, mardi à 08h11 GMT, l'indice boursier sélectif espagnol Ibex-35 progressait de 40,60 points, soit 0,39%, à 10 366,30 points, son plus haut niveau depuis début 2018, tandis que l'indice FTSE Eurofirst 300 des grandes valeurs européennes avançait de 0,40%.

Dans le secteur bancaire, Santander était en hausse de 0,50%, BBVA a marqué 0,85%, Caixabank a progressé de 0,32%, Sabadell a gagné 0,49%, Bankinter s'est apprécié de 0,60% et Unicaja Banco a augmenté de 0,45%.

Parmi les grandes valeurs non financières, Telefónica a gagné 0,34 %, Inditex a progressé de 0,57 %, Iberdrola a chuté de 0,18 %, Cellnex a baissé de 0,26 % et la compagnie pétrolière Repsol a augmenté de 0,93 %.

(Informations de Tomás Cobos ; édité par Javi West Larrañaga)