Les investisseurs de la Bourse espagnole ont opté pour la prudence à l'ouverture lundi avant une semaine chargée en émotions sur le front monétaire, même si l'Ibex-35 a affiché une timide progression qui lui permet de se situer à son plus haut niveau depuis août 2017.

L'indice boursier espagnol est en hausse de 6% depuis le début de l'année en mars, soutenu par l'espoir renouvelé d'une baisse rapide des taux d'intérêt.

Cependant, ces attentes ont pris du plomb dans l'aile ces derniers jours, avec la persistance de l'inflation, de sorte que les marchés seront particulièrement attentifs aux nombreuses réunions des banques centrales cette semaine, notamment celles de la Banque du Japon (mardi), de la Réserve fédérale américaine (mercredi) et de la Banque d'Angleterre (jeudi).

Le plat de résistance de la semaine sera la réunion de la Fed, pour laquelle les analystes ne s'attendent pas à une modification des taux d'intérêt et pour laquelle toute l'attention sera portée sur les décisions à venir.

Renta 4 souligne en particulier l'intérêt de la mise à jour du tableau des prévisions macroéconomiques et du dot plot, un graphique à points qui reflète où les membres de la Fed s'attendent (anonymement) à voir les taux d'intérêt dans les années à venir.

"(...) nous n'excluons pas que (le dot plot) se resserre pour montrer moins de baisses de taux en 2024, seulement 2 contre les 3 visées en décembre", indique-t-elle dans un rapport quotidien.

"La raison : certains des 11 membres de la Fed qui visaient en décembre 3 baisses (contre 8 qui ont opté pour 2), pourraient modérer leurs attentes de baisses de taux à 2 après la force observée dans les dernières données sur l'inflation et l'emploi", ont ajouté ces analystes, soulignant que "si le graphique à points s'ajuste à seulement 2 baisses, le marché devrait également ajuster ses attentes, qui sont actuellement de 3 baisses pour 2024".

Les paris du marché pour la banque centrale américaine indiquent actuellement une première réduction du coût de la dette en juin, bien que - selon les contrats à terme sur les taux d'intérêt sur l'outil IRPR de LSEG - les chances sont tombées à 58%, bien en dessous des pourcentages de début février. Le niveau attendu des taux à la fin de l'année est de 4,6 %, contre 5,25-5,50 % aujourd'hui, selon l'IRPR.

Par ailleurs, plusieurs indicateurs importants seront publiés au cours de la semaine, notamment l'indice final des prix à la consommation de la zone euro (lundi), les enquêtes PMI auprès des entreprises (jeudi), et les indices ZEW (mardi) et IFO (vendredi) de confiance dans l'économie allemande.

Lundi, des données macroéconomiques positives ont été publiées en Chine, bien que l'optimisme ait été assombri par le ralentissement du secteur immobilier et par les craintes que la bonne performance de ces indicateurs ne se traduise pas par un soutien de l'État à l'économie.

A 08h10 GMT lundi, l'indice boursier sélectif espagnol Ibex-35 était en hausse de 17,40 points, soit 0,16%, à 10 615,30 points, ce qui, s'il se maintenait en fin de séance, constituerait son plus haut niveau de clôture depuis le 7 août 2017, tandis que l'indice FTSE Eurofirst 300 des grandes valeurs européennes progressait de 0,07%.

Dans le secteur bancaire, Santander a perdu 0,15%, BBVA a gagné 0,67%, Caixabank a progressé de 0,42%, Sabadell a gagné 0,62%, Bankinter a gagné 0,12% et Unicaja Banco a augmenté de 0,39%.

Parmi les grandes valeurs non financières, Telefónica a gagné 0,28 %, Inditex a baissé de 0,02 %, Iberdrola a perdu 0,09 %, Cellnex a gagné 0,12 % et la compagnie pétrolière Repsol a augmenté de 1,13 %.

(Informations fournies par Tomás Cobos)