New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse, mercredi, continuant la correction entamée mardi, à la faveur du début d'année et d'une réévaluation, par le marché, de la trajectoire économique et monétaire des Etats-Unis.

Le Dow Jones s'est replié de 0,76%, l'indice Nasdaq a cédé 1,18% et l'indice élargi S&P 500 a rendu 0,80%.

"Le marché est devenu fou en décembre", a commenté Hans Olsen, de Fiduciary Trust Company. "Il est allé beaucoup trop loin. Et le reflux auquel on assiste en ce moment, cette consolidation, était nécessaire pour que le mouvement de hausse puisse durer."

Partie dans le rouge dès l'ouverture, la place new-yorkaise a creusé ses pertes en fin de séance, après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed).

Lors de cette réunion des 12 et 13 décembre, la majorité des membres de la Fed a estimé "approprié" de maintenir ses taux à un niveau élevé tant que l'inflation n'est pas revenue à un niveau suffisamment proche de l'objectif de la Réserve fédérale, soit 2% par an.

"Une baisse de taux dès mars paraît improbable à la lecture de ce compte-rendu", a estimé Chris Low, de FHN Financial, alors que les investisseurs tablent pourtant sur un premier coup de rabot à cette échéance.

"Les gens étaient trop confiants" dans l'imminence d'un assouplissement monétaire, selon Hans Olsen, "et cette humeur est en train de changer".

Les indicateurs macroéconomiques du jour ont également encouragé un recalibrage des attentes, continuant de dépeindre une activité économique américaine en phase de décélération, mais toujours résistante.

L'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier est ainsi ressorti au-dessus des attentes pour décembre, même s'il témoigne d'une contraction de l'industrie américaine.

Le tassement des actions a pénalisé, en premier lieu, les "Magnificent Seven", à savoir les sept capitalisations géantes du secteur technologique qui ont propulsé le Nasdaq l'an dernier.

Parmi elles, Tesla a particulièrement souffert (-4,01%), malgré plusieurs notes d'analystes positives, notamment de JPMorgan et de CFRA.

Le groupe a fait état, mardi, de livraisons supérieures aux attentes, mais son concurrent chinois BYD lui a volé la vedette, devenant, au quatrième trimestre 2023, le premier constructeur mondial de véhicules électriques.

Après un abaissement de recommandation de Barclays, mardi, du fait de ventes d'iPhone 15 jugées molles, en particulier en Chine, les fournisseurs d'Apple (-0,75%) ont encore pris un éclat.

Les fabricants de semi-conducteurs Broadcom (-2,47%), Qualcomm (-1,88%) ou Intel (-1,57%), tous grands pourvoyeurs de puces pour la firme à la pomme, ont ainsi tous fini loin dans le rouge.

Wall Disney a progressé (+1,04%), après avoir reçu le soutien de deux fonds alternatifs (hedge funds), ValueAct Capital et Blackwell Capitals, face aux demandes de l'investisseur activiste Nelson Peltz et de sa société Trian, qui veut contraindre le groupe de divertissement à changer de stratégie.

ExxonMobil (+0,84%) et Chevron (+1,91%) ont été soutenus par le vif rebond des cours du pétrole.

La chaîne de salles de cinéma AMC a vu son action tomber au plus bas niveau de son histoire, après avoir fait état, mardi, de l'émission de millions d'actions nouvelles en échange du remboursement d'un emprunt obligataire.

Après s'être tendu mardi et mercredi en début de journée, le marché obligataire s'est assagi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans était quasiment inchangé, à 3,91%, contre 3,92% la veille, en clôture.

Le spécialiste des imprimantes Xerox a dévissé (-12,15%) après l'annonce d'une réorganisation stratégique, qui va entraîner la suppression de 15% des postes de l'entreprise, ce qui équivaut à environ 3.000 personnes.

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